Eurocks 2012 : jour 3

Troisième et dernier jour des Eurocks. Après la nuit éprouvante qu’on a passée, heureusement que la programmation est de qualité. Certes la boue a quelque peu ralenti nos mouvements – on se déplaçait en mode ski de fond pour éviter de glisser – mais on a eu la chance de voir : 1995, The Brian Jonestown Massacre, Refused, Lana Del Rey, Jack White, Orelsan, Dope D.O.D, Carbon Airways et Cypress Hill.

1995

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The Brian Jonestown Massacre

Suite aux orages de la veille, la Plage se retrouve sujet à certains soucis techniques. De ce fait, The Brian Jonestown Massacre commencera avec 10 bonnes minutes de retard. Mais en attendant que les réglages soient faits, Anton Newcombe fait le con pour une photo. D’ailleurs, plus tard, quand les grésillements se feront trop importants et que les techniciens leur conseilleront d’arrêter le concert, certains dans la foule attendaient qu’il s’énerve. Mais non, Anton a bien changé depuis DIG ! et les curieux venus pour du sport repartiront déçus : seule la musique compte.

On démarre tout doucement sur ‘Vacuum Boots’, puis Matt Hollywood nous réveille d’un coup avec ‘I Got My Eyes on You’. Et petit à petit, le charisme de Anton nous fait décoller sur la prenante ‘Anenome’… Les morceaux s’alternent entre Matt Hollywood et Anton, faisant osciller entre un tempo enlevé et une ligne de voix plus latente. Au milieu, Joel Gion joue son rôle de tambourin à la perfection, fumant sa clope tout en mimant les paroles. Transportés par le psychédélisme, certains dans le public bravent la pluie pour slamer sur ‘Not If You Were The Last Dandy On Hearth’.

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Au final, The Brian Jonestown Massacre aurait pu jouer plus d’extraits de leur nouvel album Aufheben, mais ils se sont concentrés sur les attentes des fans. On vibrera tout le concert pour arriver à bloc sur ‘Oh Lord’ , puis, en guise de final, l’excellent ‘Straight Up and Down’ se transformera un mix de ‘Sympathy For The Devil’ et ‘Hey Jude’. Motivée, la foule reprendra le thème pour les faire revenir, mais en vain.

Refused

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Lana Del Rey

Tout le monde se presse dès la montée de violons, à tel point que la Plage s’avère être bien trop petite pour contenir tous les badauds : la foule commence à escalader les tentes pour réussir à ne serait-ce qu’apercevoir le phénomène. Sur scène, entre un piano et un quatuor à cordes, Lana Del Rey s’offre aux photographes. Toujours glamour, elle fait rouler la fumée de sa cigarette et tend ses mains armées vers la foule.

Ses compositions ne sont pas des plus enjouées, et la cantatrice s’en excuse : « I know you come here to get crazy ». Mais les curieux s’en sont déjà allés vers la Grande Scène, il ne reste que les fans qui se régalent de ‘Summertime Sadness’ et chantent sur ‘Body Electric’. Par contre, son public est exigeant et crie dès que ses musiciens se lancent dans une impro : il faut que la poupée chante !

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Lana Del Rey assure son rôle jusqu’au bout des ongles (qu’elle a bien longs). N’en rajoutant pas dans les effets de voix, elle charme tout le monde. Et quand la coupure d’électricité intervient au début du single qui l’a révélée, elle rit gracieusement de l’ironie. Puis, une fois le courant revenu, elle offrira même d’en chanter une dernière après ‘Video Games’. Le concert se finira donc sur ‘National Anthem’ qui fait ressortir sa passion pour le hip-hop. Elle serait bel et bien une Gangsta Nancy Sinatra.

Jack White

Après avoir endossé multiples projets, Jack White se révèle enfin un solo. Ni rock minimalisme ni supergroup, il vient tout simplement raconter ses peines de cœur avec Blunderbuss. Ce soir, après le passage de son chauffeur de salle canadien décidément très doué en beat box, c’est un groupe entièrement féminin qui vient le soutenir sur scène. Il débarque l’air déterminé sur un break de batterie, se branche et démarre sur les chapeaux de roue avec ‘Sixteen Saltines’.

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L’évangéliste revisite ensuite ‘Dead Leaves And The Dirty Ground’ des White Stripes armé de ses musiciennes pour revenir sur son dernier album avec ‘Missing Pieces’. Si ses chansons explorent la souffrance, elles n’en sont pas moins électrisantes pour autant. On danse sur ‘Hotel Yorba’, on compatit avec lui sur ‘Weep Themselves To Sleep’, et alors qu’on s’élance sur ‘We Are Going To Be Friends’… tout s’éteint ! Composant avec l’imprévu, il commence à époumoner pour continuer le morceau avec le premier rang.

Il s’agira ensuite de remettre ce show en route. Une intro de ‘Screwdriver’ survoltée qui débouche sur ‘Blue Blood Blues’ de The Dead Weather devrait faire l’affaire. Jack White donne tout : il se brise la voix sur ‘Steady As She Goes’ et casse une corde sur le solo de ‘Ball and Biscuit’. La foule écoute les nouvelles chansons, attentive, mais jubile sur les anciennes qu’elle peut reprendre en cœur. Surtout lorsque Jack White décide d’offrir le fameux ‘Seven Nation Army’ pour le final, même si cette chanson ne lui appartient plus vraiment dix ans après.

Orelsan

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Dope D.O.D

Malgré la boue, on décide de monter jusqu’au Club Loggia pour aller jeter un œil à Dope D.O.D. Ce groupe de hip-hop néerlandais envoie du gros son bien agressif et sombre… En même temps, DoD signifie ‘Duo of Darkness’. Sur scène, ils sont trois MC, dont un affublé d’une demi-crête. Gros coups de feux, alarmes d’urgences, il semblerait qu’ils se prennent au sérieux. Et en fait, pas tant que ça, puisque lorsqu’ils annoncent qu’ils vont sortir la grosse artillerie, ce sont des bouteilles d’alcool pour s’éclater. Les chansons se répondent les unes aux autres, semblent même rimer, au risque de tourner en rond. Mais on se délectera du son bien electro dirty balancé par le DJ pour soutenir leur flow rageur. Dans la voix, on semble même parfois reconnaître les débuts de NTM

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Carbon Airways

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Cypress Hill

Pour finir le festival en beauté, les Eurocks ont tapé dans le lourd. Mêlant les percussions portoricaines, le reggae, le funk et le rock, les pontes du hip hop c’est Cypress Hill. Démarrant sur l’intro de l’album Rise Up, ils nous rappellent qu’ils sont présents depuis plus de 20 ans maintenant. Ils nous emmènent ensuite dans une odyssée de plus d’une heure pour revisiter leur discographie. De ‘Shoot ‘Em Up’ on passe à ‘How I Could Just Kill A Man’, on démarre sur ‘Jump Around’ pour déboucher sur ‘Insane In The Brain’, on explore III: Temples of Boom avec ’ Throw Your Set in the Air’…

Les MC dégagent une belle énergie pour occuper l’espace de la Grande Scène, alors qu’ils n’ont pas grand-chose à faire pour que la foule réagisse. Ce concert, fort similaire à leur set des Vieilles Charrues l’été dernier, semble être une tentative pour prouver que malgré les années de silence, ils sont toujours dans la place et prêts à se battre pour garder leur statut. En témoigne leur nouvel EP, réalisé en collaboration avec Rusko, le producteur de dubstep. Après s’être frotté au rock, ils se mesurent à l’electro : ils sont sur tous les fronts, toujours à la pointe des tendances.

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On finira sur un beau moment de démonstration de force : ‘Shots Go Off’ et ‘Lez Go’ extraits de l’EP Cypress X Rusko, suivi d’un ‘Rise Up’ plein de Rage et d’un ‘(Rock) Superstar’ bien calibré. CQFD.


Remerciements : les Ephélides <3

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