Rock en Seine – deuxième jour

La météo annonçait un beau weekend puis s’est ravisée. Qu’à cela ne tienne, nos bottes sont maintenant baptisées. On attaque cette journée sous les averses mais on est parti pour se faire plaisir avec les sets des Hushpuppies, Cage The Elephant, Birdy Hunt, Le Corps Mince de Françoise, The Streets, Austra, Axel & the Famers, The Jim Jones Revue, Keren Ann, Wu Lyf, Arctic Monkeys, Sexy Sushi et The Wombats !

Hushpuppies

Hushpuppies à Rock en Seine par Olivier Hoffschir

Hushpuppies à Rock en Seine par Olivier Hoffschir

Les Hushpuppies sont de retour et ouvrent fièrement la journée sur la Grande Scène. On note quelques changements, notamment un nouveau bassiste – « il nous fallait un McCartney, on l’a trouvé ». Affichant une classe toute naturelle, les Perpignanais rappellent de par leur style – malgré leurs influences sixties et leurs accents new wave – les Suédois de The Hives ! Et c’est sur ‘Bad Taste and Gold on the Doors’ désormais devenu un hymne, qu’on se dirige vers la Cascade : « I Want My Kate Moss ! »

 

Cage The Elephant

Cage The Elephant à Rock en Seine par Olivier Hoffschir

Cage The Elephant à Rock en Seine par Olivier Hoffschir

Ces p’tits gars du Kentucky savent claquer une prestation des plus musclées ! Dès le début du set, le chanteur – à l’air complètement hagard – se rue vers la fosse. Matt Shultz s’agite dans tous les sens, portant (ou porté par) les compositions énergiques. Dire que la foule l’acclame, c’est peu dire : chaque fois qu’il s’approche de la foule, des cris d’excitation typiquement féminins viennent percer les tympans. Le set monte en intensité, part de plus en plus en grunge, et maintenant à genoux, son chant se fait de plus en plus déchirant… Matt aurait-il l’intention de détrôner Kurt Cobain ?

Birdy Hunt

Birdy Hunt à Rock en Seine par Olivier Hoffschir

Birdy Hunt à Rock en Seine par Olivier Hoffschir

Birdy Hunt c’est six mecs qui n’ont pas peur de mouiller leur chemise. Difficile de passer après Cage The Elephant et pourtant, leurs compositions pop rock bien accrocheuses arriveront petit à petit à convaincre le public. Rapidement, on se prend l’envie de danser, puis à les voir se démener sur scène, les hanches se libèrent. Chacun des musiciens cherche à tirer son épingle du jeu et ne reculent devant rien : le clavier se met même au keytar ! On sent que ces mecs se battront plus pour une bière que pour une nana. La fosse se laisser gagner par les compos ravageuses et se retrouve bientôt à sauter en rythme ! A suivre !

Le Corps Mince de Françoise

Le Corps Mince de Françoise à Rock en Seine par Olivier Hoffschir

Le Corps Mince de Françoise à Rock en Seine par Olivier Hoffschir

La scène Pression Live se remplit, mais ça doit sûrement être parce que l’alternative n’est autre que les BB Brunes… Le groupe est finlandais et donne dans l’électro-pop. Les passages rappés en anglais sont entrecoupés de tentatives en français. “I wanna scream out loud” entend-on, mais c’est trop fort, trop aigu… et sûrement trop tôt ! Aussi, quand la pluie se met de la partie, on abandonne pour se réfugier auprès d’un des nombreux stands… et pourquoi pas ironiquement celui de la Fondation Abbé Pierre qui lutte contre le mal-logement ?
 

The Streets

The Streets à Rock en Seine par Olivier Hoffschir

The Streets à Rock en Seine par Olivier Hoffschir

Tout festival subit des annulations. Heureusement, certains groupes ne sont que ravis que de remplacer au pied levé les têtes d’affiches ! En 2008, The Streets remplaçaient Amy Winehouse, aussi cette année, présent en raison des problèmes de santé du rappeur Q-Tip, lui rendent-ils une fois de plus hommage à celle qui nous a quittés trop tôt.
Mike Skinner se fait plaisir, communique avec le public, jamais à court de vannes, visiblement en forme et heureux d’être là. Un set classe et rigolo à la fois !

Austra

Austra à Rock en Seine par Olivier Hoffschir

Austra à Rock en Seine par Olivier Hoffschir

La scène de l’Industrie est inondée de femmes. Katie Stelmanis est accompagnée de deux choristes, une claviériste, une batteuse, avec seul Dorian, le bassiste, comme représentant de la gent masculine. Leur électro crée instantanément une atmosphère, quant à savoir laquelle… Le côté sentencieux des paroles et les grands gestes donnent des airs d’incantation à leurs chansons… Pour peu, on se croirait presque à Stonehenge !
 

Axel & the Farmers

Pendant que notre photographe part explorer la scène Pression Live, nous cherchons à nous réfugier des cris de chat égorgé de Cocorosie. Par chance, Axel & the Farmers étaient annoncés sur la scène Ile-de-France. Si le timing ne nous permettra pas de voir son set complet, les quelques morceaux nous rassurent sur la direction que prend ce groupe étonnant. Le style alterne entre un rock bien électrisé et une pop bien corsée. La basse est relevée, la batterie cinglante, ils n’y vont pas avec le dos de la cuillère et la tente tremble bientôt sous leurs rythmes déterminés !
 

The Jim Jones Revue

The Jim Jones Revue à Rock en Seine par Olivier Hoffschir

The Jim Jones Revue à Rock en Seine par Olivier Hoffschir

Avis de notre photographe : “ C’est du rockabilly garage, fidèle à son style. C’est pas original pour un brin mais super bien fait et ils dégagent une belle énergie. »

Keren Ann

Pour le plaisir, nous avons consacré un billet complet à cette artiste complète.
 

Wu Lyf

Wu Lyf à Rock en Seine par Olivier Hoffschir

Wu Lyf à Rock en Seine par Olivier Hoffschir

Que rajouter sur ce groupe porté par la presse et remporté par la hype ? Les compositions sont intéressantes, mais après un tel tapage un tantinet snob, on ne peut qu’être déçu. Et qu’on aime ou non leur premier album, on est en droit de se demander si leur démarche est sincère. En se récriant d’aucune opération marketing, ils ne font qu’attirer l’attention sur eux de par l’aura mystérieuse qu’ils dégagent… Wu Lyf dit se rebeller contre une société et proposer une communauté alternative pour éviter les contrôles externes sur leur créativité. Mais leurs symboles, de la croix aux références répétées à Lucifer, prennent, alliés à leurs codes élitistes, dangereusement des allures de secte… On verra ce qu’il en reste dans quelques mois, mais ce qui est sûr c’est que chacun ayant l’envie de se faire une opinion de par soi-même, ils n’ont aucun mal à remplir les salles ! CQFD
 

Arctic Monkeys

Arctic Monkeys à Rock en Seine par Olivier Hoffschir

Arctic Monkeys à Rock en Seine par Olivier Hoffschir

Ils cloturaient les Eurocks il y a moins de deux mois, les voilà en tête d’affiche le samedi soir. Et à voir tous les apprentis air-guitaristes qui se plaisent à chanter ‘Teddy Picker‘, on comprend pourquoi. Les albums et les années ont passé, et Alex Turner et sa bande restent fidèles à eux-mêmes tout en évoluant. Ainsi ‘I Bet You Look Good On The Dancefloor’ n’a pas pris une ride aux côtés de ‘Crying Lightning’ qui ne fait aucune d’ombre à ‘Brick by Brick’. Les Arctic Monkeys donnent l’impression de mecs qui avancent sans se soucier, sans prêter attention ni aux sourires ni aux critiques.

Dans leur équation énigmatique, on décèle une prestance imperturbable et dense, où les paroles hachées et crachées viennent buter contre les rythmes fracassants. A cela s’ajoute une maturité qui a contribué à l’adoucissement du chant. La voix profonde d’Alex Turner se prend désormais à lancer des chalalala (‘The Hellcat Spangled Shalalala’) et des chansons d’amour (‘Suck It And See’) sans pour autant oublier l’énergie punk décapante des débuts. Alex s’efforce aussi à plus communiquer avec son public, quoiqu’il n’ait pas besoin de parler pour le gagner : ce soir encore, un frisson électrique parcourt la foule lorsque ‘When The Sun Goes Down’ est offerte à la foule. Une prestation magnétique, comme à chaque fois. Parce que l’important c’est que leur musique (ap)porte.
 

Sexy Sushi

Sexy Sushi à Rock en Seine par Olivier Hoffschir

Sexy Sushi à Rock en Seine par Olivier Hoffschir

Hypnotisés qu’on était par les Arctic Monkeys, c’est une fois de plus Olivier, notre photographe correspondant de la scène de l’Industrie, qui nous fait part de ses impressions. Les Sexy Sushi nous ont apparemment fait la totale (à part le jeté de bière), avec quelques guest improbables en sus : notamment un bourreau fouetteur et un lutteur mexicain sumotori. Et Rebeka, qui se croyait à Biarritz, s’en est donné à cœur joie en crachant sur Mélanie Laurent et les Arctic Monkeys. Du grand n’importe quoi ! Son charisme à toute épreuve n’arrivera pourtant pas à mettre la foule à genoux.

The Wombats

The Wombats à Rock en Seine par Olivier Hoffschir

The Wombats à Rock en Seine par Olivier Hoffschir

Pour finir la journée dans la joie et la bonne humeur, on traverse tout le site pour The Wombats. Ce soir, ils font salle comble, la petite scène Pression Live ne pouvant contenir le monde qui se rue. Du coup, nos trois Marsupiaux s’éclatent – qu’ils soient face à trois pelés ou à un stade, ils n’ont aucun mal à occuper la scène en courant dans tous les sens.
The Wombats ont le don de livrer des chansons dépressives mais sur des rythmes tellement upbeat que le public passe le concert avec la banane à sauter dans tous les sens. La fatigue de la journée s’évapore à l’écoute de leurs compositions et on reprend les refrains faciles à scander à plein poumon. Aucun temps mort ne vient obscurcir leur set, malgré leur nouvel opus un poil plus sombre que leur premier succès – mais ils savent que les applaudissements réclament leur ‘(Let’s Dance To) Joy Division’ en pâture. Passés maîtres dans l’art, ils se font désirer, gardant le meilleur pour la fin. Et le public ne regrettera pas d’avoir attendu la fin du rappel, parce que les Wombats exploseront alors la chanson bourrée d’énergie en gros bordel grunge ! Un gros kiff d’ado !

Réclame

Les Hushpuppies ont sorti leur troisième album, The Bipolar Drift, en mars dernier. Ils seront au Plan de Ris Orangis le 19 novembre.
Cage The Elephant ont sorti leur deuxième album Thank You, Happy Birthday en janvier dernier.
Birdy Hunt viennent de sortir un nouvel EP. Ils seront le 16 septembre à l’International, à la Clé St Germain le 1er octobre, au Baron le 10 novembre toujours en acoustique. Il faudra attendre le 19 novembre à la Clé pour les voir branchés.
The Streets ont sorti Cyberspace and Reds en janvier dernier. Mais apparemment ce seraient les deux derniers opus sous cet alias pour Mike Skinner.
Austra a sorti Feel It Break, son premier album, en mai dernier chez Domino. Ils seront au Woodstower Festival à Lyon début septembre.
Le premier album d’Axel & the Farmers, Axel & the Farmers, est déja disponible. Ils seront en concert à l’International le 15 septembre.
Le dernier album de The Jim Jones Revue s’intitule Burning Your House Down. Ils seront le 15 octobre au Centre Paul Bailliart de Massy.
Le premier album de Wu Lyf s’intitule Go Tell Fire to the Mountain. Ils seront au festival des Inrocks le 2 novembre.
Le nouvel album des Arctic Monkeys, Suck It And See, est disponible chez Domino. Ils joueront à Londres fin octobre. Aucune date française n’est annoncée pour le moment.
Le deuxième album des Wombats, The Modern Glitch, est déjà disponible. Ils ont déjà prévu de revenir en novembre sur Paris.


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Catégorie : A la une, Concerts
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