MaMA 2019 – Yseult, Louis Aguilar, Everyone You Know

Deuxième volet des aventures du Transistor au MaMA festival. Il y a moins de pluie au programme, c’est déjà ça, et toujours autant de groupes à aller voir. Maintenant, tous ne nous ont pas convaincus, loin de là. La cueillette a été néanmoins bonne avec Mauvais Oeil (France), Le Superhomard (France), Yseult (France), Maud Geffray (France), Louis Aguilar (France) et Everyone You Know (Britannique).

Le Superhomard

Malgré un nom très hipster, les cinq musiciens sur scène ont un look des plus normcore. Le concert démarre sur des tonalités pop, et ça joue. Ce sont des pros, ça se sent, on note la maîtrise des instruments – qu’ils échangent allègrement ! – mais du coup c’est un peu trop lisse. Le Superhomard glisse vers du psyché, avec un côté 60s qui plane impunément. Peut-être que leur musique est par trop intellectualisée.

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Maud Geffray

Ce soir, La Cigale est en configuration à 360°. Maud Geffray est entourée de jolies machines aux claviers qui font des lumières colorées, et surtout d’une belle harpe, celle de Lavinia Meijer. Certains se laissent emporter, tandis que Le Transistor attend que ça décolle. On entend chacune des feuilles s’ouvrir, les boutons éclore, les oiseaux se réveiller, mais ça met un peu de temps à passer la vitesse supérieure. On est plutôt dans une thématique rêveuse, avec des voix indiscernables, un chant doux, tout en réverbération. Peut-être que ce n’était pas ce que nous étions venus chercher. Ou alors la salle était trop grande, encore trop vide…

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Mauvais Oeil

Plongée directe dans un univers ambiance 1001 nuits, la chanteuse se pare d’un voile mystérieux, et ses hanches font cliqueter des pièces attachées à sa ceinture. Les nuits sont sensuelles, la voix de velours, les moustaches sont élégantes, les batteries sont hybrides, le rock peut se faire yéyé, bienvenue chez Mauvais Oeil. “Si vous n’avez jamais été en Algérie, on vous emmène à Constantine”. On peut chanter en arabe comme en français ou anglais, on est là pour danser de toute manière, c’est presque un ordre.

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Louis Aguilar

Tatoué comme un marin, avec une voix de velours, Louis Aguilar est l’homme de la situation pour apaiser les peines de coeur. Nous voilà au Phono Museum pour écouter ses chansons, même si on préfère le voir dans un bar plein d’animation pour avoir la joie de voir tout le monde soudain s’arrêter au milieu de sa phrase et se retrouver suspendu à ses lèvres. “If you still care pour yourself a drink, I’m done playing this game”. L’alcool et l’amour sont souvent indissociables dans ses compositions. Et le voilà qu’il nous raconte ses histoires, avec son humour incomparable. Comment il a commencé à jouer quand il avait 15 ans, et un seul morceau en poche. Comment Julien Doré lui a demandé la permission de reprendre ‘Memories’. Comment il a écrit cette chanson : “Dans le Missouri par moins vingt quand tu viens de te faire larguer ça donne envie d’écrire des chansons”. On ne se lasse pas de l’écouter.


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Everyone you know

Ce duo est assez surprenant. Leur single peut faire penser à feu-Wu Lyf, mais ces deux Britanniques ont l’air plus fan de Prodigy ou d’Underworld. Ils abordent des thèmes de générations désabusées, de rêves désenchantés, de comptes bancaires vides… Il plane comme une envie de les comparer à Rage Against The Machine dans la salle, mais il est encore trop tôt pour se prononcer. Les morceaux s’enchaînent, certains plus doux – ou tout au plus moins vénères. On reste dans les années 90s, avec un bob assumé de surcroît ! Et petit à petit, le public suit le mouvement donné par le régisseur tellement à fond !, et se met à danser. Le chanteur remercie, même s’il a l’air très mal à l’aise pour prendre la parole en public. Le dernier morceau, beaucoup plus pop, rappelle Milky Chance, ce qui confirme que ces Everyone You Know sont caméléons.

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Yseult

Entourée simplement d’une basse et d’une batterie, Yseult se raconte mais ne s’impose pas. De sa voix fluette, cachée sous son afro, elle implique le parterre de fans – qui n’ont pas oublié la Nouvelle Star qu’elle a failli devenir – de la Cigale. Elle danse, intensément, sur le son qui tabasse, à la frontière de tellement de styles. Les cris d’amour du public lacèrent ses chansons, qui redoublent de puissance. Ses cris de rage à elle se transforment en chants de sirène.

“Y a un an j’étais même pas encore la. Je bossais dans un magasin, c’est n’imp’ !” Dans la foule, ça clap, ça danse, ça chante, et à la moindre pause, les youyou éclatent, joyeux ! Un problème technique vient stopper le show dans son élan, Yseult propose de chanter a cappella. Puis en mode teasing, elle annonce un duo avec Angèle, ‘Sur le Fil’, qu’elle interprète seule ce soir, en exclusivité. La foule est en délire. Elle en demande plus, et Yseult n’est pas avare. Elle raconte comment elle pleurait toutes les larmes de son corps dans un bus pour écrire son single. “On nous apprend pas à nous aimer. J’ai plus rien à prouver à part faire de l’oseille”. La chanteuse a beaucoup d’attitude, un ego proche de celui des rappeurs, elle n’a pas peur de se mettre à nu. Yseult est vraiment bluffante.

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Remerciements : Victoria Levisse

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