Rock en Seine 2015 – Jour 1

Premier jour du festival Rock en Seine 2015. Pour démarrer la course par cette journée un peu boueuse mais ensoleillée, on découvre le duo détonant VKNG, puis les prometteurs Wolf Alice, les guitar-hero acoustiques mexicains Rodrigo y Gabriela, le super groupe FFS ou la rencontre entre Franz Ferdinand et le duo Sparks, puis revirement nostalgique avec le skate punk de The Offspring pour finir avec les footeux britanniques (pléonasme ?) Kasabian.

VKNG

A première vue, on aurait pensé que c’est sur la Grande Scène que jouaient VKNG, étant donné les costumes du groupe Ghost. Mais non, Thomas de Pourquery et Maxime Delpierre ont opté pour un look sobre en concert. Pourtant VKNG est un nouveau projet haut en couleur, avec des rythmes disco infectieux qui rapidement donnent envie de danser. Le saxophoniste de jazz, qui endosse ici le rôle de frontman, n’arrête pas de se déhancher, de pousser des petits cris, de multiplier des mimiques pour motiver la foule… puis chope son instrument de prédilection pour un petit solo bien placé.

Le public se démène sur les lignes de basses groovy, et reprends les refrains funky. Ces réactions encouragent VKNG à se lancer dans un final grandiloquent, pour lequel Thomas de Pourquery s’époumone sur un ‘Killing in the name of God’, envoyant autant de bisous que de fuck à la foule enthousiaste !

YouTube Preview Image Illumination, le premier album de VKNG, est à paraître le 2 octobre chez Naïve
Lire le live report de Limousine, le projet post-jazz de Maxime Delpierre
Lire l’interview de Maxime Delpierre dans Viva & the Diva

Wolf Alice

Après le meeting politique de Kate Tempest, la scène Pression Live accueille la nouvelle sensation du rock britannique : Wolf Alice. De sa voix de velours fatiguée, Ellie Rowsell entonne des chansons pop, puis explose en un cri pour réveiller ses compositions et les faire soudainement basculer dans le metal ou le hard rock mélodique. D’apparence fragile trompeuse, Wolf Alice dévoile au fil des chansons un nombre de personnages, incarnés par une chanteuse qui sait jouer sur toutes les tonalités, capable de tutoyer les hauteurs atteintes par London Grammar.

Tantôt éraillée ou fumée, la voix de la chanteuse transporte le public, pendant que ses musiciens martèlent les paroles de headbang. Une fois le set bien installé, la chanteuse se détendra un peu devant ce parterre blindé, et se lâchera même d’une petite chorégraphie pour une note de bonne humeur.
YouTube Preview Image A revoir au festival des inRocKs.

Rodrigo y Gabriela

Sans décor, sans paroles, avec leurs simples guitares classiques et une complicité plus que palpable, le duo mexicain en impose d’entrée. La rythmique quasi techno de Gabriela et la virtuosité des arpèges de Rodrigo scotchent rapidement le public de la grande scène. Le set est haletant et parsemé de reprises hétéroclites comme ‘Stairway to Heaven’ ou du Metallica, retravaillées à la sauce latine. Mais comme le duo se sent un peu seul sur cette grand scène, il invite plusieurs dizaines de spectateurs à les rejoindre. Tout ce beau monde danse les bras en l’air au son des virtuoses. Et c’est contagieux, car l’audience considérable ne cesse de taper des mains et de sautiller.

Suprise ! Même John Butler (qui occupait la même scène plus tôt) viendra pour chanter ‘Happy‘ de Pharrell Williams. Après le carton de cette version à trois guitares, le duo termine par ses deux plus gros succès, ‘The Soundmaker‘ et ‘Tamacun‘ qui déclencheront à nouveau tous les headbangs.
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FFS

Lorsque Rock en Seine a programmé FFS, aucun son n’était encore écoutable, mais le festival n’a pu résister à la rencontre des Franz Ferdinand avec leurs idoles, les frangins de Sparks. Et de fait, si beaucoup dans le public étaient venus pour voir les Ecossais, les bras se lèvent aussi pour un de leurs nouveaux refrains, ‘Police Encounters’. Sur album, la rencontre est un succès, et sur scène, c’est étonnant de voir à quel point les deux frontmen rivalisent de sauts pour motiver la foule – et pour converser en français !

Les nouveaux morceaux se succèdent, entrecoupés de compositions issues de la discographie des deux groupes, pour un set au final très cohérent. Cette collaboration fait ressortir tout l’esprit narratif et surtout dramatique des chansons de Franz Ferdinand, et surtout souligne l’ironie et le sarcasme dont sont capable les deux songwriter. Car faire reprendre en choeur « I Am No Collaborator » à un public français semble les faire beaucoup rire… A se demander si une étude plus précise des textes des Ecossais serait à entreprendre : il semble qu’on soit passés à côté d’un élément essentiel des Franz Ferdinand.

Et pour clore le bec à tous ceux qui pensent que Ron Mael est une momie installée aux claviers, FFS lâchera le grand frère Sparks pour une chorégraphie improbable sur ‘The Number One Song in Heaven’ ! Un concert qui dépasse toutes les attentes avec en prime un slam de Nick avec sa guitare sur ‘Piss Off’.
YouTube Preview Image Lire l’interview de FFS

The Offspring

Un coup de tonnerre explose et The Offspring se lance dans un long catalogue de tous leurs tubes à commencer par ‘You’re Gonna Go Far, Kid’. Et la liste des tubes est beaucoup plus longue qu’on ne peut l’imaginer, parce que le set ne retombera pas une seule seconde. Le public se plonge dans une nostalgie, beuglant des paroles que tous pensaient avoir enterrées une fois le cap de la trentaine passé. Il faut bien l’avouer : à voir Dexter Holland et Noodles – à la coupe bigoût bien dépassée – se démener tant bien que mal sur scène, la foule se prend un méchant coup de vieux. Mais les chansons ont étonnamment gardé de leur fraîcheur, avec des passages ingénieux, comme les tonalités orientales de ‘What Happened to you’, l’hymne ‘Staring at the Sun’, le riff ultime de ‘Gotta Get Away’, et une des meilleures intro du punk : ‘Americana’. Pour finir en chœur sur un épique ‘Self Esteem’ : lalalalalala !
YouTube Preview Image Lire le live report de The Offspring au Zénith

Kasabian

Les fanfarons anglais clôturent la journée sur une grande scène archi-blindée. Comme d’habitude, ils misent plutôt sur les gros succès du passé, qui sont de toute façon les plus attendus. De tout leur set, on n’entendra que quatre extraits du dernier album 48:13, dont ‘Bumblebee‘ en intro, ou le puissant et très électronique ‘Eez-eh‘. C’est d’ailleurs sur ce titre que Sergio Pizzorno lâchera sa guitare pour se mettre à danser seul sur l’avant-scène. Le public est à bloc, les slameurs ne s’offrant un break que sur la reprise des Doors People are Strange‘.

Les Kasabian restent dans du très classique avec leurs jouissifs hymnes de stade comme ‘Shoot the Runner‘, ‘Club Foot‘, ‘Empire‘… L’épique ‘Fire‘ est joué en final, avec près de 40 000 spectateurs reprenant le refrain à pleins poumons. C’est alors que leur pote humoriste Noel Fielding déboule sur scène sur ‘Vlad the Impaler‘, pour faire écho au clip vidéo. Mais son apparition fait un un four, vu qu’il se contente de courir partout. Après avoir entonné ‘Praise You‘ de Fat Boy Slim, le rappel sera conclu sur leur vieux tube ‘LSF‘, avec près de 40 000 spectateurs reprenant le refrain à pleins poumons, même après la dernière note. On se répète? Oui, mais Kasabian aussi…
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Catégorie : A la une, Reportages
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2 réactions »

  • Rock en Seine 2015 - Jour 2 - Le Transistor | Le Transistor :

    […] En fait, on l’attendait vraiment. Etienne Daho avait simplement sorti un album live, Diskönoir, à la fin 2014 donc on était en droit d’espérer un concert-compilation. Et c’est le cas: les tubes gravés dans le marbre du Top50 déferlent sur la scène de la Cascade, à la grande joie des milliers de fans, des curieux et des hipsters en Stan Smith. Bref, Daho sait rassembler. De ‘Saudade‘ à ‘Week-end à Rome‘, du ‘Grand sommeil‘ à ‘Tombé pour la France‘, tous y passent! On se surprend à reprendre ces titres qu’on a forcément tous entendus depuis 25 ans. Mais surtout, avec deux guitares saturées, une batterie binaire très en avant, une voix mixée en retrait, on est agréablement surpris par le côté rock du groupe ! Il y a même eu un slam sur ‘Comme un Boomerang‘ (qui s’est illustré dans la fosse de Kasabian la veille). […]

  • Gagne tes places pour le festival Les inRocKs Philips 2015 - Le Transistor | Le Transistor :

    […] ensemble le quator japonais de noise Bo Ningen, puis appréhender les milles personnalités de Wolf Alice (vus à Rock en Seine), se laisser prendre par les compositions déchirantes de The Districts (lire l’interview) et […]

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