Entretien avec John Butler Trio

Le John Butler Trio a réussi à exporter sa musique roots grâce à ‘Zebra‘, un single extrait de leur troisième album, Sunrise Over Sea, en 2003. Cette reconnaissance internationale a permis à John Butler de notamment fonder une association caritative The Seed. Aux Solidays, Le Transistor a été ravi de pouvoir rencontrer cet artiste engagé sur plusieurs fronts.

John Butler Trio

John Butler aime à imaginer sa musique comme un mélange de style. « J’aime juste tout un tas de musiques différentes. J’aime le heavy metal et la country. J’aime la musique indoue et j’aime le reggae mais aussi le hip-hop. Et bien sûr le jazz et le blues. Donc comme j’aime pas catégoriser quoique ce soit, j’essaie d’ouvrir les tiroirs dans lesquels on nous enferme. » Pour John Butler, tous les genres sont liés. « Sur un rythme reggae, on peut mettre du hip-hop, et rajouter de la country. J’aime le mariage des sons. Je veux pas être un chanteur de country ou de rock ou de reggae ou de metal… Je veux utiliser tout pour créer ma propre recette. Et je le fais parce que ça me plaît. »

Son dernier album s’intitule April Uprising qui exprime une révolte. « C’est une métaphore pour beaucoup de choses. C’est une évolution personnelle, mais musicale aussi. Mon arrière-grand père s’est battu pour l’insurrection bulgare d’avril 1876. Et cent ans plus tard, en avril, j’étais né. Et quelque trentaine d’année plus tard, j’ai formé un nouveau groupe, en avril. Et j’ai enregistré un album que j’ai sorti en avril. Cette insurrection d’avril est une métaphore pour ma propre révolution. » Sur cet album, paraissait aussi le single ‘Revolution’. « Il y a une chanson sur la révolution sur l’album, mais qui veut un album avec que des chansons qui parlent de révolution ? Une chanson suffit, personne ne veut cinq chansons sur le même sujet. Il y a aussi une chanson politique, ‘Johnny’s Gone‘, sur notre Premier Ministres, mais pas tout l’album. Parfois la révolution, c’est ton cœur, et pas politique. Je veux parler d’amour aussi. Donc y’a plein de choses sur cet album. Il est multidimensionnel. »

La révolution, c’est aussi un changement de formation, qui revient aux origines. « Oui, c’est ça, Nicky Bomba est revenu en fait. Donc c’est une révolution, pas une évolution, ça tourne en cycle. Et en fait, on était en train de jammer, parce qu’on a toujours été proches – c’est le frère de ma femme-, et tout m’est revenu. Cette alchimie m’est revenue, tout ce qui nous liait. Donc l’étape suivante a été assez évidente. Et un nouveau groupe était né. » La formation du groupe n’avait pas changé depuis sept ans. « J’aime pas changer de groupe, j’espère que ça n’arrivera plus. J’ai jamais voulu changer. Mais c’est une histoire de créativité et de spontanéité… Tout est dans l’interaction, la conversation, la danse – c’est juste cette alchimie qui parle malgré nous. »

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John Butler fait partie de ces artistes qui utilisent leur voix pour essayer de faire une différence. Il a participé à Wave Aid, qui venaient en aide aux victimes du Tsunami, à Make Poverty History, il est présent aux Solidays… « On a juste envie de faire partie de la solution et pas du problème. J’emploie mon énergie à améliorer certaines choses autant que possible. Je veux faire partie d’un mouvement positif. Je veux pas être un leader, je veux juste contribuer. Avec ma famille, on essaye juste de faire en sorte que le monde devienne l’endroit dont on a envie. »

Avec sa femme, il a fondé The Seed en 2005. « C’est autour de l’art et de la musique, et le but est de fonder et nourrir une culture. En tant que Français, vous comprenez l’importance de la culture. Votre pays est plein de culture, c’est une ancienne nation, un vieux pays, vous respectez et célébrez votre culture. Sans la culture, une nation n’a pas d’identité. Dans notre pays, qui est très jeune, on veut aider la musique et les arts à se développer, pour qu’ils fleurissent. » La musique et la culture contribuent d’après lui au sentiment de fierté. « Pas dans le sens patriotique ou nationaliste à faire flotter le drapeau, mais plus profond, dans un contexte spirituel. The Seed existe depuis six ans, on a donné 400 milles dollars. C’était pour enregistrer un album, pour le promouvoir, ou alors c’est pour financer des cours. Mais c’est aussi de l’art pour le public comme des fresques murales ou des graffitis… »

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Sa famille est omniprésente dans sa vie d’artiste. « J’ecris tout le temps, hier j’ai joué une nouvelle chanson par exemple. Je parle juste des choses qui m’entourent et ma famille est très importante à mes yeux. Des fois j’écris à propos d’eux quand ils me manquent, quand je suis loin. La famille est très importante – c’est une source d’inspiration car ils me changent dans tout ce que je fais. »
Sur ses avant-bras, on peut voir des tatouages identiques, des triplets de cercles rouges. « Je peux pas vraiment l’expliquer… j’aime le chiffre trois. C’est un chiffre magique, avec beaucoup de pouvoir. La famille. Y’a toujours des trois autour de moi. Ma femme et mes deux enfants. C’est mystique pour moi. »

Réclame

Le nouvel album du John Butler Trio s’intitule April Uprising. Il n’y a pas de dates prévues en Europe pour le moment, mais un disque live vient de sortir : Live at Red Rocks.

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Remerciements : Maud (Brigitte Batcave)

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