Days Off 2025 – Bloc Party et SPRINTS

La programmation du festival Days Off était des plus alléchantes cette année. Difficile de choisir entre Beth Gibbons, BadBadNotGood, Nick Cave, Blick Bassy, Kae Tempest… Mais une soirée nostalgie a particulièrement attiré notre attention : Bloc Party performing Silent Alarm & Greatest Hits, pour fêter les 20 ans de ce premier album décidément pionner… Avec SPRINTS en première partie !

Bloc Party Days Off 2025

SPRINTS

La salle Pierre Boulez de la Philharmonie est bien impressionnante, et le groupe irlandais paraît minuscule sur la scène. SPRINTS ferme les yeux et se jette dans ‘Something’s Gonna Happen‘. Le public tend l’oreille : on sent littéralement les mains moites, les mondes intérieurs lourds, l’énergie contenue prête à exploser.
Sur ‘Adore Adore Adore’, on note un riff en clin d’œil à Bloc Party, comme pour amadouer les fans de la tête d’affiche. La chanteuse se confronte à la salle, défie le micro, joue de l’urgence. Les guitares se font plus lourdes sur ‘Feast’, Karla Chubb se sent soutenue, elle peut retirer ses lunettes et lancer un “All right let’s have some fun!” au public avant de balancer le très intense ‘Heavy’.
Après ‘Descartes’, un aperçu du nouvel album All That Is Over à paraître en septembre, Karla Chubb, la crinière flamboyante et sa voix pour seules armes, démarre en solo ‘Shadow of a Doubt’, pour parler de cet “urgent crying” qui la dévore. SPRINTS enchaîne avec un ‘Up and Comer’ déstructuré et jubilatoire. Le set se finit en beauté sur ‘Little Fix’, la chanteuse tournoie, guitare brandie comme un totem : “They like women better when they’re sedated,” crache-t-elle
Les Irlandais ont bien préparé le terrain à Bloc Party, mais aussi prouvé que leurs morceaux comptent, qu’ils sont plus d’une première partie.

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Bloc Party

La salle est comble, déjà traversée par ce bourdonnement électrique… Aux premières notes de ‘So Here We Are’, la foule s’emballe, frappant dans les mains à l’unisson, emportée par cette mélancolie lumineuse. ‘We’re gonna have some fun tonight”, souffle Kele Okereke et enchaîne sur ‘She’s Hearing Voices’, démarré par des “Hey hey!” rebondissants, entraînants.
Après ‘Hunting for Witches’, le set devient sauvage avec ‘Mercury’, tout en ruptures et déstructurations punk. La salle, hypnotisée, clappe sur l’intro de ‘Price of Gasoline’, galvanisée par le “We’re gonna do this !” scandé par le groupe. A peine le temps de se démêler des souvenirs, que l’ambiance change drastiquement sur ‘Blue Light’, ou la batterie façon mitraillette se mêle à la nostalgie.
Pour ‘Song for Clay (Disappear Here)’, Kele Okereke s’avance seul sur le devant de la scène : moment suspendu, tension extrême, avant la déflagration collective de “Banquet”, déclenchant une marée de corps en feu. Le rythme se radoucit avec ‘Different Drugs‘, intro ouatée, pause bienvenue qui permet de reprendre souffle. Suivie de la boucle hypnotique à la Chemical Brothers de ‘The Love Within’, si douce et rassurante.
Dans la même veine, Kele Okereke introduit ‘Blue’ comme une ode à l’amour inconditionnel. La foule trépigne désormais, prête pour ‘Positive Tension’ et surtout pour ‘Like Eating Glass’, qui touche au cathartique ! Tout le malaise, la rage, s’évaporent en cris glanés à l’unisson, les applaudissements sont assourdissants.
En rappel, Bloc Party distille d’abord la magie avec ‘Signs’, puis le miracle sur ‘Helicopter’, au break de batterie final pour une explosion ultime avant de clore sur une vague qui nous submerge avec ‘This Modern Love’. Ce soir la salle n’a fait qu’un, une seule personne bouleversée, emportée par la voix de velours du maître de cérémonie. Ne manquait que ‘Two More Years’ au tableau pour parfaire cette soirée.

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Réclame

Lire le live report de SPRINTS au Trabendo en 2024
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Catégorie : A la une, Concerts
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