Buck 65 et Yoav à la Custom d’avril

La Custom des Inrocks, on l’aime pour plusieurs raisons. Elle sert de tremplin à des groupes émergeants – ici Franz Is Dead, elle permet à des groupes peu connus de faire un Nouveau Cas – ici Yoav, et les têtes d’affiche sont toujours un régal – ici, Buck 65. Tout est dit.

Franz Is Dead

En première partie, et très très tôt, Franz Is Dead joue devant une poignée de spectateurs. Mais Laurent Blot n’en est pas à son tour de chauffe. Entre ses tournées avec elDia et ici dans son projet solo, il a déjà assuré beaucoup de premières parties – et notamment à la Flèche d’Or pour la release party de Call Me Señor. Accompagné ce soir de Guillaume de Die On Monday et de Bonjour Afrique à la batterie, il donne un set convaincant.

Yoav


En deuxième partie de soirée, quand tout le monde est enfin sorti du travail, Yoav permet de s’éloigner immédiatement du quotidien. En quelques riffs sur une vieille guitare, il nous transporte à Istanbul. Jouant des pédales et des micros pour assurer la profondeur de son, mais pieds nus pour garder l’esprit libre, il fait la pluie et le beau temps, les chœurs et la rythmique. Son look de nerd ne trompe personne, Yoav reste un grand voyageur. Mais se cachant derrière ses lunettes, trop pressé de démontrer son talent, le charmant sud-africain en oublie de connecter avec le public. Sa timidité sera redoublée par les applaudissements fournis du public, il disparaît dès sa dernière chanson jouée. Le public reste impressionné de la performance, mais pas forcément impliqué.

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Buck 65

Un fan dans la salle se laisse aller à l’enthousiasme car arrive enfin Buck 65, le clou de la soirée. Tout d’abord impassible, le rappeur canadien se met doucement en mouvement, pour très vite atteindre la transe. Toute l’attention se concentre sur lui, et il apporte une lecture intense de ses morceaux : il ne mime plus mais vit ses textes. Le public scié de la performance, met du temps à se laisser aller.

Buck 65 se renouvelle en permanence pendant le set, recherchant toutes les manières possibles d’exploiter le son pour générer des situations, des sentiments et des sensations. En une vrille de Vinyle, il change instantanément l’atmosphère. Sur un tabouret qui leur sert de pupitre, une pile de vieux papiers remplis de notes serrées, et il se rapproche de Marnie Herald pour partager le micro. Ils échangent des paroles étouffées, comme une discussion espionnée derrière une porte. On ressent une alchimie qui comble le manque de contact avec le public.

Richard Terfry pensera tout de même à son public, et adaptera son set à notre exception culturelle ! Au menu : un duo avec Olivia Ruiz sur ‘Tears of your Heart‘ (qui sonne très Mathias Malzieu), son flow sur le sample de Yann Tiersen ou sa version de ‘Aux Suivants‘ de Brel. Les sujets politiques sont allégés par des mélodies proches de la comptine et les danses comiques servies par un rappeur blanc qui n’a pas peur du ridicule.

Que ce soit dans des riffs rocks ou des rythmes plus exotiques, son flow laisse bouche bée. Et une mention spéciale à ‘Le 65isme‘, avec son climax très dernière scène de Requiem for a Dream.

Setlist :  Intro / Sweet Baby / Superstars Don’t Love / The Centaur / Gee Whiz / Paper Airplane / Who By Fire [ Leonard Cohen] / Drawing Curtains / Dolores / Cold Steel Drum / BCC / Final Approach / Tears Of Your Heart / Venus In Furs [Velvet Underground] / Le 65isme / Wicked & Weird


Remerciements : Marie (Disc Over)

Catégorie : Concerts
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