Le Transistor était à Rock en Seine pour la dernière journée du festival qui s’annonçait lourde de guitares et de rebondissements. Au programme le duo King Hannah, les loufoques Fat Dog, Wallows en passant, le trio de hip hop irlandais Kneecap qui défraie la chronique et les favoris de la journée : Fontaines D.C..

King Hannah
Pour démarrer l’après-midi en douceur, direction La cascade pour voir le duo britannique King Hannah. Depuis plusieurs mois déjà, la tournée de Big Swimmer, leur deuxième album paru au printemps 2024, fait grossir les rangs de leurs fans. En effet, on ne s’attendait pas à un set si électrique. Et la rumeur est vraie : leur son est plus riche, plus élaboré en live. Hannah Merrick nous emmène dans des contrées mystérieurses, et on se laisse happer par sa voix écorchée… Seule une question reste à élucider : pourquoi garde-t-elle son casque ?

Fat Dog
Depuis leur passage au festival des Inrocks en 2024, le groupe britannique Fat Dog a sorti son tout premier album WOOF et fait des siennes en concert. C’est foutraque, ça part dans tous les sens, c’est fun, c’est festif (ça tombe bien pour un festival). On ne comprend pas bien d’où vient cette fascination pour la musique des balkans, mais les mélodies gagnent la foule.

Dès le deuxième morceau du set, ils se lancent dans leur chanson fleuve, ‘King of the Slugs‘, qu’ils font durer une bonne dizaine de minutes. Tout le monde est dans l’ambiance, le chanteur prend des bains de foule, aboie comme un chien sur ‘Wither‘, et le violoniste se lance même dans des mouvements de hip hop. Il plane cet après-midi sur la grande scène, comme un air des années 90.

Wallows
En chemin des Kneecap, on attrape à la volée quelques notes de Wallows, le groupe de Dylan Minnette, qui s’est fait connaître par la série Netflix 13 Reasons Why. Sur scène, l’ambiance est bonne, les musiciens échangent allègrement leurs instruments. On note des influences des Two Door Cinema Club… C’est très pop rock, un peu trop sucré mais parfait pour un dimanche après-midi.

Kneecap
La foule est venue en nombre voir le groupe qui terrifie Retailleau et Pécresse. En effet, depuis quelques mois, le groupe a fait des émules à Coachela, failli être déprogrammé de Glastonbury, et Rock en Seine a perdu deux subventions (et non des moindres). La raison est qu’un des membres a agité un drapeau du Hezbollah lors d’un de leurs concerts à l’automne 2024. La police britannique a enquêté, mais a abandonné les poursuites.
Désormais, la scène sur laquelle le festival les a programmés est beaucoup trop petite pour tous les curieux. KneecaP sur les chapeaux de roues, le mot génocide est lâché, et ils appellent la foule à réclamer une Palestine libre. Le groupe, originaire de Derry et de West Belfast, est politiquement engagé contre le colonialisme britannique. S’il rappe en irlandais, beaucoup de refrains sont en anglais afin que le public comprenne les revendications.
Dans un fort accent irlandais, ils réitèrent leurs remerciements aux organisateurs de Rock en Seine qui a décidé de les maintenir, malgré la perte de subventions essentielles vue l’économie des festivals. Et finalement, en dépit des rumeurs tenaces, le chanteur des Fontaines D.C. n’a pas pu se joindre à eux pour un morceau.
Rendez-vous à la rentrée pour les voir dans de bonnes conditions : lundi 8 et mardi 9 septembre au Trianon puis les lundi 10 et mardi 11 novembre 2025 à l’Élysée Montmartre.

Fontaines D.C.
Il y a tout juste un an paraissait Romance, le quatrième album des Fontaines DC, qui leur permettait de passer du statut de groupe de rock indé à sensation rock. Sur scène, le chanteur Grian Chatten, aux mimiques de Gallagher, se cache derrière des lunettes de soleil, mais n’a aucun problème à tenir la grande scène. Le groupe démarre directement avec le tube ‘Here’s The Thing’, et embarque la foule venue en masse. On ne compte plus le nombre de variations de merch dans la foule, y compris le beau maillot de foot rose et bleu, au profit de l’association Medical Aid for Palestinians.

Passée l’enthousiasme généré par leur apparition, le set perd de son intensité avec ‘Boys in the Better Land’, aussi Fontaines D.C. lance un Free Palestine pour raccrocher son public. Puis le groupe enchaîne ‘It’s Amazing to be Young‘ et ‘A Hero’s Death‘ avec brio. Le morceau ‘Before You I Just Forget‘ apporte un peu de bonne humeur, et le groupe repart sur ‘Big‘ et surtout ‘Bug‘ qui est ovationné par la foule. Grian Chatten dédicace ensuite ‘Favourite‘ au groupe Kneecap, avec qui il partage la nationalité et les convictions anti Netanyahu.

Au moment de commencer ‘In The Modern World‘, le chanteur fait une pause car il remarque un festivalier qui fait un malaise et demande à la sécurité de le secourir. Après le brillant ‘I Love You’, emporté par la foule qui clap en rythme, alterné avec quelques panneaux lumineux criant “Israël is committing genocide use your voice”, le set se finit en beauté avec ‘Starburster‘.

Catégorie : A la une, Reportages
Artiste(s) : Fat Dog, Fontaines D.C., King Hannah, Kneecap, Wallows
Evenement(s) : Rock en Seine
Ville(s) : Paris