Entretien avec Von Pariahs

Depuis quelques mois, on entend leur nom se murmurer de plus en plus fort. Après avoir remporté le prix des Découvertes du Printemps de Bourges, les Von Pariahs préparent maintenant les Trans Musicales. Le Transistor a rencontré Sam Sprent, le chanteur, et Théo Radière, le guitariste, au MaMA pour discuter de leur premier album qu’ils se préparent à sortir.

Von Pariahs

Dans la région nantaise, les Von Pariahs étaient connus sous un autre nom, bien moins énigmatique. « Si on a changé de nom, c’est parce que la musique qu’on faisait avant collait plus… On a changé de direction musicalement. » Et pour cause !

Entetien avec Von Pariahs

Pendant deux ans, le groupe a donc tourné sous le nom des Fat Pandas. « On a fait des petits enregistrements, qui étaient juste du démarchage pour les bars. Mais on les a jamais sortis, on les a gardés pour nous. Je pense qu’on savait qu’on allait évoluer musicalement… On n’avait pas l’intention de rester à l’échelle de petites maquettes.
Sam : mais avec Fat Pandas on a pas mal enchaîné les concerts
Théo : dans des conditions… pas forcément géniales,
Sam : ni très agréables,
Theo : du coup ça nous a bien forgés.

Soudain, au détour d’un film, les Von Pariahs ont eu une révélation musicale.
Sam : C’est vrai, je connaissais pas Joy Division avant de voir Control. Et du coup, ça a pas mal contribué, mais en fait le côté garage de notre son n’a pas forcément disparu pour autant.
Théo : Le garage fait toujours partie de la musique qu’on écoute. Mais le post-punk a été une de nos découvertes musicales et a participé à notre évolution esthétique. Quand on a commencé à écouter de la cold wave, on a tous trouvé que ça nous ressemblait dans les sentiments que ça faisait passer. Du coup, on a eu envie de donner au public les émotions qu’on ressentait quand on écoutait cette musique.
Sam : Moi ce qui m’a plu dans la cold wave c’est la mélancolie.

Cette mélancolie se retrouve submergée par l’énergie qu’ils dégagent.
Théo : oui parce que la cold wave c’est un des styles qu’on apprécie mais le punk est une grande influence aussi. C’est les deux : la mélancolie alliée à la violence. Avec une sorte de rage aussi.
Sam : Quand on est sur scène on veut se libérer aussi, je pense.
Théo : On aime bien l’idée de la performance aussi, que le public ressente des émotions fortes. Je pense que pour nous naturellement ça passe aussi un peu par la violence, mais pas une violence destructrice, c’est plus dans le mouvement, les gestes.
Sam : Après au niveau des les paroles, ça dépend des morceaux, mais il peut y avoir des textes qui parlent d’amour dans une chanson un peu violente, sans pour autant que le discours en lui-même soit violent.
Ces années à développer le projet leur a permis de se trouver pour éviter les clichés. « Je crois que notre maturité se situe principalement dans la recherche de notre son propre. C’est pour ça que quand on nous demande quelle musique on fait, on sais pas quoi répondre. On fait du Von Pariahs et si les gens trouvent que ça sonne cold wave, on pourra pas leur enlever ça de la tête. Moi je trouve pas que ça sonne plus cold wave que garage que punk que pop que machin.

Pour les aider, l’association Trempolino a été à leurs côtés.
Sam : Ils nous ont accompagnés pour notre focus aux Trans Musicales en 2010, et sur le Printemps de Bourges cette année. On a eu droit à leurs locaux de répétitions aussi, ça a pas mal aidés, parce que sur Nantes c’est pas évident. Grâce à Trempolino, on a un studio à nous qu’on partage avec d’autres groupes. Avant c’était un peu la galère, on devait descendre tous les week-ends en Vendée pour pouvoir répéter. Et maintenant on fait ça trois fois par semaine à Nantes à côté de chez nous.
Théo : Le Fuzz’Yon nous a donné un bon coup de pouce aussi. Je pense que la Vendée, y’a cette Scène de Musiques Actuelles [programme du Ministère de la Culture] qui permet au développement. Et l’avantage c’est qu’ils cherchent à connaître les groupes émergents, ils sont vraiment à l’écoute. »

Tant et si bien que les Von Pariahs se sont lancés dans l’enregistrement de leur premier album. « On a envie de présenter un produit fini aux gens qui nous suivent depuis tout ce temps, on a envie de leur offrir ça… C’est une question de timing si on le fait seuls, mais les labels se sont pas positionnés clairement et on n’a pas envie d’attendre. On a les morceaux, on sait avec qui bosser, on sait dans quel studio bosser. On s’est dit, merde, c’est bon, on l’enregistre cet album, qu’il y ait un label ou pas. Et après on verra. »
Ils se sont payés le studio et le producteur de leurs rêves.
Sam : On enregistre au Black Box, c’est paumé au milieu de nulle part, à Noyant La Gravoyere, c’est vraiment un endroit magnifique. C’est entouré de champs, c’est une grange réaménagée en studio avec un gite. C’est parfait.
Théo : Et on bosse avec David Odlum, qui est le mec avec qui on a bossé sur le Double Single déjà. Et c’est aussi le mec qui a fait gagner un Grammy award à Tinariwen.
Sam : Il a aussi fait l’album d’Anna Calvi (interview). »

Au niveau de l’identité visuelle, ils font confiance à Mac Nema depuis leurs débuts.
Théo : C’est un pote. Généralement, il vient nous expliquer son idée, et nous on valide après.
Sam : Et comme on est six à donner des avis, des fois c’est un peu délicat mais… Mais en général ses idées elles sont très bonnes dès le départ en fait.
Théo : Il a un côté original dans sa démarche, qu’on ne retrouve pas dans ce milieu. Il prend des risques : je pense que certains groupes pourraient trouver ses idées beauf alors qu’à la fin, c’est le truc qui marche. »

Réclame

En attendant la sortie de l’album, les Von Pariahs seront aux Trans Musicales de Rennes 2012 le vendredi 7 décembre au Hall 3 !
Live Report des Von Pariahs au MaMA


Remerciements : Jennifer

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