Fnac Live 2016 – deuxième volet

Au détour des grosses machines plus ou moins intéressantes présentes lors ce Fnac Live, on a tout de même pu apprécier certains superbes artistes habituellement moins en vue. Sur l’esplanade, notre épopée oscille entre ballades planantes et rock plutôt pop, de Sage ou I Am Stramgram à La Maison Tellier, en passant par Stuck in the Sound et Get Well Soon, sans oublier un de nos chouchous, Bachar Mar-Khalifé. Ah, sinon, on a profité du set d’Hyphen Hyphen pour aller boire des coups…

I Am Stramgram

Le Bordelais Vincent Jouffroy n’est pas aussi folk ou pop qu’il en a l’air. Ses intros sont souvent suaves et vaporeuses mais les titres se terminent aisément dans le chaos. Armé d’une guitare acoustique qui parfois vrombit sous une fuzz, il aime à se lancer dans des solos énervés. Et sa voix est parfois samplée en live pour créer des nappes tripantes bienvenues. Comme unique partenaire, il est épaulé par un batteur masqué, affublé d’un terrifiant masque type Jurassic Parc (clin d’oeil à son EP Jurassic Poney ?). Il insuffle un côté presque dérangeant à ce court set et partage même les baguettes avec le chanteur sur l’aérien ‘Set a Thought‘.

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Stuck In The Sound

Les courts sets du Fnac Live obligent à se concentrer sur les moments clés, ce qu’ont bien compris les Stuck In The Sound. Les Parisiens envoient tout de suite les titres les plus jubilatoires : ‘Brother‘, ‘Shoot Shoot‘, avant de proposer le plus pop ‘Miracles‘, extrait de leur dernier album Survivor. Le leader, José Fontao, qui assume désormais des performances sans capuche, se démène comme à son habitude pour secouer l’audience.

Heureusement, la foule est encore clairsemée mais composée de fans purs et durs. Après un problème de gratte qui fait tâche, le chanteur entame leur fameux ‘Toy Boy‘ qu’il interrompt par un: “je veux entendre la place de l’hôtel de ville hurler comme jamais!” Il demande même le silence total pour reprendre encore mieux le refrain. Au final, leurs tubes auront réussi à chauffer l’ambiance, les Stuck In The Sound sont bel et bien de retour.

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Sage

L’ancien leader de Revolver est prolifique. Ambroise Willaume est maintenant aux commandes d’un projet solo à base de jolies ballades pop, mais en live, il est entouré de deux batteurs (dont Victor des Housse de Racket), car son set se veut donc un peu plus virulent que sur disque. Dommage qu’Ambroise reste bien trop longtemps assis derrière son clavier, statique au milieu de la scène.

On note un décalage : ça fait bizarre d’entendre certaines sonorités dance bien péchues alors qu’on a en face de nous trois mecs assis… Mais on pardonne à Sage lorsqu’ils finissent le set par la récente petite bombe co-écrite avec The Shoes (que le duo reprend aussi de son côté sur scène) : ‘Drifted‘. Ca danse partout dans le public, voire tape du pied. Finalement, c’est ce qui nous séduit le plus dans ses compositions…

Bachar Mar-Khalifé

Accompagné par un batteur et un bassiste, le Libanais réchauffe encore plus ce dernier jour ensoleillé. Debout derrière ses claviers, il nous transporte petit à petit dans sa transe. Contrairement aux Stuck In The Sound qui jouent le jeu, Bachar Mar-Khalifé jouera ce qui lui plaît, avec lente montée enivrante, pour arriver à des rythmes rebondissants. Même s’il paraît sérieux et concentré, son set est exaltant, parfois tendu ou sombre, et parfois complètement festif, comme sur le titre progressif hyper dansant ‘Lemon‘ ou l’imparable ‘Ya Nas’ qui donne envie de taper dans ses mains. On aurait vraiment aimé qu’il joue une heure de plus…

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La Maison Tellier

Ce samedi à 18h45, on s’est pris une énorme claque avec les ballades folk-rock des Normands. Rien que leur chanson d’intro, la poignante ‘Haut Bas Fragile‘, extraite du dernier album Avalanche, nous a foutu la chaire de poule comme rarement. Même pas peur qu’ils plombent l’ambiance, ce moment suspendu est juste sublime. Et le parvis s’est de suite tu et n’a pas fait un seul bruit.

D’autres titres du même acabit prennent le relai, comme le récent ‘Cinq est le numéro parfait‘ ou ‘Amazone‘, avec ses sifflotements, son refrain entêtant, et sa trompette en guise de final épique. Ca danse aussi légèrement avec le plus ancien ‘Sur un volcan‘ et les chevaux sont lâchés pour le final avec ‘23h59‘, pour lequel on a même le droit à des solos de guitare saturée. Bref, on est passés par pas mal d’émotions et on est sortis tout tourneboulé.

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Get Well Soon

Des Allemands qui tournent dans toute l’Europe, c’est pas banal. Leur leader Konstantin Gropper n’est pas banal non plus : hyper sobre et élégant avec son costume et une photo de Romy Schneider (qui pose avec un tigre) collée sur sa guitare, le sentiment persiste qu’il n’est pas hyper à l’aise. Mais dès qu’il chante, c’est autre chose : les titres romantiques avec des choeurs qui font langoureusement wouhou s’enchaînent, à commencer par son magnifique ‘It’s Love‘, le single du dernier album.

Mais ça n’empêche pas Get Well Soon de passer par des moments hyper énergiques, en martelant des toms, ou d’agiter sa mèche lors de solos de gratte porté par une batterie devenue folle. Il nous sort même: ‘You want disco? Car nous avons du funk’. Plutôt drôle avec l’accent allemand et la sobriété d’un Konstantin Gropper tiré à quatre épingles, tendance Blues Brothers. Ces Allemands seraient donc des romantiques touche-à-tout. Le final sera même Mogwai-esque avec cinq minutes de mur du son joué par des musiciens surexcités.

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Bon, forcément, ce Fnac Live s’est clôturé avec le concert de Louise Attaque, comme à peu près tous les festivals de France cet été…


Remerciements : La Cadence

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