MaMA Event 2014 – Morceaux choisis (suite et fin)

Deuxième volet des aventures du Transistor à Pigalle pour le MaMA Event 2014. Cette fois-ci, l’équipe s’est divisée pour découvrir plus de groupes dans plus de salles, et a pu étoffer les galeries photos. Le choix de la rédaction : la fragile mais bien accompagnée Marie-Flore, les fougueux mais talentueux Vundabar, les jeunes mais prometteurs Camp Claude, les joyeux et déboussolants Cairo Liberation Front et les indépendantistes musicaux Kadebostany.

Marie-Flore


Direction Le Divan du Monde pour des sonorités folk avec Marie-Flore. La frêle et jeune brunette semble intimidée mais défend joliment les ballades folk-rock de son premier album By the Dozen, sorti en septembre chez Naïve. Son chant à la fois haut perché et murmuré est plutôt touchant et la salle, copieusement remplie et très attentive, semble s’être laissée happée par ses mélodies emplies de charme et de mélancolie. On a surtout retenu le joli morceau ‘Fancy Me’ au refrain s’envolant en arpèges électro et chœurs entremêlés.
Mais Marie-Flore est accompagnée par une formation rock avec basse, batterie et synthés, qui pousse parfois les ballades à s’énerver sur quelques refrains rageurs, peut-être une conséquence de son expérience auprès du pop-punk Baxter Dury. Ce set est donc plutôt une bonne surprise, un voyage agréable et varié ; Marie-Flore semble désormais prête à suivre la voie de sa discrète choriste-guitariste-clavier qui n’est autre que Le Prince Miiaou

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Vundabar


A première vue, ces Bostoniens sont des petits cons, du genre à arrêter un morceau pour pouvoir boire leur bière tranquillement ou à se cracher dessus en signe d’affection. L’équation est simple : une belle gueule au chant qui tire la langue constamment, un bassiste qui se cache sous sa casquette, et un sosie de Patrick Carney des Black Keys à la batterie. De ce gentil vacarme truffé de chœurs contagieux, ressortent des compositions exigeantes, fourmillant de détails même dans les titres les plus directs, révélant plusieurs facettes d’un punk dont ils maîtrisent chaque rouage. Jusqu’à ce clin d’œil à Black Sabbath qui leur permet de faire rebondir le dernier morceau qu’ils ont manifestement envie de faire languir.
Et finalement l’attitude dont ils font preuve est limite touchante, chacun faisant son petit show, se moquant au passage des grands groupes de stade qui font tout un pataquès d’un minable solo de batterie. Une mise en scène, en somme, pour cacher l’excitation mêlée de terreur à l’idée de déjà réaliser une tournée européenne à 19 ans à peine.
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Camp Claude

Le set indie-pop de Camp Claude aux Trois Baudets est vivant, charmant, planant, voire jovial. Le charme feutré de cette salle aux fauteuils cosy dédiée à la chanson crée une proximité dont se servent la chanteuse et ses deux musiciens, aux claviers et à la guitare. Ces deux derniers sont d’ailleurs le chanteur et le guitariste de Tristesse Contemporaine. Ils arborent donc ici un visage bien moins sombre, sans masque, avec des beats electro plus fin et des riffs de guitares plus éthérés. La sensualité de la chanteuse se dévoile un peu plus à la fin, sur le lancinant titre ‘Trap’, single aérien imparable.
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Cairo Liberation Front



Une fois devant Cairo Liberation Front, ce qui frappe c’est la bonne humeur du chanteur. Le mec, arborant un t-shirt de hippie fluo, saute dans tous les sens et avec ses cheveux longs rebondissants devant sa figure barbue, on dirait un cocker tout fou. Il revendique faire de l’électro-chaâbi, accompagné par un dj gérant le sound-system, et entouré de plantureuses danseuses orientales en tenues traditionnelles. Bref, tout à l’air à l’arrache ; c’est le souk sur scène, et même dans la fosse qui ondule et sautille. Et le truc le plus dingue, c’est que ce groupe vient du sud des Pays-Bas.

Kadebostany


Kadebostany conclut ces trois jours de concerts dans un Bus Palladium archi-comble. Les Suisses sont hyper attendus, surtout par les teenagers, présents en surnombre.
Sous des néons et de grands drapeaux blancs, les membres du groupe entrent en scène tel un bataillon, en uniformes d’officiers, coupes de cheveux bien nettes et saluts militaires. La mise en scène évoque leur Etat imaginaire : La République de Kadebostany. Et ils nous entraînent derechef dans leur melting-pot improbable de fanfare balkanique, de guitare, de machines aux sonorités froides et de chant parfois aérien ou parfois rappé. La petite chanteuse Amina a l’air sur-vénère et le longiligne et moustachu Président Kadebostan évoque un Borat un peu moins funky.
Le show a la patate surtout grace aux multiples solos de trombone et saxo quasi distos qui rendent le jeune public hystérique. Pas de repos, donc, mais certains moments sont plus cools comme la reprise du ‘Heroes’ de David Bowie ou sur l’intro de ‘Walking with a Ghost’, joli moment de respiration pianistique et mélancolique, vite interrompu par l’arrivée des cuivres puis d’Amina qui rappe comme Missy Elliott. Pour conclure, le groupe enchaîne le lancinant tube ‘Castle in the Snow’ et leur puissant hymne national. C’était la guerre, mais bon enfant.

Lire le live report de Kadebostany au Printemps de Bourges


Remerciements : Pauline La Cadence

Catégorie : A la une, Concerts
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