Nick Cave & the Bad Seeds au Trianon

Pour présenter en avant-première son quinzième album avec les Bad Seeds, Nick Cave avait choisi la salle du Trianon. Avec Push The Sky Away, le parrain du rock délaisse la fureur pour revenir vers de sombres mais douces mélodies. Afin de préparer le public après une lourde période Grinderman, le groupe – légèrement chamboulé depuis le départ de Mick Harvey – racontait ses choix dans un petit reportage projeté en guise de première partie.

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Pour cette toute nouvelle tournée, Nick Cave a invité un quartet à se joindre à lui, ainsi que des choristes et une chorale d’enfants – ce qui le pousse à se réfréner sur les jurons. Le maître de cérémonie, toujours aussi élégant en chemise de satin noir, précise que le concert se déroulera en deux parties : le groupe jouera tout d’abord le nouvel album à paraître la semaine prochaine, et ensuite, si le public est sage, ils reviendront sur les grands classiques.

Et de fait, le public ne se tient pas correctement. On aurait pu imaginer une foule attentive, se recueillant devant l’autel de l’incarnation de la musique du diable. Au contraire, se permettant de l’interpeller sans arrêt, la fosse manque de casser le rythme du concert, bouillant qu’elle est de sauter dans tous les sens. Nick Cave reste très patient, et en profite pour faire un peu d’humour. Néanmoins difficile de se plonger dans l’atmosphère pourtant pénétrante de l’album.

Push The Sky Away est aérien, ‘Wild Lovely Eyes’ pourrait même être utilisée en synchro pour Air France si jamais les Bad Seeds en avaient besoin. Animé, habité, survolté, Nick Cave raconte son parcours, traversé de rêves fantasmagoriques (‘Finishing Jubilee Street’), porté par des violons, guidé par une flute traversière, où il poursuit des sirènes (‘Mermaids’) qui l’auront envoûtée sur ‘Higgs Boson Blues’, jusque dans la ‘Jubilee Street’ pour se noyer dans ‘Waters Edge’… et le glas sonne enfin sur ‘We Real Cool’.

D’un bond, Nick Cave se réveille et laisse éclater sa rage sur ‘From Her To Eternity’. Entre deux chansons, se relaxant un peu devant l’accueil chaleureux, il commence même à se chamailler avec Warren Ellis. Après un ‘Red Right Hand’ moins musclé que les promesses du passé, il ensorcèle la foule qui réclame du Grinderman avec ‘Oh Children’ et détourne la conversation pour une transe sur ‘Jack The Ripper’. En dent de scie, le concert explose sur ‘Deanna’, puis atterrit sans douceur sur ‘Love Letter’, et manque même de se crasher sur ‘The Mercy Seat’. Alors, pour remercier le public, Nick Cave & the Bad Seeds accorderont un rappel simple, pour un ‘Stagger Lee’ tout en nerfs et tripes.

Un concert ultimement rock’n’roll en somme.

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Réclame

Push The Sky Away, le quinzième album de Nick Cave & the Bad Seeds, paraît le 18 février 2013 chez PIAS.
Nick Cave & the Bad Seeds seront au Primavera Sound festival, au festival Beauregard et le 19 novembre au Zénith.


Remerciements : Stephanie et Jennifer (PIAS)

Catégorie : A la une, Concerts
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5 réactions »

  • Chloé :

    Ce concert était dingue! C’est vrai que le public devant était bien bavard mais bon dans ce cas c’est difficilement évitable… Le coup des “deux parisiennes” était bien ridicule par contre.

    Mon petit grain de sel ci-dessous:
    http://cuthecraplaytheshit.wordpress.com/2013/02/19/nick-cave-the-bad-seeds-trianon-110213-sympathy-for-the-devil/

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