Beauregard : Jour 2

Deuxième jour du festival Beauregard. L’accueil est chaleureux mais le ciel de Normandie n’est pas clément. Néanmoins, on s’est fait plaisir avec la programmation. Entre Other Lives, Dominique A, Kaiser Chiefs, Tindersticks, Sebastien Tellier, Gossip, Orelsan et un DJ Set des Bloody Beetroots, on a pas su où donner de la tête.

Other Lives

On a malheureusement loupé Other Lives, mais on a une bonne excuse : on interviewait Tindersticks !
Par contre le peu qu’on a vu justifie le partage d’une vidéo.

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Dominique A

Le nouvel album de Dominique A tourne autour du thème de la lumière. On veut aller vers les lueurs, protéger un frère, retrouver la beauté du monde. Dans le noir, on entend des cris… Dominique A tisse une trame et les musiciens l’étaient pour un amplitude révélatrice.

Des chevauchées rock soutiennent une intensité, et on sent l’espace laissé aux musiciens pour s’exprimer. Toute la gracieuse chorégraphie s’organise : les mains de Dominique A valsent sur ‘Des Leurs’, les vents s’échappent sur le final du ‘Convoi’, Thomas Poli casse sa corde sur ‘La Possession’, et Jeff Hallam continue, encore et toujours, à apprivoiser, défier, dompter Daniel Paboeuf à la batterie.

My Friend Jeff

My Friend Jeff

Le concert se finit avec deux vieilles chansons ‘En Secret’ et ‘Le Faussaire’, l’occasion de rappeler que Dominique A a aussi sorti une intégrale, pour fêter 20 ans de carrière déjà.

 

Kaiser Chiefs

On n’attendait rien du set des Kaiser Chiefs. On pensait juste que c’était un énième groupe de pop qui avait réussi à décrocher le top des charts grâce à ‘Ruby’. Il faut bien admettre que les singles du groupe sont bien ficelés et les mélodies restent bien en tête, mais on n’était pas préparés à une telle énergie scénique.

Ricky Wilson est bien plus qu’un frontman, c’est un gamin surexcité qui ne prend rien à la légère. Quand il veut souligner l’intensité d’un morceau, il se frappe littéralement la poitrine, comme pour faire amende honorable sur ‘Kind Of Girl You Are’. Quand il remercie la foule, il crie à en devenir rouge et quand il veut la motiver, il scande le nom de son groupe (ce qui fait d’ailleurs un peu peur avec la consonance germanique…). Et quand il veut illustrer ‘I Predict A Riot’, il grimpe au mur d’enceinte pour chanter son couplet et redescend en courant, manquant de se rétamer pour arracher le micro à temps pour le refrain.

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C’est bien simple, le chanteur passe plus de temps à jouer avec la foule, qu’à chanter : il n’arrête pas de faire participer le public en lançant des ola. La curiosité qui nous a poussés en premier lieu, se transforme en agréable surprise et on redécouvre les morceaux qui ont bâti leur réputation. Si les chansons n’étaient pas si accrocheuses, on trouverait ça louche, mais on doit se rendre à l’évidence, la combinaison des deux facteurs font que les Kaiser Chiefs méritent leur place.

 

Tindersticks

Difficile de gagner un public après un show aussi haut en couleur. Surtout quand la pluie s’en mêle ! Le groupe de Nottingham se retrouve devant une triste scène, ne distinguant qu’une maigre foule grelottante surplombée de parapluies. Mais les Tindersticks n’ont jamais ressenti le besoin de prouver quoi que ce soit. Aussi, ils commencent le concert par une reprise d’Odyssey et s’embarquent sur le nouvel album, The Something Rain.

La voix de Stuart Staples tente d’apaiser la pluie, les musiciens brodent une atmosphère, les guitares soutiennent les mélopées, le piano sympathise avec les gouttes de pluie et les vents bravent Eole. Tout est en place pour que l’intensité fasse vibrer la foule. Mais seul un couple, au milieu de la foule, se laisse gagner et s’embrasse comme si personne n’existait autour, et surtout comme si la pluie ne les trempait pas jusqu’aux os. Une belle illustration du titre de ce neuvième album.

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Sebastien Tellier

On sait pas comment il a fait, mais le guru de l’Alliance Bleue a réussi à arrêter la pluie.

Lire le live report de Sebastien Tellier au Trianon

 

Gossip

Ce qu’il y a d’impressionnant avec ce groupe, c’est que la chanteuse charismatique de Gossip éclipse tout. Elle attire tellement les regards, qu’elle parvient même à faire oublier la puissance de sa voix. Heureusement, dès ‘Love Long Distance’, elle parvient à rétablir ce fait et s’aventure même sur un a cappella de ‘Lady Marmelade’ pour le prouver.

Ce qui est clair, c’est que le rythme punk de Gossip permettait de mettre en avant son époustouflant organe soul. C’est sûrement pour cette raison que son incartade solo qui partait en electro intensif n’a pas éclot sur un album. Comme quoi, son nom est moins important que sa musique. Mais revenue au sein de son groupe, Beth Ditto continue son exploration de machines, déjà avancé sur Music For Men. Malheureusement, toutes les machines, qui rendent leur son plus dancefloor, noient l’essence de Gossip : son côté brut, son côté punk, et la voix de Beth Ditto.

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Malgré ce tournant fâcheux dans la discographie, on prend plaisir à revivre les tubes de Gossip en live. Beth Ditto, toujours aussi attentive à son public, continue de donner d’elle-même, dans son rôle adorable de gamine qui cherche l’attention des adultes. On l’adore, on l’adule, elle est un peu gâtée mais on ne peut rien lui refuser. Elle décrète donc qu’elle peut tout se permettre : même mêler ‘Smells Like Teen Spirit‘ avec ‘Standing In The Way Of Control‘ et conclure par ‘She Works Hard For The Money’ de Donna Summer. Et le pire, c’est que ça marche.

 

Orelsan

Orelsan de la région : né à Alençon en Basse-Normandie, il a fait ses études à Caen. Ce soir c’est un peu comme un fils prodigue qui revient au pays. Mais une fois qu’il a chanté son single ‘La Terre est Ronde’, tout le monde s’en va, n’attendant même pas ‘Suicide Social’, pourtant son morceau de bravoure.

Lire le live report d’Orelsan au Bataclan

 

The Bloody Beetroots

Ca se raconte pas les Bloody Beetroots, ça se danse. Et même si on aurait aimé les retrouver en compagnie du Death Crew 77, on s’éclate sur le son vrillant, pareil à une perceuse, des deux DJ. La cerise sur le gâteau, c’est le final sur ‘I’ve Got A Woman’ de Ray Charles – qui d’un coup, vient tout remettre en question.

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Remerciements : Vianney (Disc-Over)

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  • Entretien avec Tindersticks | Le Transistor :

    […] finir le 7 novembre à la Cigale pour le festival des inRocKs Volkswagen avec Lambchop et Daughter. Lire le live report de Tindersticks au festival Beauregard Remerciements : Vianney (Disc-Over) Catégorie : A la une, Entretiens Artiste(s) : […]

  • Les inRocKs VW – Tindersticks, Lambchop, Daughter et Mermonte | Le Transistor :

    […] dernière fois qu’on les avait vus, c’était sous un parapluie, les pieds dans la boue, au festival Beauregard. Et clairement, Tindersticks n’est pas un groupe de plein air : dans une salle, les volutes de […]

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