Rock en Seine 2013 – Jour 1

Première journée de Rock en Seine, sous le soleil pour une fois. A peine le festival démarré qu’il faut déjà faire des choix ! La curiosité prévaut mais finalement on a cédé aux envies. Ainsi, on a jeté un œil à Belle & Sebastian, mais préféré Team Ghost. Tenté Tomahawk mais retourné voir Daughter. Délaissé Tame Impala pour Johnny Marr, et fini en beauté sur les Franz Ferdinand. Car aucun autre groupe ne s’annonçait à la hauteur des Ecossais.

Belle & Sebastian

Qu’est-ce qui fait que ce groupe est incontournable ? Des albums solides et des lives animés. Tout est là : de la pop léchée, une voix chaleureuse, un bon esprit manifeste, le violoncelle soutenu par un quatuor à corde, une interaction en français avec le public. Rien à redire. Et pourtant. On cherche à être touchés par leur enthousiasme, mais on s’ennuie ferme. A haute dose, cette ambiance Petite Maison dans la Prairie pourrait presque taper sur le système.
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Team Ghost

A l’opposé des bisounours écossais, les Français explorent un univers bien sombre. Malgré une programmation un peu tôt dans l’après-midi, Benoît de Villeneuve arrive à créer une sorte de transe presque nocturne. Et leur batteur semble plus remonté que jamais, comme quoi, les musiciens recrutés sur petites annonces ne sont pas à proscrire ! Cette énergie dégagée pousse à ne plus rester simples spectateurs face à leur performance. Et le petit plus, c’est que chaque morceau semble contradictoire, à plusieurs lectures. Pas si sombre que ça finalement – à moins que cette lumière au bout du tunnel soit les feux d’un train qui arrive dans l’autre sens ? Dommage juste que la basse reste en retrait.
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Tomahawk

Mike Patton est un touche-à-tout. Tous les fans de Faith No More, frappés par les talents vocaux du chanteur seront présents. Mais les amoureux de John Zorn, ou les admirateurs de Fantômas et Mr Bungle aussi. Et il est vrai que Mike Patton a la tessiture pour aborder absolument tous les styles. Mais Tomahawk ressemble plus à une démonstration de force – ça se remarque au visage du chanteur qui vire rapidement au rouge quand il pousse sur sa voix. Et la musique, dominée par la batterie, semble être élaborée comme un simple support à ses effets de voix.
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Daughter

Ce qui frappe en premier chez Daughter, c’est cette voix. Il en émane comme une force, émouvante sans pour autant paraître fragile… Pourvue d’une délicatesse soutenue par une légère réverbération. Les boucles folk s’en mêlent, soulignant une vulnérabilité, une mise à nue. La foule semble touchée par la sincérité d’Elena Tonra. On l’écoute raconter ses peines, et on observe son chagrin se transformer en poésie mélancolique. Une esthétique à la Laura Marling en plus risqué.
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Johnny Marr

On aurait pu passer à côté de ce concert comme on était passé à côté de son album The Messenger. Pendant des années, l’ancien co-compositeur des Smiths a su faire parler de lui tout en restant discret. Quand Morrissey culminait en solo, Johnny Marr cumulait tranquillement les collaborations prestigieuses. Et pour ses cinquante ans, le guitariste s’offre son tout premier album sous son propre nom.
Mais une fois de plus, Johnny Marr ne prend pas de risque car ses nouvelles compositions se confondent avec les morceaux des Smiths. Il aurait pu se mettre en valeur en jouant les albums auxquels il a contribué au fil des années, comme les Pet Shop Boys, Beck, Bryan Ferry, Talking Heads… mais il se serait transformé en jukebox ambulant. Respectant son choix de rester dans l’ombre de son succès, on ne peut qu’admirer son style scénique qui en a influencé plus d’un, à commencer par Oasis et Miles Kane pour ne citer que les plus évidents.
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Franz Ferdinand

Alex Kapranos et sa bande l’ont prouvé au fil des années, Franz Ferdinand est une valeur sure en live. Les Ecossais marquent des points sur tous les fronts : changements de rythmes dont sont truffées les compositions, refrains ultra-catchy dont ils ont le secret, gimmick de guitare entrainants, et motivation scénique. Alex Kapranos joue de son charisme, tease le public, occupe tout l’espace, s’amuse, et abuse de sa seule chorégraphie : celle rendue célèbre par la vidéo de ‘The Dark of the Matinee‘.
C’est une réelle partie de plaisir pour le groupe, qui aime à faire durer les plus connues comme ‘Do You Want To‘, comme pour le public unanime qui s’éclate à participer autant qu’il peut. A chaque chanson, on réalise que leur discographie accumule les tubes depuis dix ans. Et dans cette nostalgie régénérescente, les nouveaux morceaux trouvent leur place sans accroc. Ce Right Thoughts, Right Words, Right Action est percutant…Ca valait le coup d’attendre quatre ans !
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Remerciements : Marion (Ephélide)

Catégorie : A la une, Concerts
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