Pitchfork Music Festival 2015 – samedi

Dernière soirée du Pitchfork Music Festival Paris 2015. Il paraît que le show de Ratatat était bien meilleur qu’à la Route du Rock. Mais Le Transistor s’est concentré sur des groupes qui ont encore leur réputation à faire. Donc avant de filer pour Archive au Zénith (qui aurait dû passer à la Grande halle quand même, c’était logique !), c’était les souriantes Hinds, le lover Curtis Harding, le tombeur Father John Misty et les groovy Unknown Mortal Orchestra qui ont retenu notre attention.

Hinds

Pour ouvrir la dernière soirée, les Espagnoles ont sorti leur plus grands sourires, assortis de leurs plus beaux cris. Car leur rock garage est braillard, mais jovial, avec des rires presque cristallins. Et peu importe si leurs lignes de guitare ne sont pas très justes, la bonne ambiance est assurée. Sur un air d’improvisation, Hinds s’amusent à smasher de leurs riffs bien crus leurs si jolies mélodies.

L’insouciance règne, avec petites chorégraphies mutines sur la scène qui paraît immense. Au passage, Ana remercie Curtis Harding pour le prêt de capodastre, et souhaite un bon anniversaire à leur tour manager. Et quand Carlotta n’est pas très contente de sa performance, elle le fait savoir d’un blah degré maternelle ! Ce qui plaît c’est justement que dans le temple de l’indie et des apparences, Hinds restent totalement naturelles. Sans chercher à plaire, sans chercher à séduire.
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Curtis Harding

Sur les écrans, un test de Rorschach défile, pendant que Curtis Harding livre ses compositions aux jolies tonalités blues. De la foule, un « love you » est crié, le jeune homme répond d’un « love you too » nonchalant, puis se lance dans une envolée rock sur ‘Castaway’… Néanmoins le côté atmosphérique ne dure jamais longtemps, sûrement pour ne pas prendre le pas sur la voix. Car Curtis Harding est conscient que l’élément clé de sa performance réside dans son chant. Et pourtant, si son blues donne envie de se tortiller, son timbre monocorde n’aide pas à se laisser aller.
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Father John Misty

Dès que Father John Misty commence à chanter, le public lui passe beaucoup de caprices. Comme de démarrer son set avec ‘I Love You Honeybear’, ce qui lui rend les choses bien trop faciles. Mais non, en plus, il en rajoute à onduler, minauder, se déhancher. Ce doit bien être le seul artiste qui arrive à rendre sexy une chanson à l’acoustique (‘Only Son of the Ladiesman’). Et ici, pas besoin de crier je t’aime, il le sait. Cette confiance en lui, le fait qu’il assume et joue de son sex appeal est clairement attirant. N’en déplaise aux jaloux, Father John Misty jongle habilement avec les phéromones chargées en oestrogènes que la foule lui jette au visage.

Cela dit, cet effet n’est pas entièrement dû à sa chorégraphie calquée sur le film Strip Tease, ni uniquement à la vulnérabilité qu’il admet en tant qu’homme amoureux (sur ‘When You Smile and Astride Me’) – vulnérabilité qu’il contrebalance en portant le pied de micro à bout de bras pour démontrer… Il y a aussi que ses chansons sont extrêmement bien foutues (au moins aussi bien que lui, mais on ne va pas s’abaisser à objectiver un artiste), combinées avec un humour bien aiguisé (il n’a pas peur de rajouter ses propres rires en boites sur ‘Bored in the USA’).

Bref, Father John Misty c’est l’amant rêvé, qui dit ce qu’il faut, qui est drôle et touchant mais sait aussi pousser des cris plus que suggestifs. Et surtout, qui sait mettre des arrangements mariachis ou electros quand il le faut, pour la minute d’après, balancer un fracassant ‘The Ideal Husband’.
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Unknown Mortal Orchestra

Peu importe la saison, Ruban Nielson portera sa parka, mais à l’occasion d’Halloween, il a sorti le masque de hockey de Vendredi 13. Ainsi paré, le set s’ouvre sur les irrésistibles “nanana” de ‘Like Acid Rain’, suivis d’un ‘Necessary Evil’, avec fort soutien de cuivres et synthés. C’est bien simple, on dirait que Unknown Mortal Orchestra a avalé un Michael Jackson… Le mélange des guitares psyché sur les beat disco-pop donnnent instantanément envie de danser-comme-si-personne-ne-regardait. Et sans prévenir, les solos de guitare se font très rock, à la limite du glam.

A peine remis de la surprise, ‘How Can U Luv Me’ démarre comme une chanson clairement r’n’b mais dévie à un moment pour un final complètement foutraque. Pendant ce temps-là, la batterie rebondit tellement qu’on dirait que la caisse claire est revêtue de caoutchouc. Enfin, de sa voix soul, Ruban Nielson entonne ‘The World is Crowded’ au rythme tellement prenant, et bientôt la foule reprend ‘So Good at Being in Trouble‘ avec lui. Face aux encouragements du public, le chanteur se laisse aller à une petite chorégraphie sur ‘Stage or Screen’ pendant que les claviers se lâchent en mode flûte à la limite du kitsch, pour mieux se renier au morceau suivant à se la jouer classe-jazzy.

Et pour clore le set, UMO sortira ses imparables ‘Multi-Love’ la baroque et ‘Can’t Keep Checking My Phone’ qui déclenchera une explosion de joie dans la fosse. Car c’est toutes ces contradictions et oxymores musicaux qui font le succès de Unknown Mortal Orchestra.
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Réclame

Photos et live report de Archive au Zénith
Crédit photo : Showbams


Remerciements : Pauline [La Cadence]

Catégorie : A la une, Reportages
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