Eurocks 2017 – Iggy Pop, Soulwax, Kevin Morby…

Les Eurockéennes de Belfort sont une institution. Et pour sa onzième édition, la programmation – sur 4 jours – est peut-être encore plus éclectique que jamais: de Arcade Fire à Booba, de Kevin Morby à PNL, de Fishbach à DJ Snake… Ce jeudi, on a gentiment dodeliné de la tête sur The Lemon Twigs, on s’est pris un blast par Shame, on a bu un smoothie devant Kevin Morby, on a surkiffé le show de Soulwax, et on a béni Iggy Pop.

The Lemon Twigs

Suite à la sortie de leur premier album Do Hollywood fin 2016, les jeunes frangins D’addario ont le vent en poupe. Ils annoncent les couleurs dès leur montée sur la scène Greenroom. Sous un grand soleil, leurs looks chatoyants mi-glam mi-hippie, et leur pop sunshine tendance psyché sont une bonne entrée en matière à cette journée. Brian est le plus souvent en frontman guitare-chant, et Michaël squatte la batterie, mais le groupe fait régulièrement tourner ses quatre membres. ‘I Wanna Prove to You‘ est vraiment un morceau cool, type ballade rock années 50, mais il nous en faudrait d’autres comme celle-là pour vraiment nous épater. Le public, encore un peu épars, semble apprécier, mais nous, on reste un peu sur notre faim. D’ailleurs on va en profiter pour aller manger.

Shame

Petite sensation sur la petite scène Loggia : les jeunes Britanniques de Shame semblent sous tension, et leur leader est on ne peut plus énervé. Agrippé à son micro, il ferait presque flipper tant il a l’air survolté, voire taré… Il fait tournoyer comme un lasso ses belles bretelles, rebalance dans le public les chapeaux de paille qu’on lui donne, prend des poses de frontman menaçant… Question son, on est proche des groupes post-punk emblématiques type The Clash, avec une basse hyper entraînante mais bien plus disto. Finalement, on n’est pas si loin de nos jeunes chouchous de Yak, mais avec certains titres plus doux, comme pour préparer les déflagrations futures. Ca part régulièrement en pogo dans les premiers rangs, et on apprécie le final explosif proche du total capharnaüm. On espère vite un album car un titre comme ‘Gold Hole‘ est un régal.

Kevin Morby

La fameuse scène La Plage, construite sur pilotis devant l’étang du Malsaucy, est loin d’être blindée. En effet, PNL sur la grande scène semble remporter les suffrages de la majorité des festivaliers. Mais les amateurs de folk-rock seront aux anges et s’accumuleront petit à petit devant l’Américain. Car Kevin Morby sait créer une atmosphère apaisante, voire idyllique, grâce à sa voix aux accents parfois Dylan parfois Velvet (jusqu’à des intonations à la Lou Reed !). Son set va crescendo avec même des solos de guitare de plus en plus punchy (mais faut pas exagérer quand-même). Parmi le public, il est de bon ton de siroter un godet sur le talus au fond de la scène. On en fait autant, car ça semble la meilleure façon d’apprécier son quatrième album, City Music, sorti il y a quelques jours et largement représenté dans sa setlist.

Lire l’interview de Kevin Morby

Soulwax

Les Belges ont toujours eu de bonnes idées de mise en scène, que ce soit en tant que 2 Many DJ’s ou en tant que Soulwax. A la nuit tombée, la scène Greenroom donne un effet wow avec lumière blanche surpuissante et pas moins de trois batteurs disposés dans des espèces de cabines autour du reste du groupe. Les frères Dewaele sont au centre, aux machines et au chant. L’écrin est parfait pour un live groovy qui commence à toute blinde. Le chant est lanciné, parfois énervé; les solos de batterie virevoltants s’enchaînent; les synthés analo sonnent le feu; les transitions sont millimétrées; le tout dans une ambiance clubbing électro qui a retourné la Greenroom (nous inclus) transformée en gigantesque dancefloor. Après un cinquième album tout juste sorti, From Dewee, les Soulwax n’ont pas pris une ride. La preuve : cet énorme show à la fois élégant et spectaculaire.

Iggy Pop

On n’arrête plus l’Iguane : l’Américain enchaîne les tournées depuis des lustres. Alors ok, les shows sont sensiblement toujours les mêmes, avec en setlist une compilation des tubes des Stooges et de lui-même en solo. Mais il n’y a rien à faire, rien que le début du set est déjà scotchant: ‘I Wanna Be Your Dog‘, ‘Gimme Danger‘, The Passenger’, ‘Lust for Life‘… Et le public de la grande scène devient ouf. Bref, c’est bien joué; exactement ce qu’on attendait, et on ne veut pas que ça s’arrête. Même le récent titre ‘Gardenia‘ fait office de standard.

A 70 ans, Iggy Pop se démène encore pas mal, prenant régulièrement ses poses fétiches et descendant souvent devant les premiers rangs pour serrer les pognes de fans hystériques.
On savait pourtant ce qu’on allait voir, mais on ne s’en lasse pas. Dommage, de nombreux jeunes festivaliers ont choisi d’aller écouter l’électro faiblarde de Petit Biscuit qui jouait au même moment. Tant pis pour eux et pour leur culture.

Après Jain, il est grand temps d’aller se coucher car DJ Snake va commencer son live. Heureusement, sur le chemin du retour, on a humé un bout du set de l’excellent djette électro Nina Kraviz. Comme on le disait en intro: aux Eurocks, tous les goûts sont dans la nature…


Remerciements : Marion [Ephélide]

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