Pitchfork Music festival – troisième jour

Dernier jour du Pitchfork festival à la Grande halle de la Villette. Au milieu des jeux de bowling, des arcades de jeux vidéo vintage et des ateliers de masque, Le Transistor a pu découvrir le néophyte Tobias Jesso Jr, s’amuser devant les allumés de Foxygen, se régaler de la douce excentricité de tUnE-yArDs, profiter du délicieux José Gonzales, danser avec les funky Jungle et assimiler les calculs mélodieux de Caribou.

Tobias Jesso Jr.

Pour ce jeune Canadien, c’est sa première visite de notre capitale, mais c’est aussi son tout premier concert… Au fur et à mesure des chansons, Tobias Jesso Jr se raconte, et l’on apprend ainsi que ça ne fait que deux ans qu’il a appris à jouer du piano. Et pourtant, le compositeur s’en sort pas mal avec son instrument comme seul soutien sur cet immense plateau. Un peu tâtonnant, le garçon à l’air candide présente chaque morceau en expliquant le thème, ce qui lui donne un côté mièvre. Musicalement pourtant, les chansons sont simples mais extrêmement bien amenées : partout sur la toile, on lui accorde une ascendance à John Lennon, c’est pour dire !
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Foxygen

Après l’émoi face au trio australien Movement, place à la folie de Foxygen. Pour défendre leur troisième album …And Star Power, les Californiens n’y vont pas avec le dos de la cuillère ! Ils ont même ramené des choristes brillantes de paillettes ! De son côté, le chanteur donne de la voix, pousse des cris amplifiés par une bonne dose de réverb et se retrouve rapidement torse nu, à genoux sur le devant de la scène. Sam France semble très doué en galipettes, mais se révèle meilleur cascadeur qu’interprète. Un concert difficile à suivre, surtout mélodiquement.
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tUnE-yArDs

Le Transistor avait découvert cette schizophrène musicale au fireworks! Festival ; depuis, l’Américaine a sorti un troisième album, Nikki Nack, toujours aussi déroutant. Car si son set débute en pop sur ‘Sink-O’, Merrill Garbus, dans son costume militaire doré, prend tout le monde de court avec son déferlement de percussions tribales.

Comme à son habitude, tUnE-yArDs est un véritable régal de voix et sons entremêlés, d’urbain et d’aborigène ! Et contrairement à ce qu’on pourrait penser, le barrage en vrille sur ‘Gangsta’ n’est pas réservé à la scène ! On regrettera peut-être l’intimité d’une petite salle comme la Maroquinerie pour pouvoir assister à l’élaboration des morceaux, mais on apprécie toujours de vivre ‘Bizness’ en live !
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José Gonzáles

Ces deux dernières années auront été fastes pour ce compositeur suédois. En effet, en 2013, son groupe d’enfance sortait son deuxième album Junip, lui assurant une belle tournée des festivals, jusqu’à l’été dernier à Rock en Seine. Et voilà José Gonzáles qui enchaîne avec une tournée de préparation pour son troisième album solo Vestiges & Claws prévu pour février 2015. Ce qui fait qu’il a enchaîné deux années au Pitchfork festival…

Cependant, sa programmation en plein milieu du samedi soir supposé dansant reste une intrigue, car sa pop, défendu seul sur son estrade avec sa guitare, invite plus à la sieste qu’autre chose. Une fois les renforts arrivés sur scène, la sauce commence à monter avec sa reprise de The Knife sur ‘Heartbeats’, sauf que la foule attend autre chose. Au final, on se délecte de ‘Always’ et ‘Suddenly’ de Junip, et une fois le sourire collé au visage, on voit les arpèges se transformer en une reprise de Massive Attack sur ‘Teardrop‘… Impossible de résister !
YouTube Preview Image Lire l’interview de Junip

Jungle

A la manière du Big Bang, le groupe arrive dans une explosion d’enceinte : et la lumière fut. Sur scène, ils ne sont pas moins de sept pour balancer leur efficace ‘Platoon’ qui s’éteint sur une ovation du public. Afin de faire monter la température, Jungle enchaîne avec ‘The Heat’ aux chœurs enjôleurs. L’envie de danser se fait sentir, rapidement calmée par le furieux slap de basse plus qu’intimidant. De son côté, la batterie est certes trépidante mais pas palpitante malgré son rideau de bouteilles de coca ( !)

Au bout de quelques morceaux, l’enthousiasme retombe face à un style dans la plus pure tradition Studio 54 qui s’essouffle un peu trop vite malgré des mélodies entêtantes. Et quand ‘Lucky I Got What I Want’ arrive, le chanteur se plaint que la dernière fois il avait pu surfer la foule… Sauf que si leurs vidéos sont blindées de chorégraphies, sur le plateau, les musiciens statiques n’encouragent pas la foule.
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Caribou

Après une performance en demi-teinte à la Route du Rock, Le Transistor était un peu sceptique de ce set. En effet, l’été dernier, les festivaliers aux pieds trempés, anxieux de découvrir le nouvel album Our Love, n’avaient pu se réchauffer avec la performance pourtant remplie d’amour des Canadiens. Mais c’est plein d’espoir que la foule s’excite dès ‘Our Love’ qui ouvre le set. La boucle obsédante de ‘Mars’ prend le relais, et Caribou prend clairement de l’ampleur. Le rythme reste soutenu avec ‘All I Ever Need’, et ‘Bowls’ vient rassurer les amoureux de Swim. Pour l’occasion, Dan Snaith a même fait venir Jessy Lanza – qui jouait plus tôt dans la soirée – pour son duo ‘Second Chance’.

La foule s’impatiente un peu sur l’intro de ‘Back Home’, mais ‘Odessa‘ voit poindre les premières tentatives de slam. Enfin, l’extase accompagne le tube ‘Can’t Do Without You’ et sa cascade de ballons ! Et, alors que la foule s’amuse à les éclater un à un pour un feu d’artifice sonore, Caribou clôture le set de son imparable ‘Sun’. Certes, le nouvel album Our Love est plus facile et se base mathématiquement parlant sur la structure de ce tube, mais le fait est que ce concert était plus qu’efficace. Après plus de dix ans de recherches, Dan Snaith a enfin trouvé sa formule house- electronica.
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Catégorie : A la une, Concerts
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6 réactions »

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