Animal Collective à la Cigale

Depuis Merryweather Post Pavillon (à la pochette illusion d’optique), les Animal Collective sont devenus un incontournable pour tout Pitchfork-ien qui se respecte. Annoncée par un single vitaminé ‘FloriDada’ extrait de leur dixième album Painting With, leur date à la Cigale a rapidement affiché rapidement complet ! Avec leur pop electro-expérimentale et leur scénographie à la Picasso, ces allumés ont donné un concert aux faux airs d’installation pour le MoMA.

Animal Collective

Une immense vague d’excitation gagne le public lorsque des pixels colorés envahissent le fond de scène. Au milieu de deux grosses têtes en papier maché, Animal Collective part sur un haletant ‘Hounds of Bairro’, morceau exclusif, disponible uniquement en pré-commande du dernier album Painting With. Sans trop comprendre pourquoi, des mains, yeux et ciseaux, flottent au dessus des musiciens.

Les voix se mêlent pour un ‘Vertical’ blindé de bonne humeur, qui à l’aide de multiples distorsions se diffuse à la manière d’huiles essentielles sur toute la salle. ‘On Delay’ vient ensuite dynamiser l’ambiance, avec notamment le batteur Jeremy Hyman qui semble pris de tocs. Les interférences s’intensifient, les premiers rangs se mettent à rebondir sur le tom basse qui s’accélère, on a envie de reprendre avec eux les onomatopées entonnées sur ‘Jimmy Mack’, leur version du hit Motown de Martha Reeves and the Vandellas.

Le concert est désormais lancé, bientôt on ne sait plus si les cris viennent de la scène ou de l’assistance, et c’est une réelle ovation qui clôt ‘The Burglars’ et ouvre ‘Loch Raven’ – ce qui signifie que les fans sont adeptes autant de Feels paru en 2005 que du dernier Painting With. Pourtant il est facile de perdre le fil, à essayer de suivre le batteur aux quatre bras, mais leurs compositions ont le don de donner le sourire, voire l’envie se lancer dans une gigue sur ‘Summing The Wretch’.

Animal Collective s’exprime dans une langue que seuls quelques élus semblent entendre. Parfois, l’ambiance retombe pourtant, alors le public, hypnotisé, redouble de cris, levant les bras pour réclamer une dose de rythme aliénant. On a l’impression d’être dans une église évangéliste : la majorité semble aveuglée, tandis que certains tentent de philosopher pour résister. « Musique de vieux » s’écrie un spectateur de-peu-de-foi tout en dansant comme pris de convulsions.

Après un magnifique ‘FloriDada’, Animal Collective revient faire chanter un bon anniversaire pour Danny à la régie. Le groupe s’élance ensuite dans un ‘Bees’, pour revenir sur des percussions plus élémentaires avec ‘Lying in the Grass’, et finir sur la plus urbaine mais aussi plus légère – à la limite du mièvre – ‘Golden Gal’. La foule mettra énormément à se calmer !

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Réclame

Painting With, le dixième album d’Animal Collective, est paru chez Domino Records.
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Remerciements : Jennifer [Domino]

Catégorie : A la une, Concerts
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  • Bayonne au Pop Up du Label | Le Transistor :

    […] Avec l’enivrante ‘Waves’, on plonge dans une ambiance à la fois tendue par les batteries, mais nonchalante, délassante par la mélodie. Bayonne vit intensément chaque son, d’ailleurs son implication et son enthousiasme ne tardent pas à gagner le public… Pour s’en assurer il pousse un gros cri primaire, que la foule s’empresse de reprendre avec ferveur. Nous voilà désormais à la frontière entre un Cosmo Sheldrake et un Animal Collective. […]

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