Fnac Live 2025 – Air et St. Vincent

Depuis maintenant 14 ans, le festival Fnac Live arbore une recette très personnelle : déjà il est gratuit ; on y croise des artistes populaires, notamment chez les jeunes, officiant sur le parvis de l’Hôtel de Ville ; et une programmation plus intimiste vient faire vibrer les salons, à l’intérieur de la mairie.
 La première des trois soirées de cette édition 2025, était la moins connotée ‘jeunesse’.

Aux Salons, les concerts célèbrent les 70 ans du label Barclay. On y a entraperçu Thomas Dutronc, Bernard Lavilliers et Louise Attaque. On délaisse délibérément la programmation composée de Carla Bruni, Stephan Eicher et Marc Lavoine pour se concentrer sur la scène du parvis. Car les deux artistes principaux du soir sur le parvis font partie de nos chouchous,

St. Vincent

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Dans son dernier album, All Born Screaming, sorti il y a près d’un an, Annie Clark aka St. Vincent y expose une face un peu plus sombre que d’habitude. D’ailleurs, sur scène, la noirceur domine, que ce soit dans la tenue ou le maquillage. Moins guitar-hero que par le passé, elle semble davantage dans l’incantation et fait office de grande prêtresse pour tenter de conquérir l’audience, qui semble assez disparate, moins dans le cœur de cible indé habituel.

Les nouveaux titres sont donc plutôt mis en avant, comme les semi-industriels ‘Broken man’ ou ‘Big time nothing’, qui semblent sonner un peu durement aux oreilles du public le plus jeune. Il y a même un moment presque gênant, quand Annie, toujours très interactive, souhaite être portée par la foule ; celle-ci la soutient à peine et la laisse à moitié tomber : ‘ok, it’s a fail !’ s’exclame-t-elle en rejoignant la scène.

Pas rancunière, elle se démène durant tout le set, entre faux fights avec son guitariste et solos de guitare Princiens ; sa prestation toujours très théâtrale est captivante. Certains succès passés qu’on adore comme l’épique ‘Cheerleader’ ou ‘Birth in reverse’ sont également de la partie. Et le final en transe électro et chœurs atmosphériques sur le titre ‘All born screaming’ nous donne un regain de patate et est parfait pour la transition vers Air.

Air

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Les anciens Versaillais ont décidé il y a 2 ans de renouer, pour se retrouver en tournée et rejouer l’album cultissime des débuts, Moon Safari. Evidemment, avec eux, la scénographie est superbe, à la fois simple et chiadée, dans un parallélépipède rectangle où des lights diffusent des formes psychédéliques. Jean-Benoît Dunckel d’un côté, Nicolas Godin de l’autre, leur batteur au centre. Tout de blanc vêtu, mais cette fois, aucun rapport avec Eddy Barclay et la soirée dans les salons… (les plus anciens savent).

Le parvis de la Mairie hurle dès l’intro de basse de ‘La femme d’argent’ ; les ‘anciens’ fans semblent tous là ! Mais la jeunesse aussi se tortille sur la rythmique chaloupée du titre. S’en suit l’imparable ‘Sexy Boy’, repris en chœur par l’audience. Un peu plus tard, ‘Kelly watch the stars’ et son envolée d’arpèges de piano nous fait frémir. Bref, quand c’est culte, ça fonctionne toujours, et même parmi la génération d’après.

Des titres d’autres albums sont ensuite de la partie, comme le poétique ‘Cherry blossom girl’. La séquence émotion est sur l’enchaînement ‘Dirty Trip’ puis ‘Highschool lover’ (Virgin Suicides), avec lights de smartphones, cœurs avec les doigts, frissons et couples qui s’enlacent. Puis le sautillant ‘Don’t be light’ donne des envies de night-club ; et ça danse même sur les balcons des immeubles en face.

Après le rappel, Air salue sobrement les près de 15 000 spectateurs conquis, qui en redemandent. Nous aussi, mais c’est fini, c’était une nouvelle fois merveilleux.
On espère secrètement un futur album, même si les deux compères ont toujours l’air dans leurs projets persos…


Remerciements : Cécile Legros

Catégorie : A la une, Reportages
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