Eels à Madrid

Difficile d’évoluer dans quelque cercle social que ce soit sans affirmer ses goûts. La musique renseigne énormément sur le caractère de la personne : le fan de Rammstein est un bourrin, le fan de Epica un asocial, celui de Marilyn Manson un déviant…Tout est dans le choix du groupe dont on est fan pour se définir en société.

Eels

Eels

Evitons avant tout de choisir les groupes à l’image un peu trop controversée comme Metallica. Ensuite, s’ils sont trop en vue, vous risquez d’être catégorisés comme FM-victime, comme avec U2 par exemple (et en plus les places à Bercy ça coûte cher). Il vaut mieux un groupe un peu underground, de préférence sur un label indé – ça fait mieux. Si le groupe est trop jeune, vous n’avez pas beaucoup de boulot en tant que fan – un EP et un album ça fait pas une discographie bien lourde. Cela dit, Hawksley Workman va vous coûter cher en éditions illimités et autres. Ah et au fait, être fan d’un chanteur mort n’aide pas à grand-chose… comment le prouver en société puisqu’il n’a plus d’actualité ? Ca fait frileux.

Moi j’ai choisi… (roulement de tambour) eels ! C’est suffisamment indé, mais il a quand même un hit (‘Novocaïne For The Soul‘ – tout le monde connaît) et est apparu sur la bande son de quelques films – notamment Shreck. Il a écrit une autobiographie (mais moins longue que celle d’Anthony Kiedis des Red Hot Chili Peppers) et il a quatre DVD live (donc pas trop d’info à retenir par cœur pour briller). Il a composé onze albums en moins de vingt ans de carrière (sans compter la compilation et les recueils de B-Sides) – et trois au cours des 18 derniers mois, ce qui donne une consistance d’actualité. L’’un d’eux (Broken Toy Shop) se vend même à plus de 300€ sur eBay – ça en jette. De renommée internationale, on peut le suivre en tournée européenne pour prouver sa fan-itude.

En plus d’être un génie reconnu et prolifique, c’est un artiste à plusieurs facettes. Il peut autant jouer de la country bluegrass que flirter avec l’électro, de la folk accompagné d’un quatuor à corde que du rock à tripes. Et la crème de la crème : cette année il jouait à Rock en Seine. J’ai choisi le bon cheval !
C’est pour ça que je suis partie le voir à Madrid – pour prouver ma supériorité aux autres fans (c’est hyper important). Le seul problème c’est que s’il meurt, il va falloir que je me paye un billet pour la Virginie (cf. les fans ruinés de Michael Jackson) et c’est plus cher qu’un billet pour l’Espagne. Je vous conseille donc de trouver un groupe britannique -et puis si vous prenez eels maintenant, ça fait pas original.

Je suis donc partie le voir à Madrid – plutôt qu’à Luxembourg, quitte à se payer un weekend, autant que ce soit au soleil ! Je me suis perdue dans la ville pour trouver la salle La Riviera, puis je me suis hissée au premier rang pour être proche de lui. Le concert a duré une heure et demie. Il a joué les nouvelles chansons : la récente trilogie Hombre Lobo, End Times et Tomorrow Morning, mais aussi des anciennes comme ‘3 Speed’, et a remanié les plus calmes, ‘My Beloved Monster’ou ‘I Like Birds’, en version rock pour plus d’impact. Le must a du être ‘Mr. E’s Beautiful Blues’ sur la musique de la ‘Bamba‘ !

La rumeur veut qu’après le concert, Mr E. revient jouer à la demande pour un public restreint… en pyjama ! Quand je l’ai vu au Bataclan en 2005, j’ai été traînée vers la sortie par ceux qui m’accompagnaient. Cette fois-ci, j’ai trouvé une fan pour attendre avec moi. Par contre une fois face au merchandising, on n’a pas craqué pour le coffret collector ‘Blinking Lights and Other Revelations‘ à 170€.
Bien entendu, on se fait virer de la salle, et bien entendu on reste devant la porte des artistes, armés de nos biographies à faire dédicacer. Et dans le climat ibérien de septembre un peu venteux, on a attendu plus d’une heure devant le tour bus. Mark Oliver Everett a fini par descendre serrer furtivement une main… en pyjama -pour la légende- et une chaussure à la main ! Juste le fait de l’avoir vu de près comble le cœur d’un fan !

Setlist : Grace Kelly Blues / 3 Speed / End Times / Prizefighter / She Said Yeah (The Rolling Stones cover) Gone Man / Summer in the City (The Lovin’ Spoonful cover) / Tremendous Dynamite / In My Dreams / In My Younger Days / Paradise Blues / Jungle Telegraph / My Beloved Monster / Spectacular Girl / Fresh Blood /Dog Faced Boy / That Look You Give That Guy / Souljacker, Part I / Talkin ‘Bout Knuckles / Mr. E’s Beautiful Blues / I Like Birds / Summertime (George Gershwin cover) / Looking Up
Rappel : I’m Going to Stop Pretending That I Didn’t Break Your Heart /
Rappel 2 : I Like the Way This Is Going




Catégorie : Concerts
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7 réactions »

  • zikomagnes :

    Compte rendu par une fan !! @le_transistor [Article] Eels à Madrid – http://www.letransistor.com/2880-concert… cc @coopfrance

  • Tweets that mention Concerts – Eels à Madrid | Le Transistor -- Topsy.com :

    […] This post was mentioned on Twitter by Agnès Bayou, Pierre Hennequin and Agnès Bayou, Le Transistor. Le Transistor said: [Article] Eels à Madrid – http://bit.ly/aM6OoP […]

  • Saeptem :

    Eels Yeah !!

  • Concerts – The Amplifetes et FM Belfast | Le Transistor :

    […] type traversée-du-désert-d’Australie-à-la-rencontre-des-aborigènes- fait penser au cousin de Eels… Mais loin des chansons à textes, on se retrouve face à une electro-pop taillée pour les […]

  • Le Transistor » 2010 : musique et découvertes :

    […] Eels LCD Soundsystem Coming Soon Success Skip the Use I AM UN CHIEN !! Adam Kesher […]

  • Gagnez vos places pour le concert de Eels au Bataclan le 5 juillet ! | Le Transistor :

    […] gagner des places pour Eels le 5 juillet au Bataclan !! Oui, Eels, nous non plus on y croyait pas (on est pas fan du tout !), et pourtant !! Comme d’hab’, rendez-vous en fin d’agenda ! Gagnez vos places pour EELS au […]

  • eels au Bataclan vu par une fan - Le Transistor | Le Transistor :

    […] L’an dernier, il était en combinaison de plombier, cette année, il débarque sur scène en costume, ses musiciens arborant comme lui barbe et lunettes de soleil. Et pour la petite touche en plus, eels a invité des cuivres à se joindre au groupe. L’intro sur ‘Flyswatter’ – chanson douce sur Daisies of the Galaxy – est fracassante et part rapidement en chaos très rock. Oui, eels aime à manipuler ses chansons pour leur donner un nouveau souffle – au point de les rendre parfois méconnaissables. Notamment ‘My Beloved Monster’, qu’il adapte à loisir, pour ne jamais s’en lasser. De même, ‘Novocaine for the Soul’ est à l’origine un collage, le groupe ne pourrait de toutes manière pas la retranscrire fidèlement sur scène. […]

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