Après de (trop) longues années de silence, Totorro est de retour avec son troisième album Sofa So Good. Pour fêter la sortie, le groupe rennais donnait un concert au Trabendo – superbe terrain de jeu pour leur math rock -, et les fans ont répondu présent. Pour ces jolies retrouvailles avec le public parisien, Totorro avait convié Trainfantome en première partie.

Trainfantome

La soirée s’ouvre avec Trainfantôme, qui surprend d’emblée. Certains passages crient à la manière du premier album de Nirvana, sauvages et bruts, mais le groupe sait aussi ralentir le tempo et nous embarquer dans des ambiances planantes plus dans les tonalités de Slowdive. Ce contraste, entre tension et douceur, nous saisit.

Le chanteur, visiblement touché par l’accueil chaleureux du public, prend le temps de remercier tout le monde. Il salue l’engagement de celles et ceux qui font le choix de venir en concert et de soutenir la scène indépendante. Un moment sincère, presque militant, qui donne envie de suivre leurs sorties de plus près.

Totorro

Les Rennais démarrent fort avec ‘Bang Bang’, extrait du dernier album. Le public est déjà enthousiaste, et l’énergie est communicative. L’ambiance monte d’un cran avec ‘Saveur Cheveux’, issu de Come To Mexico, avec sa une tornade de guitares et de rythmes syncopés.

Mais c’est sur le premier album Home Alone, avec ‘Chevalier Bulltoe’, que toute la fosse s’embrase. La guitare s’offre des envolées hawaïennes et Bertrand sur ses fûts impose le ton, tout en sourire. Entre deux morceaux, le groupe partage son bonheur de revenir enfin jouer à Paris après tant d’années.

Totorro a bien envie de s’amuser avec son dernier album, avec ‘Bernard Guez’, aux des passages lourds et prenants. Le bassiste Xavier, bonnet jaune vissé sur la tête, se lâche enfin, faisant vibrer les murs. Sur ‘Yaaaago’, le groupe embarque le public dans un chœur géant.

Arrive ‘Sofa So Good’, à l’intro toute douce et onirique : Bertrand disparaît, partage une pinte avec Xavier tandis que les guitares s’affrontent dans une sorte de match de tennis musical sur ‘100% Repos’. On replonge dans Home Alone avec le titre éponyme, morceau brisé, avec un batteur sur tous les fronts… enchaîné avec ‘Festivalbini’ jusqu’à ce final en chorale totalement dingue.

Le set enchaîne maintenant le troisième albume, avec ‘Destiny’s Chives’ hyper intense, et ‘Matthew’s Bridge’, sur lequel les musiciens passent du binaire au ternaire (et vice versa) avec une facilité déconcertante.

En rappel, ‘Smile Paste’ met tout le monde en joie, d’autant que le groupe a l’air de bien se marrer sur scène. Le final se fait sur ‘Tonton Alain Michel’, morceau ô combien épique où tout le monde monte sur les retours. Reste un regret : pas d’’Osao San’ ce soir pour chanter en chœur “Le porte-avions”… mais personne ne boude son plaisir. Le math rock ludique de Totorro a encore frappé fort.

Catégorie : A la une, Concerts
Artiste(s) : Totorro, Trainfantome
Salle(s) : Trabendo
Ville(s) : Paris