Pitchfork Music festival 2014 : premier jour

Premier jour du festival Pitchfork à la Grande halle de la Villette. On se met tout doucement en mouvement, mais il fait doux et la programmation s’annonce excellente ! Les jeunes Ought ont ouvert le bal, puis The Notwist a ébloui tout le monde, plaçant la barre très haut pour Mogwai, qui a su se montrer à la hauteur. Enfin, Jon Hopkins a chauffé l’ambiance pour l’arrivée du grand (du moins par la taille) James Blake

Ought

Le Transistor avait loupé ces nouveaux poulains du label Constellation, programmés en warm-up la veille de la Route du Rock. Mais étant donné leur fraîcheur, quelques mois ne font pas de mal, histoire de leur laisser le temps de prendre confiance en live. D’ailleurs, on sent que les montées sont un peu poussives, d’autant plus que le public n’est pas encore assez chaud pour les encourager. Difficile de savoir si ce style épuré est dû à un choix ou à une envie. Le chant du maigre Tim Beeler, perdu dans sa chemise trop large, est atonal, et rappelle le punk prometteur des débuts de Vaccines, qui a pourtant beaucoup évolué depuis. Ought arrivera pourtant, après une longue plongée narrative sur ‘Pleasant Heart’, à finir le set la tête haute avec l’obsédante et déchirante ‘Beautiful Blue Skies’.

The Notwist

Ce groupe allemand n’en est pas à son coup d’essai qu’il existe depuis plus de vingt, et pourtant, étant donné que leur précédent album, The Devil, You + Me, remonte à 2008 ce concert était l’occasion d’une (re)découverte pour beaucoup. Dès le début du set, d’agréables rythmiques tribales commencent à se mêler à de doux chœurs pour un hypnotisant ‘Close to the Glass’, titre éponyme du dernier album. Puis vint leur ‘Kong’ qui respire la bonne humeur, avec son explosion de sons électroniques en tous genres : une belle invitation à la danse qui prépare le terrain à ‘Boneless’.
The Notwist part alors en folles dissonances pour le très exigeant ‘This Room’, suivi de ‘One Dark Love Poem’ qui crée une belle piste de décollage. Enfin, ‘Run Run Run’ vient exciter tous les sens (même si les lumières veulent décidément que la foule rejoigne le batteur dans sa crise d’épilepsie), sans pour autant choisir la facilité. Grosse claque !
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Mogwai

Après les efficaces The War On Drugs, il est temps de refaire mugir les amplis. Mais Mogwai est plus subtil que ça, puisque les Ecossais démarrent leur set sur ‘Heard About You Last Night’, qui rappelle leur travail sur la bande-son de la série Les Revenants. La foule amadouée, leur monumental ‘I’m Jim Morrison I’m Dead’ commence à prendre tout l’espace de la Grande halle. Pour le festival, Mogwai adapte son set afin de replonger dans leur longue discographie, et prouver que malgré leurs compositions instrumentales, les Ecossais ne se répètent pas. On passe ainsi d’un ‘Travel is Dangerous’ aux espiègles montées d’intensité, à l’abrasif ‘Rano Pano’ du fameux Hardcore Will Never Die But You Will.
De la finesse de ‘Mogwai Fear Satan’, la batterie tisse un filet de sécurité pour que quand tout explose, les tensions puissent se relâcher et l’électricité gagner la foule. Après ‘Deesh’ et le ‘Remurdered’ du dernier Rave Tape, Mogwai présente ‘Teenage Exorcist’, un extrait du nouvel EP Music Industry 3 Fitness Industry 1 (toujours ces titres improbables !), avant de revenir sur un ‘We’re No Here’ afin de contenter tous les types de fans.
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Jon Hopkins

Certes les sets de Jon Hopkins se ressemblent énormément, mais le fait est que ses compositions ont le mérite de devenir rapidement tripantes. Sa démarche musicale est lisible, accessible, le Britannique ne ressent manifestement pas le besoin de donner dans l’élitisme électronique, ni la peur de verser dans la pop. De même, ses vidéos sont touche-à-tout, de l’animation géométrique au film, mais elles servent avant tout de support visuel, sans chercher à détourner l’attention de ses morceaux.
L’avantage, c’est que Jon Hopkins reste très abstrait, donc chacun peut partir dans son délire, tout en dansant ensemble. Et le fait est que c’est le seul artiste qui fera un peu bouger la foule ce soir ! A noter, la sortie d’un nouvel EP, Asleep Versions.
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James Blake

Difficile de passer après Jon Hopkins, aussi James Blake en rajoute un peu dans son introduction, afin de rappeler qu’il est le clou de la soirée – même s’il n’a rien sorti depuis Overgrown qui justifierait sa place dans la programmation. Mais le Britannique est prêt à en découvre, quitte à faire partir son lent ‘Air and Lack Thereof’ en batucada. Malgré tout, chassez le naturel, sa voix suppliante revient au galop sur ‘I Never Learnt To Share’, qui lui vaut une ovation du public. James Blake se débarrasse ensuite de sa reprise de Feist sur ‘Limit To Your Love’, enchaîné avec son trainard ‘Overgrown’.
Il faudra attendre ‘Digital Lion’ pour que la setlist s’étoffe un peu, voire que les instruments échappent un peu à sa rigueur sur ‘Life Around Here’. Et au moment où il aurait dû retenir le public qui s’inquiète du métro, il se perd dans ses vocalises avec ‘Retrograde’… Et ce n’est pas ‘The Wilhelm Scream’ ou son religieux ‘Measurements’ qui réveillera les esprits, perdues dans les limbes de ses élucubrations a cappella.
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Catégorie : A la une, Concerts
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