Printemps de Bourges – Jeudi

Troisième jour du Printemps de Bourges, on a déjà loupé -M- et Patti Smith, entre autres… mais aussi Aline et La Femme. C’est pas grave, Le Transistor les avait déjà vus. En revanche, on se rattrape avec Poni Hoax, Electric Guest, Jamie Cullum, Plants & Animals, Mesparrow et Mika.

Poni Hoax

Les Parisiens ont bien galéré pour sortir A State of War. Un troisième album qui traite de la guerre et ses traumatismes, un thème difficile à accoucher, qu’on enduira de pop chaleureuse pour faciliter l’accouchement. Le chanteur danse sur ces compos en clair obscur, mais semble bientôt abandonner l’idée de convaincre le public attiré par Lilly Wood & the Prick en tête d’affiche.

C’est comme si en cinq ans, tandis qu’ils étaient en recherche de partenaires, tout le monde les avaient oubliés. Petit à petit, la tension instaurée commence à se relâcher. Certains fans tentent en vain de se raccrocher aux gimmicks, mais se retrouve en permanent déséquilibre. Quant à la batterie, remisée au second plan, elle essaie de se rappeler au bon souvenir comme elle le peut. Le set se finit sur un ‘Antibodies’ qui ravive quelque peu les esprits, mais l’encéphalogramme de la salle reste plat.

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Electric Guest

Peu de changements pour le groupe depuis la dernière fois que Le Transistor l’avait croisé à la Boule Noire. Asa, le protégé de Danger Mouse a quelque peu gagné en assurance : charmeur, il dialogue avec le public, mais tout comme avec Poni Hoax qui le précédait, le public n’est pas très réactif. Le chanteur se démène alors comme il peut, criant par ses chorégraphies son amour inconditionnel à Prince, dérive même complètement en expérimental. Mais ce que la salle réclame c’est la soul, le single ‘This Head I Hold’, et décroche aussitôt sur l’ambitieux ‘Trouble Man’. Encore une fois, malgré les espoirs placés dans cette jeune pousse, c’est pas transcendant.

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Jamie Cullum

L’indolent Jamie Cullum avait profité de la soirée piano du W pour venir présenter son sixième album, Momentum, à paraître fin mai. Surprenant la salle, c’est aux percussions que ce jazzman dans l’âme accueille le public. En un clin d’oeil, le voilà au piano pour un très orchestré ‘I’m All Over It Now’. Il s’agite, court, fait chanter la salle, utilise son piano comme batterie ou comme tremplin pour un saut acrobatique.

Il en fait un peu des tonnes, un peu à la manière d’un enfant qui veut se faire remarquer de ses parents qui divorcent. Certes, les improvisations jazz sont périlleuses pour les fans de Mika qui composent la salle, mais ses reprises de standards lui assurent l’attention du public. Surtout quand il reprend du Rihanna ou du Ray Charles pour le mixer avec son ‘These Are The Days’. En fin de compte, on réalise que c’est un passionné de scène, qui aimerait simplement que le public s’éclate autant que lui !

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Jamie Cullum sera en concert au Jazz à la Villette en septembre 2013

Plants and Animals

Confrontation des styles : le Quebec s’est installé au 22 tandis qu’une Batucada squatte l’entrée. De leur côté, les Canadiens de Plants & Animals, bénéficiant d’une annulation de dernière minute de The Luyas, en profitent pour présenter le folk progressif de leur dernier album The End Of That. Tous les éléments rock sont là, les lignes de guitare sont savamment élaborées, l’enchevêtrement des instruments fait preuve d’un effort collectif pour créer une ambiance. Mais cette accumulation alourdit fortement leurs compositions. Et leurs paroles, par trop larmoyantes, fatiguent à la longue.

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Mesparrow

La gracieuse Mesparrow rappelle un peu Blanche-Neige, quand, seule au milieu de son sobre décor doré, elle imite les oiseaux (après tout Sparrow signifie moineau). Au piano, Marion Gaume a une jolie voie, bien pleine, bien posée, et elle commence à enchanter la foule avec ‘Street Kid’. Et alors qu’elle a réussi à plonger la salle dans la contemplation, elle réveille avec son electro, agrémentée de sons de jungle, sur ‘Next Bored Generation’. Elle joue encore et toujours de sa délicate allure, puis rentre en collision avec son apparence quand explose un gros son electro dancefloor bien dégueu pour ‘I Want To Travel’. Elle a beau jouer sur les symptômes de la schizophrénie, il ne suffit pas de répéter des mots en criant pour créer une intensité.

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Mika

On a tous été touchés par son premier album … que ce soit en boîte par le gros beat de ‘Relax, Take It Easy’ parce qu’on en pouvait plus d’entendre sa voix sur-aiguë, ou par les messages positifs et les clips colorés de Life In Cartoon Motion : les filles grosses c’est bien nous dit ‘Big Girls’, si on a du talent on y arrive malgré les cons de l’industrie qui nous barrent le passage raconte ‘Grace Kelly’, accroche toi à ta ‘Lollipop’ et oublie ton chagrin d’amour, on va tous aimer aujourd’hui clame ‘Love Today’. Les fans auront même noté que ‘Any Other World’ traitait subtilement de la guerre au Liban, son pays d’origine. Le deuxième album, The Boy Who Knew Too Much, était plus en demi-teinte, mais soutenu par un spectacle haut-en-couleurs, avec déguisement inspirés de la tradition du Dia de Muertos mexicaine.

Peut-être Mika s’est-il rendu compte que ça servait à rien de se briser l’échine pour un public aussi ingrat… Le fait est que pour ce troisième album, The Origin of Love, les décors sont sobres – avec juste de conventionnelles pluies de paillettes. Par contre, il en a rajouté au niveau de la traduction de chansons, et sur les collaborations avec Doriand. Mika a tellement embrassé la variété française, que certaines compositions pourraient très bien passer pour du Jean-Jacques Goldman. On se console avec les percussions africaines, son charme et son aisance scénique, son interaction espiègle avec le public et ses chorégraphies élégantes mais dynamiques.

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Réclame

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Remerciements : Antoine (Opus 64)

Catégorie : A la une, Concerts
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