Rock en Seine 2017 – Franz Ferdinand, At The Drive-In, Beach Fossils

Premier jour de Rock en Seine 2017, il a plu toute la matinée, mais le public est là dès les premières éclaircies, c’est-à-dire pour le premier concert de la programmation qui démarre très fort avec Frank Carter and the Rattlesnakes. La suite se fera plus en douceur avec Barbagallo, aka le batteur – entre autres – de Tame Impala, et Beach Fossils. At The Drive In viendra secouer tout ce monde, avant un magistral live des Franz Ferdinand.

Frank Carter and the Rattlesnakes

En quelques minutes à peine, Frank Carter est dans la fosse, à chanter tout en se faisant porter par son public. Bientôt, c’est la foule – bien compacte pour un vendredi après-midi pluvieux – qui chante ! Pour Frank Carter, la fosse est à point pour un circle pit (un grand qu’il demande, de la taille de la tour Eiffel), donc il fait courir tout le monde en rond pendant cinq bonnes minutes.

Au passage, le leader tatoué des pieds à la tête honore la mémoire des victimes des attentats de Manchester et du Bataclan, sans que ‘Paradise’ n’alourdisse son set. Et repart de plus belle sur un immense solo de batterie. Le set se finit sur des message d’amour, car après tout, juste après Gallows, c’était le nom de son groupe : Pure Love.

Barbagallo

Julien Barbagallo a eu une carrière bien remplie jusqu’à présent. Entre Tahiti 80 et Aquaserge (entre autres), le Français est parti pour la grande aventure australienne (et surtout internationale) avec Tame Impala. Mais le batteur a aussi ses compositions perso, avec notamment son deuxième album solo Grand Chien paru en début d’année. Et si au début on attribue la naïveté de sa musique à ses paroles aveuglées par l’amour (sujet qu’il a décidé d’explorer de fond en comble), on réalise bientôt que non, tout respire la guimauve… jusqu’à bientôt satiété ou plutôt écœurement. Même une chanson intitulée ‘La soif’, de bonne augure donc, parle d’aller chercher de l’eau au milieu de la nuit pour celle qu’on aime. N’en jetez plus !

Beach Fossils

Avec leur trompette sur scène, et leurs écarts jazzy, on peut dire que Beach Fossils en jette ! D’ailleurs, quand le guitariste se délie les doigts, c’est pour quelques walking du meilleur effet. Mais ce qui pèche c’est la voix qui se révèle un peu agaçante en plein air. Pourtant sur leur nouvel album Somersault l’ensemble est bien emballé, même peut-être un peu trop bien ficelé. Quelque part, toute cette ambiance positive commence à taper sur le système.

Heureusement, le concert décolle enfin avec ‘Sometimes’, mais retombe aussitôt avec ‘Careless’ que le chanteur clôt pourtant d’un “I Love You” qui vient du fond du coeur. Ironiquement, on s’endort sur ‘Sleep Apnea’ et il est trop tard pour tout rattraper avec l’atmosphérique ‘Closer Everywhere’.

At The Drive In

Sur une intro crissante à souhait, At The Drive In débarque sur la grande scène… enfin Cedric Bixler-Zavala surtout qui se démène et saute déjà sur la batterie. Sur ‘No Wolf LIke The Present’, il est déjà à genoux, à jouer avec la caméra pour finir dans un flycase. “We’re gonna think outside the box” balance-t-il avant de s’élancer sans aucune peur de se rétamer la gueule. A côté, Omar Rodriguez-Lopez paraît plus calme alors qu’il crache tout autant ses tripes dans le micro – intellectuel et viscéral à la fois, comme il sait si bien le faire.

Mais revenons à Cedric Bixler-Zavala et sa consommation potentielle de stupéfiants – quelle autre explication pour passer le balai de son pied de micro, pour piquer un casque au caméraman, pour vociférer “We are the blue man group” ? Bien entendu, sur leurs compositions survoltées, les slams vont bon train, et pendant que le mélodica fait une apparition saugrenue sur scène, le circle pit s’organise.

En intro de ‘Governed by Contagion’, le chanteur parle de Bernie Sanders puis annonce qu’il leur reste un morceau à jouer. Il reste pourtant encore bien 15 minutes de set, mais vu comment Cedric Bixler-Zavala a jeté le micro en guise de final de ‘One Armed Scissor’, il n’y a aucun doute : At The Drive In ne fera pas de rappel.


Lire l’interview de The Mars Volta
Lire l’interview de Bosnian Rainbows

Franz Ferdinand

Dès l’intro sur ‘No You Girls’, la foule est en train de danser, ça tombe bien car les Franz Ferdinand enchaînent avec ‘The Dark of the Matinee’, pour laquelle tout le monde se souvient des paroles, même si elle est paru sur leur premier album il y a plus de 13 ans. A l’époque, quand Nick McCarthy jouait encore dans le groupe (il a décidé de faire une pause pour passer du temps avec sa famille), et quand Alex Kapranos n’avait pas encore opté pour le blond platine.

En concert, les Franz Ferdinand ont toujours été redoutablement efficaces, ce qui fait que les nouveaux morceaux (et ils en jouent pas mal ce soir !) passent sans problème, entre ‘Love Illumination’ et ‘Ulysses’. Ils ont cette capacité à reprendre leurs propres compos et les twister pour surprendre même avec les plus anciennes. Et puis avec toujours cette envie d’aller chercher le public, pour leur faire reprendre “lucky” en boucle sur ‘Do You Want To’.

Dansantes et sensuelles à la fois, leurs compositions agissent et les couples ne tardent pas à s’emballer sur ‘Walk Away’ tandis que les hédonistes reprennent la syncopée ‘Jacqueline’ comme un hymne. Pendant ce temps, le chanteur, qui ne fait pas ses 45 ans, continue de sauter inlassablement, toujours plus haut, enchaînant les sissonnes pour finir hilare sur ‘Michael’. Ses yeux rieurs s’allument avec toujours autant d’excitation à la vue de l’effet de ‘Take Me Out’ sur le public. Enfin, tout le monde est prêt pour le final, tous au sol prêts à sauter pour l’incontournable ‘This Fire’. Un succès.


Lire l’interview de FFS


Remerciements : Marion [Ephelide]

Catégorie : A la une, Reportages
Artiste(s) : , , , ,
Evenement(s) :
Ville(s) :

Une réaction »

  • Franz Ferdinand et The Vaccines au Zénith | Le Transistor :

    […] de deux nouveaux membres – mais il fallait bien deux musiciens pour remplacer Nick McCarthy ! Après leur passage à Rock en Seine, les Franz Ferdinand transformaient l’essai au Zénith, […]

Et toi t'en penses quoi ?