Pitchfork Music Festival : Flavien Berger, Parquet Courts, Floating Points…

Cette année, le Pitchfork Music Festival était quelque peu triste. En effet, la moitié des habitués provient d’Europe, plus que de France, et étonnamment, nos amis touristes se sont avérés frileux à l’idée de venir à Paris à l’automne pour un immense festival en intérieur. L’ambiance s’en est quelque peu ressentie, mais Le Transistor a pu tout de même profiter des concerts pour revoir les Parquet Courts, de découvrir Floating Points et Porches, de se dorer au soleil de la musique de C Duncan, et d’enfin voir Flavien Berger en live.

Parquet Courts

Les Américains se sont vu incomber la charge d’ouvrir la première soirée du festival (ou presque). La Grande halle était alors encore un peu vide, l’atmosphère encore un peu froide pour leurs compositions d’habitude très intenses. Un peu déstabilisés, les Parquet Courts s’emploient à construire une tension en alternant les morceaux presque doux et mélodiques, avec d’autres aux cris déchirants à s’arracher les cordes vocales.

Petit à petit, le groupe perd l’attention des curieux, peut-être parce à cause de leur nonchalance affichée… Sans compter que les lumières rallumées entre chaque morceau n’aident pas à se plonger dans leur nouvel album, Human Performance. Après le solo de guitare dissonant de ‘Bodies Made Of’, la batterie monte en toms et pression, puis part en embardée : fini la balade ! Mais dans cette ambiance mi-figue mi-raisin, ça ne prend pas.

Leur nouvelle accrocheuse ‘Berlin Got Blurry’ aux accents country arrive un peu tard dans la setlist. Heureusement, quand tout le monde pense que le concert est fini, ils arrivent à placer une courte et rapide comme ils savent le faire, ‘Light Up Gold II’, qui rattrape presque la performance.


Lire l’interview des Parquet Courts

Floating points

Si Floating Points est le nom de scène du seul compositeur à bord Sam Shepherd, sur le plateau c’est un vrai groupe qui joue, ce qui rend l’ensemble beaucoup moins electro qu’anticipé. L’introduction monte lentement, comme par touches, puis le son prend de la force, porté par un piano très jazzy pendant que la basse part en psyché. Cette énorme jam session se mue, pour faire ressortir un son plus électronique, qui vient aspirer les instruments. On se sent pris comme dans une spirale, emporté par de jolies montées presque post-rock, même si elles aboutissent très rapidement.

Le set est assez déstabilisant car chaque morceau a une identité, sans forcément de lien avec les autres. Chaque introduction pose une envie, mais les virages sont fréquents et violents : jusqu’à se retrouver avec des violons dans une ambiance pourtant d’allure cabaret. Comme en montagne, la vue est belle, mais on finit un peu le set avec un mal de cœur à force de revirements.

C Duncan

Bordé de très jolies lumières, C Duncan et ses quatre musiciens bercent la Grande halle et parviennent à faire disparaître toute l’architecture métallique à l’aide de ses choeurs enjôleurs. Même ses remerciements n’ont pas l’accent de l’industrialisation, un véritable tour de magie pour un Ecossais ! Peut-être sa formation classique l’aura-t-elle aidé à gommer les angles, en tous cas, sa voix de tête parviendrait presque à rejoindre les envolée de Jonsi ! Puis pour planter une mélodie dans la tête de tout le monde ce soir, C Duncan finit sur son single légèrement plus musclé, ‘Wanted it to Want it Too’.


Lire l’interview de C Duncan

Porches

Ce qui frappe avec Porches, c’est qu’autant les compositions sont groovy, autant Aaron Maine s’avère neurasthénique quand il s’adresse au public. Le leader décoloré semble complètement dans sa bulle, à tel point qu’on ne comprend pas un mot ce qu’il raconte. Mais la Grande halle se replonge dans sa musique, avec notamment ‘Underwater’, pour laquelle la grosse caisse vient contredire le chant très sucré. La foule réagit même dès l’introduction ‘Be Apart’, car même si les singles sont planants, à l’aide d’effets, le set part rapidement en mode dancefloor. Et dans ce chaos musical, l’atmosphère restera douce.

Flavien Berger

Pour bien montrer qu’il est un des seuls artistes français de l’affiche, Flavien Berger accueille son public en anglais, mais avec un énorme accent français. ‘Let’s Go!’ lance-t-il avant de démarrer sur des tonalités orientales et électro. S’il fait le malin, le jeune chanteur n’en mène pas large : « Vous êtes un petit paquet là mine de rien ! »

Mais le showman s’en sort très bien, et à coup de parlé-chanté, emmène la Grande halle dans sa coldwave. Endossant même une sorte d’Elvis Presley pour son tube ‘La Fête Noire’. Bientôt, toute la salle est accroupie pour se préparer à sauter ! Flavien Berger en profite alors pour se payer un bain de foule… Et pour finir cette petite sauterie à grande échelle, il claque son ‘Leviathan’, qui remet tout le monde à sa place. Très classe !


Remerciements : Pauline [La Cadence]

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