MaMA Event 2016 – mercredi avec Gaspard Royant

Après les conférences, tout le monde se retrouve ou se croise autour des concerts : du Divan du Monde à La Cigale, en passant par le Bus Palladium ou le Café Carmen, le MaMA festival prend d’assaut la bonne dizaine de salles de Pigalle. Pour cette première soirée, l’équipe a vu le crooner Gaspard Royant, la guérisseuse Thus Owl, les captivants The Slow Show, la romantique Emilie & Ogden, l’entertainer Maxence Cyrin, le flippant Lambert et le beatmaker Clément Bazin.

Gaspard Royant

Malgré quelques teintes modernes, Gaspard Royant nous emmène dans un autre monde, aux tonalités rock’n’roll et soul, tendance 50s et 60s. D’ailleurs, son choix vestimentaire en dit long : avec son veston blanc, et sa gomina, il ressemble à un dandy qui sortirait de chez Arnold’s dans Happy Days. En parfait maître de cérémonie, le frenchy parvient à faire swinguer un public tout sourire, bien épaulé par des choristes gospel, et des arpèges de guitare entraînants. On lorgne vers les Kinks, mais le côté le plus pop de Weezer n’est pas loin non plus.

Le final sur cet espèce de tube qu’est ‘Marty Mc Fly‘ exalte les éventuels derniers spectateurs récalcitrants. Gaspard Royant et son guitariste en profitent pour débouler dans la fosse de la Cigale qui danse de plus belle. Il est vrai que les paroles aident les trentenaires présents : “I wanna be born in 1985, I wanna be cool like Marty Mc Fly”. A noter que son dernier album sorti cette année, Have you met Gaspard Royant a été produit par Edwyn Collins, comme de par hasard… A Girl Like You‘, tu te souviens ?

Thus Owl

Au Trois Baudets, le duo parvient à créer une tension en l’espace de quelques mesures. Sur un grésillement électrique, Erika Angell égrène les vers de son poème, et étrangement, sa voix apaise. Son chant incantatoire lui donne des airs de guérisseuses, surtout quand la douceur de ‘As Long As We Try A Little’ s’étend sur la salle. Néanmoins, à déclamer son texte de manière péremptoire, la comparaison à Patti Smith n’est pas à son avantage.

The Slow Show


Courbé sur sa guitare, masqué par des lunettes semi-fumées, Rob Goodwin nous fait profiter de son envoûtante voix de stentor type Stuart Staples de Tindersticks ou Matt Berninger de The National. Et il se passe clairement quelque chose au Divan du Monde, le jeune groupe mancunien captive réellement son auditoire. Bientôt, les cris fusent dès les derniers accords, en particulier après l’atmosphérique titre ‘Ordinary Lives‘.

Entre folk mélancolique, pop langoureuse et rock épique, le set est géré de main de maître par un chanteur complètement habité.
A écouter : White water, leur premier album paru l’an dernier.

Émilie & Ogden

Couronnée de nattes, la romantique Emilie se penche sur sa harpe à la lumière d’une petite cage à oiseaux. Mais quand elle tire sur les cordes de son imposant instrument, ce n’est pas avec la délicatesse enseignée aux jeunes filles de bonne famille : non, Emilie joue de manière presque agressive. Malgré les apparences, elle ne sera pas une petite chose fragile, et jamais sa voix ne vacille, même lorsqu’elle nous conte ses peines de coeurs et multiples découragements sur la prenante ‘10 000 times’. La batterie vient alors taper du pied pour souligner sa rage… Soudain, sur ‘Blame’, on réalise que ce qui nous séduit tant chez cette jeune artiste, c’est sa voix, aussi envoûtante que Sarah Blasko !


Lire l’interview de Emilie & Ogden

Maxence Cyrin

Le Carmen, hôtel particulier classieux transformé en bar à cocktails, sert d’écrin parfait : ici, point d’instruments électriques, le piano à queue est de sortie. Dans une ambiance feutrée à la lumière rougeoyante tamisée, le pianiste français nous a scotchés. Adepte des reprises oscillant entre indie-rock, new-wave, chanson, électro (…), Maxence Cyrin offre des petits moments frisson, comme ‘Le Courage des oiseaux‘ de Dominique A, ‘Hyperballad‘ de Björk, ‘Kids‘ de MGMT, et sur la fin, son fameux ‘Where is my mind‘ des Pixies. Le décalage est parfois drôle, mais le plus souvent il nous envoûte, avec délicatesse et volupté. Maxence Cyrin conclut par une de ses (rares) compos, ‘It Was a Very Good Night‘, c’est le cas de le dire.

Clément Bazin

Le Transistor avait déjà croisé le beatmaker aux Inouïs du Printemps de Bourges, et clairement ce soir, la foule est prête à danser. Se démarquant de la scène actuelle grâce à son steel-drum, l’ancien professeur de musique arrive désormais à mixer ses voix et chants de manière plus naturels. A l’aide d’un immense miroir, Clément Bazin montre comment les sons organiques sortent de son tambour d’acier. Plus la soirée avance et plus ses touches r’n’b s’enfoncent dans l’urbain à mesure que l’ambiance du Divan du monde se chauffe et que la foule improvise des chorégraphies, oubliant bientôt l’heure des derniers métros.

Lambert

La soirée se finit en sirotant un cocktail au Carmen, devant un autre étrange pianiste, Lambert. Derrière son masque – flippant – d’animal invraisemblable à longues cornes, se cache finalement un pianiste envoûtant.


Remerciements : Victoria Levisse

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