Les Inrocks Black XS – jeudi au Divan du Monde

Pour cette deuxième soirée de festival, Les Inrocks ont proposé une soirée M comme Montreal. Le festival québécois avait donc carte blanche au Divan du Monde pour nous présenter des artistes montréalais. En échange, Les Inrocks squattent leur festival mi-novembre en envoyant dans le Grand Nord Anoraak, AaRON (interview) et Concrete Knives (à la Cigale pour le festival des Inrocks 2011). Les sélectionnés pour représenter nos cousins venus du Froid : Jimmy Hunt, Ensemble, Karkwa et Braids.

Jimmy Hunt

Sur scène, Jimmy Hunt assure le chant, la guitare et actionne du pied sa grosse caisse. Un homme orchestre ? Non, car il sait s’accompagner d’un musicien qui alterne violon ou guitare au gré des compositions. Et à eux deux, ils réussisent à poser une atmosphère intimiste avec ‘Innocence’ dans la salle encore vide.

De loin, on dirait de la country, c’est peut-être l’harmonica qui fait dire ça… sauf que de la country en français, on connaissait pas. Contre toute attente, c’est très agréable de pouvoir apprécier la poésie des paroles, sans avoir ressentir de faiblesse au niveau des mélodies. Y’a pas à dire, ces Québécois récupèrent « best of both worlds ».

Une session de Jimmy Hunt 

Ensemble

Ensemble au festival des Inrocks Black XS par Benjamin Lemaire

Ensemble au festival des Inrocks Black XS par Benjamin Lemaire

Deuxième groupe de la soirée, Ensemble. Et à les voir jouer, on réalise que ce nom de groupe n’est pas dans le sens « ensemble tout est possible » mais plutôt dans le sens quatuor… En l’occurence, ils sont cinq, avec un violon, une contrebasse, un clavier aux relents de clavecin… ils ont même une soliste – toute habillée de noir – avec les vents d’Irlande qui soufflent quand elle chante. Et la guitare c’est pour faire moderne.

Bref tout ça c’est bien joli, mais il ne se passe pas grand chose. C’est plat, un peu fade, on s’ennuie, on a hâte que Karkwa monte sur scène.

Karkwa

Karkwa au festival des Inrocks Black XS par Benjamin Lemaire

Karkwa au festival des Inrocks Black XS par Benjamin Lemaire

 

Depuis un an, on a eu le plaisir de voir Karkwa venir régulièrement squatter nos scènes. Aussi c’est sans surprise qu’on les sent bien à l’aise : dès le début du set, Louis-Jean raconte sa vie, pour le plus grand plaisir des amateurs d’accent québécois. On plonge alors dans ‘Le Bon Sens‘, lente et prenante jusqu’à ce que d’un coup de talon, le morceau décolle et les batteries ne s’emballent.

Comme le souligne Karkwa, on est pas habitués à écouter du rock en français, aussi on se surprend à comprendre les paroles. Des bribes nous heurtent, « D’ici c’est difficile de voir le paradis »… Le groupe aménage même des pauses soudaines dans la masse sonore, pour qu’on saisissent l’intention, la réflexion, la poésie des textes, avant de repartir de plus belle.

Même s’ils n’ont le droit de jouer que trente minutes, ils s’autorisent quand même les blagues – comme pour crever un abcès d’intensité. Et pourtant, si Louis-Jean fait sourire le public sur ‘l’Acouphène’, il ne dénature en aucun cas la chanson, qu’on prend plaisir à redécouvrir en live. Lui-même en perdrait presque l’équilibre…

On finit sur ‘Oublie Pas’, mais on se sent comme frustrés, volés, de n’avoir pas pu profiter de ’28 Jours’. Néanmoins, on notera une évolution au fil des concerts : il y a de plus en plus de décolletés qui headbang au ralenti au premier rang. Karkwa est en train de faire des ravages en France !

Interview de Karkwa

Braids

Braids au festival des Inrocks Black XS par Benjamin Lemaire

Braids au festival des Inrocks Black XS par Benjamin Lemaire

 

Difficile de passer après les chouchous de la soirée. Et pourtant, Braids réussira à s’imposer. Leurs compositions ne sont pas instantanées : elles sonneraient presque comme un grande cacophonie alors que la cohérence est frappante. Le nom du groupe est d’ailleurs parfaitement trouvé : les instruments sont tissés ensembles, et au dessus de la masse sonore, vient se percher la toute petite voix de Raphaelle Standell-Preston. C’est d’ailleurs moins un chant que des recherches sur des sonorités…

Le public est soit subjugué, soit perplexe. Et on croule sous une rafale de sons électroniques, tandis que la batterie soutient la complexe structure. Puis la mélodie se fait douce comme une pluie qui vient rincer la forêt après un incendie. Si on ne prend pas garde, on se retrouverait presque au bord d’un lac de Gaspésie ou dans une tribue indienne de l’Ontario.

Une très belle surprise ! Et on comprend maintenant pourquoi Les Inrocks les ont comparés à Animal Collective !

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Remerciements : Abigaïl Aïnouz

Catégorie : A la une, Reportages
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2 réactions »

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