La Route du Rock 2015 – dimanche

Dernier jour bien ensoleillé de La Route du Rock 2015. N’affichant aucun répit pour les gueules de bois, la programmation est chargée, et a prévu de nous émouvoir comme de nous faire danser ! Avec un crochet par la plage pour voir Jimmy Whispers pour bien démarrer, suivi d’un coup de navette pour le Fort de Saint-Père pour voir les prometteurs The Districts, le prédicateur-séducteur Father John Misty, les torturés de Viet Cong, et le professeur Dan Deacon.

Jimmy Whispers


Ce popeur de chambre nous vient de Chicago, déniché par Dali de la Blogo (entre autres). Sur scène, armé de son iPhone seulement, il se livre entièrement, déversant ses chansons d’amour à la manière d’un crooner-looser. Dès le deuxième morceau, Jimmy Whispers se jette dans le public pour un petit slam très applaudi. Alors oui il chante faux, mais au moins le public peut reprendre avec lui de bon cœur. Et puis il se démène tellement, qu’en tentant l’ascension des remparts à l’assaut de son public, il s’écorche le genou ! Ne sachant que faire avec le sang qui coule le long de sa jambe, il se le fout sur le visage… Et pour finir sur une touche optimiste, il fera danser la foule sur ‘What A Wonderful World’ de Louis Armstrong. Une parenthèse fraîche dans une programmation très intense.

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The Districts


The Districts, c’est un déferlement de mélodies résolument pop mais servie avec la dose d’émotion nécessaire pour sortir des carcans trop entendus. Le (très) jeune chanteur, qui essaie de se vieillir à l’aide d’un duvet de moustache, ne s’épargne pas. A poumons ouverts, il se jette dans la foule pour raconter ses relations amoureuses et autres aventures personnelles d’une voix éraillée, sur fond de gentille déflagration.

Au fur et à mesure du set, les musiciens se sentent plus à l’aise et partent de plus en plus dans des plages d’improvisations joyeusement bordélique. Puis, Rob Grote s’empare d’un harmonica (oui, ils viennent du fin fond de la Pennsylvanie hein) pour entonner le single qui les a fait connaître sur les internets, ‘Funeral Beds’. Bercé par les refrains, on se laisse même avoir par leur stop-and-go sur ‘4th & Roebling’. Ou alors serait-ce le timbre de voix si sincère qui touche autant ? Décidément, ils pourraient bien être la relève de The Walkmen ou de Cold War Kids

A voir au festival des inRocKs !
Lire l’interview de The Districts

Father John Misty


Sur une petite intro jazzy au piano pour démarrer, Father John Misty ouvre le set avec ‘I Love You Honeybear’, qui donne le ton de l’album. Mais sa déclaration d’amour n’est pas aussi mielleuse qu’il n’y paraît, car si ses chansons sont belles, les paroles sont caustiques, et imprégnées de réalisme déroutant. Malgré tout, comme le public n’est pas forcément bilingue, le public retiendra surtout les manières de l’ancien batteur des Fleet Foxes.

Car en plus d’être paré pour un set de stand-up comedy, Father John Misty a bel et bien développé un jeu scénique digne des plus grandes rock stars. Et comme l’artiste est en plus très séducteur, il en agacera plus d’un (étonnamment les mêmes qui l’année dernière étaient jaloux du pouvoir de Baxter Dury sur ces dames). Néanmoins, si on adore sa façon de se défoncer sur scène, tout le temps à genoux ou à bazarder le pied de micro, ce leader d’un nouveau culte aurait pu adapter un peu son set au public étranger. Parce que sans l’aspect second degré (minimum) des paroles, notre Father John Misty donne vraiment l’impression de minauder.

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Savages


Lire le live report de Savages au festival des inRocKs

Viet Cong


Une voix reconnaissable entre mille s’élève : le sosie (vocal et physique) de Nicolas Cage est sur scène pour cracher ses tripes et ses peurs. Comme à son habitude, après quelques morceaux de mise en jambe – issus de leur première cassette -, Viet Cong s’engage dans ‘Silhouette’ pour tout détruire sur son passage. Les larsens zèbrent leur ‘Bunker Buster’, mais le groupe continue, impassible pour enchaîner sur la magistrale ‘March of Progress’.

En plein air, exposés à la lumière, les Viet Cong pourraient ne pas être dans leur élément, et pourtant ils maintiennent le cap de leurs sombres compositions. Sous le coup de l’intensité, la voix de Matt Flegel se déchire, mais le groupe est prêt pour l’ultime hommage à leur ami décédé, et sur l’intro de ‘Death’, les premiers rangs bardés de fans semblent recueillent. Derrière ses fûts, le batteur serre les dents, et s’acharne alors que les guitaristes sont déjà en train de se tordre de douleur à terre. Les cymbales tombent, mais Viet Cong ne raccourcira pas le morceau, qui cherche justement le point névralgique du set. Très émouvant et puissant, comme à chaque performance !

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Ride

Dan Deacon


Après Ride, beaucoup de curieux sont partis, le champ est libre pour Dan Deacon qui vient souffler un vent de folie sur le festival avec son nouvel album Gliss Riffer. Comme la nuit s’est un peu rafraîchie, il est décidé à nous réchauffer des ses titres toujours dansants. Derrière ses machines, il sautille sans arrêt pendant que son batteur s’éreinte sur ses fûts. Et ça fonctionne car dès le premier morceau, un slam s’élance.

Dan Deacon s’étonne de voir un matelas surfer la foule, mais ne se démonte pas, et demande à la foule de créer un cercle pour pouvoir se lâcher sur ‘Learning to Relax’. Le batteur est une réelle machine, et paradoxalement, son toucher organique est un réel plus dans ce set. Car on n’entend pas un traitre mot du chant, qui pourtant sonne comme un réel hymne. En chef d’orchestre de chœurs invisibles, Dan Deacon décide de diviser la fosse en deux, et propose au public de danser comme un désigné volontaire.

Après cette danse d’interprétation, le professeur EDM se lance dans la géniale ‘When I Was Done Dying’ puis remercie chaleureusement toutes les personnes qui ont travaillé sur ce festival. « We are gonna make the moon ours! » lance-t-il avant son single ‘Feel The Lightning’ digne de The Go! Team. Le final, grandiloquent comme il se doit, se fera dans une grande danse tribale, un peu comme tUnE-yArDs est capable de créer. Mais lorsqu’on a l’impression que le set touche à sa fin, et que le batteur est prêt à rouler aux pieds de Dan Deacon de fatigue, les voilà qui virent en mode metal. Décidément, ce professeur nous étonnera toujours !

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Remerciements : Maxime [La Route du Rock]

Catégorie : A la une, Reportages
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