Yak à la Maroquinerie

Leur garage rock à tendance post punk se retrouvait déjà dans pléthore de salles et festivals depuis plus d’un an, en Europe et en Amérique du Nord. Le Transistor les avait notamment remarqués au Printemps de Bourges. Et leur premier album, Alas Salvation, sorti en mai dernier, a fait beaucoup de bruit au sens figuré comme au sens propre. Ce soir, l’infernal trio Yak est donc fin prêt pour faire imploser une Maroquinerie blindée.

Yak

Le charismatique chanteur-guitariste Oliver Henry Burslem est accueilli par un très à propos ‘Mick Jaggeeeeeeer’ hurlé depuis la fosse. C’est clair que le jeune leader blond lippu n’a pas grand chose à envier physiquement à son aîné. En plus, son jeu de scène est l’atout primordial du groupe. En résumé, tout tourne autour de lui. Et il se retrouve rapidement à chanter en hurlant sur les premiers rangs. Il va même jusqu’à sauter parmi le public pour y jouer de premiers riffs échevelés.

D’entrée, Yak envoie ‘Harbor the Feelin‘, déjà un énorme titre parmi leur jeune discographie. En fait, on n’a pas eu le temps de dire ouf car le concert s’est déroulé à fond, comme on avait rarement vu ça, et avec une tension rare, presque flippante. On a vraiment l’impression qu’avec eux, il peut se passer n’importe quoi et qu’on n’est pas au bout de nos surprises. Et ce rythme haletant est tenu jusqu’au dernier riff. D’autant que tous les titres sont au même niveau, et avec la personnalité et les rebondissements qui vont bien, comme sur le plus sombre et rauque ‘Use somebody‘.

Oli Burslem sait en plus faire durer le plaisir en rallongeant certains refrains obsédants et en pratiquant quelques faux arrêts; mais à chaque fois, il repart de plus belle, hurlant plus haut, plus fort. Ca ne loupe pas, la Maroquinerie est retournée et pogote presque sans cesse. Le chanteur fend le public à plusieurs reprises, s’y laisse tomber à genoux pour un solo de guitare ultra noisy. Parfois il termine sur le dos, il crache, joue posément avec une serviette suintante sur la tête, ou laisse sa guitare dans les mains d’un spectateur en plein refrain.

Tout ça pourrait faire cliché ou too much, mais là, ça marche. On se rend compte qu’en plus d’être charismatique, le mec est spontané, toujours à fond, limite illuminé. L’apothéose reste ce final, lorsqu’il est porté par le public en s’acharnant toujours sur sa strat en position allongée, et à deux mètres de haut. Le Messie, en quelques sortes.

Bref, il y a des groupes qui sortent du lot des jeunes formations garage plus ou moins énervées. Certains disparaissent aussi sec, d’autres paraissent préfabriqués, et d’autres encore confirment. Dans cette dernière option, Girl Band nous avait déjà séduits, mais à revoir Yak une nouvelle fois, plus que kiffer un concert de furieux d’une intensité rare, on se rend compte du potentiel sur la longueur de ces trois jeunes Anglais. Pour eux, ce n’est sûrement que le début. En tout cas, des live comme ça, on en veut tous les soirs.

Réclame

Lire l’interview de Yak
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