Laetitia Shériff et Bikini Machine au Nouveau Casino

A l’automne dernier, Laetitia Shériff sortait son Pandemodium, Solace And Stars. Un troisième album à la fois séducteur et intrigant, insaisissable en quelque sorte. Et c’est justement pour cette raison que Le Transistor a tenu à la voir sur scène : pour tenter de percer le mystère. Le trio partageait le plateau du Nouveau Casino avec des potes rennais, les Bikini Machine qui venaient défendre leur nouveau Bang on Time!.

Bikini Machine

Depuis quelque temps déjà, Le Transistor est perplexe quant aux Bikini Machine. Pendant tout le set, on tente de trouver une valeur ajoutée à leur pop, en vain. Et ce soir, malgré déjà plus de dix années depuis leurs premières Trans Musicales, le chant et les chœurs ne sont pas au point. On reconnaît l’efficacité de certains de leurs morceaux, mais les compositions sont dans l’ensemble bien trop prévisible, même quand ils partent de manière ambitieuse dans des morceaux instrumentaux.

Et à les voir sur scène, on ne comprend pas pourquoi ils sont tirés à quatre épingles parce que leur musique est teinté de rétro mais l’image vintage est pas forcément maintenue sur la durée. On cherche l’ironie, un peu à la manière des Hives, et pourtant aucun punk ne transpire. Au final, Bikini Machine c’est beaucoup trop propre…
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Laetitia Shériff

Même si Laetitia Shériff avait la lourde tâche d’ouvrir la soirée, le trio parvient grâce à son langoureux ‘Opposite’ à mettre la salle dans l’ambiance. Elle avance à pas feutrés mais menaçants, vers des riffs acérés, créant une tension à couper au couteau. La jeune femme, qui se tient sur le côté de la scène, a quelque chose de dangereux, elle ne chante pas, elle se raconte, en criant parfois.

Le plus troublant, c’est tout de même que sur l’orgue qui provoque des frissons électriques, sa voix est extrêmement chaude, sans qu’elle ait besoin minauder. Elle ferme parfois les yeux, comme si chanter lui était douloureux, mais jamais ne tombe dans le larmoyant. Et alors qu’on reste rêveur – elle paraîtrait presque fragile sur ‘Be Strong’-, la tempête de guitare l’emporte, réduisant nos espoirs de douceur en miette.

Elle tient tout le concert, les dents serrées, à la limite de se casser la voix sur des aigues mal appréhendées. Et le public arrive à la fin du set sur les genoux à coup d’outros qui prennent toujours au dépourvu… Avec toutes les contradictions que ces comparaisons apportent, Laetitia Shériff, c’est la voix de Mélanie Pain, le physique de Nili de Lilly Wood and the Prick et la tension nerveuse du Prince Miiaou. Mais un style bien à elle.

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Remerciements : JP Béraud et Yotanka

Catégorie : Concerts
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