Entretien avec Grouplove

Grouplove on les avait croisés en février lors d’une Custom. Du coup, on s’était penché sur leur EP, qui a rapidement mené à un album, Never Trust A Happy Song. Le Transistor a profité de les recroiser à Rock en Seine pour papoter avec eux. Grouplove nous a raconté leur parcours, avec le sourire de ceux qui sont heureux de ce qui leur arrive et savent vivre le moment présent.

Grouplove

Grouplove, un nom de groupe à l’image de leur musique. « Grouplove, c’est ce qui décrit le mieux notre groupe. C’est ce qu’on ressent les uns par rapport aux autres. Et pour notre public aussi, on a envie qu’ils fassent partie de ce groupe d’amour. Ce nom est osé, c’est un manifeste, on est heureux. On est un groupe joyeux, on est des personnes positives… » Pourtant leur premier album s’intitule pourtant Never Trust A Happy Song. « Il ne jamais faire confiance à une chanson joyeuse. Ca nous dérange pas qu’on nous traite de hippies, mais on veut prouver qu’il y a quelque chose derrière. Que derrière une chanson en apparence légère, il peut y avoir une histoire triste. On peut aimer les chansons joyeuses, mais faut pas s’y fier. Parfois c’est les paroles qui sont réellement tristes malgré la mélodie ».

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Pour Grouplove, tout a commencé lors d’un voyage en Crète. Christian raconte que tout s’est fait à l’improviste : « En fait, Anna et moi on se connaissait depuis quelques jours à peine quand elle m’a invité à venir avec elle en Crète. Aucun de nous ne se connaissait, c’est là-bas qu’on s’est rencontré et qu’on est devenus amis. C’était génial. » Sur place, ils ont tous joué pour un petit festival organisé dans la ville. « On jouait chacun les morceaux de nos groupes respectifs, et en s’écoutant, on est tombés amoureux des compos des uns des autres et des dessins d’Anna. Puis, au détour d’une session jam, Anna se mettait à chanter… On s’harmonisait sur les chansons des uns et des autres, à aucun moment on s’est appris nos compos, on le faisait au feeling. C’était pas sérieux. »

A cette époque, ils étaient tous dans des groupes différents. « Y’a que Anna qui n’était pas dans un groupe avant, c’est une artiste peintre. En fait, après ces vacances, on se sentait bizarre, mais on avait nos vies qui nous attendaient. Ca nous a pris un an en fait pour recoller les morceaux. Mais ce voyage nous a tous changés, on pouvait pas revenir à nos groupes, à ce qu’on était avant, ça nous semblait pas normal. » Et l’année suivante, Sean est venu de Londres pour rendre visite à Anna et Christian à Brooklyn. « On jouait dans un groupe acoustique, et on l’invitait à faire nos premières parties de concert. Puis on est tous allés voir Andrew à Los Angeles. C’est là que Ryan nous a proposé d’enregistrer une chanson pour le délire. »

Quand Grouplove a fait son EP, c’était même pas dans l’idée de monter un groupe. « On a fait ‘Naked Kids’, une chanson de Christian et Anna, pour se marrer. La chanson s’est faite rapidement, ça sonnait bien, et du coup on a fait une autre chanson, puis une autre… Puis on a annulé nos billets d’avion de retour… et on a emménagé chez les parents de Ryan. » Seulement après avoir enregistré l’EP, chacun est rentré chez soi. « Mais après deux mois, on s’est rendu compte que ce qu’on avait était spécial. Donc on a refait nos bagages, et on est retournés en Californie. On a commencé les répétitions et le pote de Ryan, qui est devenu notre manager, a décidé de diffuser l’EP. Tout s’est ensuite déroulé rapidement : les réactions des gens étaient positives, et ça n’a pas arrêté depuis. On a énormément de chance. »

C’est d’ailleurs l’idée retranscrite dans leur premier single, ‘Itching On A Photograph‘ : ne jamais regarder en arrière.
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Comme chacun des musiciens vient d’un groupe différent, tous les membres de Grouplove sont compositeurs. « On s’inspire tous les uns les autres. En plus on a tous de l’expérience, on sait tous reconnaître une chanson de qualité. Peu importe qui écrit la base de la chanson, on s’y met tous pour l’arranger, mettre du notre pour en faire quelque chose d’extra. » L’alchimie au sein du groupe est clairement présente. « Les morceaux se construisent rapidement en plus, de manière organique. A aucun moment on bloque, on trouve nos lignes d’instrument instantanément. C’est tellement facile. On se complète quelque part. »

Chacun peut apporter ses chansons sur la table. « On a tous nos chansons sur l’album, et ces musiciens écrivent certaines des plus belles chansons que j’aie jamais entendues. Certaines on été composées en trois jours à peine, d’autres on a l’impression de les avoir écrites depuis toujours. Donc on peut sélectionner les chansons qui nous semblent les meilleures. » Cette configuration ne crée miraculeusement aucun problème d’égo. « On a tous des égo, mais ça ne crée pas de conflit dans ce groupe. On a comme l’impression que ça enlève un peu de stress même. Quand il n’y a qu’un seul compositeur, lorsque le deuxième album arrive, on a l’impression de tourner en rond. »

Les morceaux se créent toujours de manière festive. Christian raconte comment ils ont composé ‘Tongue Tied‘. « Je composais la bande son d’un film pour un ami. C’était plutôt dans les tonalités dramatiques, donc j’avais besoin de faire une pause. J’avais ce clavier devant moi et j’ai commencé à faire cette petite mélodie, puis j’ai rajouté un peu de vibrations electro pour l’habiller. » Christian l’a présentée au groupe encore au stade instrumental. « Et ensemble, en studio, on a essayé de la rendre cool. On a écrit les paroles ensemble, pour faire une chanson de fête. Pour moi c’était nouveau, je n’avais jamais écrit de chanson festive. Donc c’était marrant d’explorer ces territoires électroniques. On se prend pas au sérieux, on a pas peur de partir sur un deuxième degré. »

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Ce qui ne devait rester qu’une parenthèse, est en fait devenu un groupe. « On a tout lâché, on a laissé nos vies à New York et à Londres, pour partir à LA. Los Angeles était le bon endroit pour nous à l’époque, parce qu’il y a une bonne scène musicale en ce moment. Et on s’est bien entendu avec les autres groupes de ce mouvement, même si il n’y a que deux Californiens dans le groupe. » A noter d’ailleurs qu’ils sont toujours fourrés avec les Family of the Year – dont on vous parle ici !

Réclame

Never Trust A Happy Song, le premier album de Grouplove, sort le 24 octobre chez Warner.


Remerciements : Lolita (Warner) et Isabelle

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