Printemps de Bourges – Découvertes

Pour les plus motivés, le Printemps de Bourges proposait des plages à la mi-journée pour découvrir les groupes qui seront les têtes d’affiche de demain. Dans la sélection du Transistor : Monogrenade, Shiko Shiko, Juveniles, Garciaphone, Botibol, Hyphen Hyphen, Petit Fantôme et Christine and the Queens.

Monogrenade

Monogrenade c’est un jeune groupe qui nous vient du Québec. Trois filles, trois mecs, et des instruments à cordes qui sont massacrés pour la cause du rock. Une boucle inquiétante plonge la salle dans un Sergio Leone : au loin, on voit les truands arriver mais on ne les entend pas encore. On redoute à mesure qu’ils se rapprochent, la peur de l’inéluctable nous prend, jusqu’à ce qu’on sente leur souffle fétide sur notre joue… puis soudain le black out. En bref, les intros sont somptueuses, l’intensité se fait alarmante, on est pris de vertige, quand soudain, la voix rappelle immanquablement Karkwa !

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Shiko Shiko

Après l’inspiration des grands espaces canadiens, voilà ce que le Nord industriel a de plus déjanté ! Du Shiko Shiko avant 20h a de quoi laisser perplexe mais ce n’est pas notre cerveau qui bug, c’est eux qui ont perdu une case à force de marcher au plafond. Les prouesses de keytar mènent au bordel scénique de mise, on se demande si on a pas débarqué dans un asile. D’innocents clappements de main se transforment en grosses décharges d’électrodes, des éclairs zèbrent la salle, et on assiste à une reproduction de la nuit où Frankenstein a pris vie. Et dans ce capharnaüm musical, on danse !!

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Lire l’interview de Shiko Shiko

Juvéniles

Non, on a pas changé d’avis sur Juveniles. C’est juste qu’on se demande ce qu’ils font encore en découverte quand ils ont déjà signé en major.

Garciaphone

Un trio qui oscille entre electro et acoustique. La batterie et la basse essaient d’envoyer du son, mais on dirait qu’ils ont peur de couvrir la jolie voix du chanteur. On en vient à se demander si c’est nécessaire d’électriser pour un résultat aussi plat. Le single ‘Tornadoes’ semble vouloir emporter le morceau, ça s’énerve tout doucement mais retombe brusquement et on reste avec cette impression que le morceau n’a pas été mené à bout. C’est doux, c’est soyeux, c’est du Kütü tout craché.

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Botibol

Quand on voit des cuivres et un barbu, y’a des chances pour que ça s’annonce comme du folk chiant. Mais la richesse de son vous prend, la batterie s’emballe, la trompette éclate et on reste sur le carreau. En fait, on risque pas de s’ennuyer : les structures sont élaborées, les références sont jazzy, on sent que ça a été concocté par un amoureux de sons, qui prennent une dimension plus dansante en live… même si ‘Through The Moutains’ reste toujours aussi hypnotique que sur galette. Et désormais, Botibol c’est un réel groupe, avec les sourires en coin et les clins d’oeil échangés.

http://www.dailymotion.com/video/xlcv6f

Lire l’interview de Botibol

A noter que le batteur n’est autre que Arch Woodmann !

Hyphen Hyphen

Les Niçois sont toujours aussi flamboyants et donnent toujours autant l’impression de s’éclater. “This is the way we look” clament-ils ! Et Santa de scotcher tout le monde avec sa voix et son sourire éblouissant. Déchaîné, Puss monte sur le retour et perd quelques paillettes d’or au passage. Les sons deviennent tribaux, mais ce ne sont pas que des percussions assénées : il y a un réel projet musical avec un univers défini. Un gros gros kiff comme à chaque fois.

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Lire l’interview d’Hyphen Hyphen

 

Petit fantôme

Encore un projet issu de la chorale folk rock Crane Angels. Mais sur scène on reconnait aussi Antoine et Vincent de Botibol et François sans ses Atlas Moutains. Petit Fantôme démarre : « Ça y est on y est ! Trop bien, trop bien ! » C’est du néo-réalisme paraît-il. Bon. On se remet dedans, faisant abstraction du flow enfantin. Le son est très synthétique, puis s’élève entre electronica et cuivre, ça devient doucement aérien, l’ensemble ravit, l’atmosphère est posée… mais la voix ramène trop brutalement sur terre. Raté.

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Christine & the Queens

Alors Christine est seule sur scène. C’est là tout le cœur de l’histoire car son personnage est basé sur un dédoublement de personnalité : Christine, c’est toutes les reines à elle toute seule. Elle chante une langue qui n’est ni tout à fait la nôtre ni tout à fait une autre – en tout cas, si ça se veut être de l’anglais, c’est loupé. Parfois, elle est accompagnée d’une paire de ciseaux, son amoureux apparemment. Parfois, elle utilise son cerf-tête (comprenez le jeu de mot : un serre-tête avec des bois de cerf dessus) en visière. Mais en fait, elle est toute seule dans son délire.

C’est bien d’avoir un univers développé, mais faut pas non plus que ça prenne le pas sur la musique. Et là, la musique, y’en a pas, si ce n’est qu’elle a une belle voix, mais ça fait pas tout. Voilà.

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Remerciements : Antoine (Opus 64)

Catégorie : Concerts
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5 réactions »

  • martine :

    Je trouve très facile votre critique de la performance de Christine and the queens, peu argumentée et à l’emporte-pièce ! Désolée mais de la musique,il y en a, et drôlement bien composée ! Dédolée mais les textes, c’est bien de l’anglais, si on prend la peine de les lire ( ce que peut-être vous n’avez pas fait…) on découvre un anglais très travaillé ! Désolée, mais les accessoires ne sont pas des gadgets, ils ont un sens lié au projet tout entier, qui est un univers singulier et plutôt fascinant.

  • agnes (author) :

    c’est votre avis, merci de le partager ici.
    je ne vais en aucun cas revenir sur ce que j’ai écrit. C’était argumenté – suffisamment pour le set de 20 min auquel j’ai assisté. Acceptés qu’on ne soit pas touchés de la même manière. Personnellement je n’ai en aucun cas trouvé son univers singulier ou fascinant… plutôt fatiguant et ridicule 😉

  • JC :

    ridicule… ?? je partage l’avis de l’internaute précédente et non celui exprimé dans votre billet d’humeur. Je pense que votre explication sur les bois de cerf par exemple tombe à côté de la plaque et montre que vous êtes en effet passé à côté de l’univers de cette artiste, que je suis depuis ses débuts.
    Vous avez effectivement le droit de ne pas apprécier. Mais l’univers est présent, riche, la musique et les textes aussi.
    A ceux qui ne connaissent pas,un message :allez écouter, vous vous ferez ainsi votre opinion.

  • agnes (author) :

    On se détend deux minutes. J’ai posté un clip que je sache ? Ca veut dire que j’offre au lecteur l’occasion de se faire un avis, non ?
    Sincèrement, on était plusieurs à se demander ce qui se passait sur scène ! C’est pourquoi je me suis permise d’émettre mon avis… #ohwait

  • Le festival Aurores Montréal | Le Transistor :

    […] je les ai vus en live ça a été flagrant. Après je me suis intéressé aux autres groupes : Monogrenade – qui ressemble à Karkwa mais qui est très chouette quand même-, Arianne Moffatt ou Marie-Pierre Arthur. Et puis il y a aussi la scène anglo de Montréal… » […]

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