eels au Bataclan vu par une fan

Mark Olivier Everett a le talent des grands songwriters. En quinze ans, il a composé une bonne dizaine d’albums, qui chacun amène une pièce au puzzle qu’est sa personnalité. Et si beaucoup qualifient sa musique de dépressive, c’est qu’ils ne l’ont jamais vu en live, car chaque tournée est une surprise, et sur scène, la performance est très rock.

eels


L’an dernier, il était en combinaison de plombier, cette année, il débarque sur scène en costume, ses musiciens arborant comme lui barbe et lunettes de soleil. Et pour la petite touche en plus, eels a invité des cuivres à se joindre au groupe. L’intro sur ‘Flyswatter’ – chanson douce sur Daisies of the Galaxy – est fracassante et part rapidement en chaos très rock. Oui, eels aime à manipuler ses chansons pour leur donner un nouveau souffle – au point de les rendre parfois méconnaissables. Notamment ‘My Beloved Monster’, qu’il adapte à loisir, pour ne jamais s’en lasser. De même, ‘Novocaine for the Soul’ est à l’origine un collage, le groupe ne pourrait de toutes manière pas la retranscrire fidèlement sur scène.

Après quelques anciennes chansons, il part en reprise de Sly and the Family Stone sur ‘Somebody’s Watching you’ – juste pour le plaisir. Et pour réveiller la foule, il sort n’importe quelle chanson de Hombre Lobo, un album très blues rock rageux. Sa voix rocailleuse soulignée par ses cris sur ‘Prizefighter‘ aura tôt fait de chauffer la salle. L’avantage d’une grande discographie – avec ne serait-ce qu’une trilogie sortie en l’espace d’un an et demi, c’est qu’il peut naviguer entre les albums, pour satisfaire tous les goûts.

La chaleur insoutenable de ce mois de juillet vient rendre ‘I’m Going to Stop Pretending…’ encore plus langoureuse, chaque pêche la rend encore plus intense, et attire l’attention sur ses paroles. ‘Climbing Up To The Moon’ fait même mal au cœur tellement elle est touchante, avec la flute traversière qui vient alléger le texte. Puis eels redresse la barre avec ‘Saturday Morning’ – qu’il laisse intacte, tout comme ‘That Look You Give That Guy’, pour laisser au public la joie de le reprendre en chœur.

Mais eels, ce n’est pas que Mark Oliver Everett, aussi il consacre une bonne partie de son set à présenter ses musiciens un par un, mais de manière ludique, pour ne pas alourdir le concert. Le concert repart, et la foule saute sur ‘I Like Birds’ malgré la chaleur étouffante. Le final sur ‘Losing Streak’ implique un rappel à grands cris : ‘Last Stop This Town’ suivie de ‘PS You Rock My World’ raviront les fans de la première heure – puis le deuxième rappel, sur ‘Fresh Blood’ et ‘Looking Up’ ne déboussoleront pas ceux venus grossir les rangs au cours des dernières années.

Un concert étonnant, très rock, et surtout rafraichissant !


Remerciements : Laure (Alias)

Catégorie : A la une, Concerts
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