MaMA Event 2014 – Morceaux choisis

Entre convention professionnelle et festival de musique ouvert à tous, le MaMA Event investit la plupart des salles de concert autour de Pigalle. Premier volet des aventures du Transistor : la soirée FAIR à la Cigale avec la pas si délicate Mina Tindle, Chassol le voyageur, Cascadeur le vengeur masqué et les énergiques Rocky. Et une mention spéciale pour l’étrange trio Tristesse Contemporaine le jeudi à la Boule Noire.

Mina Tindle


Entourée d’une formation plutôt rock sans choristes, les prestations de Mina Tindle s’étoffent et perdent en intimité. D’ailleurs, avec ou sans guitare, la chanteuse prend de plus en plus d’assurance sur scène et communique pas mal avec l’assistance. Entre jolis refrains folks et envolées pop, en français comme en anglais, son nouvel album Parades génère bon nombre d’acclamations dans une salle pourtant encore peu remplie.
Le set est assez court, mais Mina Tindle trouve le moyen de se planter complètement sur deux intros. Pas grave, le single ‘Pas les saisons’ dont le refrain se scotche dans la tête, rattrape bien le coup. Il est suivi par un final des plus péchus avec strobos comme au Rex club, de quoi faire taire tous ceux qui la traitent de folkeuse…
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Chassol



Rares sont les artistes qui comme Chassol usent autant de leurs albums pour créer leurs scénographies. Grâce à son deuxième opus ’Indiamore’, on retrouve donc ce soir la passion du pianiste pour les cultures, et surtout pour la musique indienne. Le concert le démontre visuellement sur un écran géant, avec une intro mêlant textes didactiques et images saisies en Inde. S’ajoutent la voix-off de l’artiste ainsi que des sonorités d’instruments indiens, se confondant peu à peu dans une même tonalité.
Jonglant entre ses quatre claviers, aidé des breaks de son batteur jazzy Lawrence Clais, Chassol emmène le public dans une espèce de transe chamanique faite de boucles de pianos Rhodes ou de synthés aériens. L’ovation finale est bien méritée pour un vrai moment de partage musical et d’harmonie entre tous, où albums et concerts ne semblent former qu’une œuvre unique.

Cascadeur


Sur son deuxième album Ghost Surfer, les chansons de Cascadeur sont toujours aussi mélancoliques mais sa troupe s’est étoffée pour les concerts. Il n’est donc plus seul au piano mais accompagné de sbires/musiciens masqués ambiance lutteurs mexicains flippants. Malgré toutes les explications plus ou moins fumeuses, on comprend toujours assez mal les prétextes de chanter casqué en combinaison de motard. Ok, ça en jette, mais ses chansons joliment romantiques ne méritent-elles pas qu’on s’égare un peu moins visuellement ? Peut-être est-ce pour ça que l’audience est assez peu attentive.
On signale d’ailleurs un petit échec avec un titre qui était censé faire danser, mais qui n’a remué personne. On restera sur quelques bons moments planants avec de petits bijoux romantico-pop comme le fameux ‘Walker’.

Rocky


Les quatres Lillois de Rocky concluent de manière plus électronique cette première soiréeée à La Cigale : ça groove d’entrée de jeu. La chanteuse en jette avec ses attitudes de diva soul. Elle hurle et répand son timbre chaleureux sans sombrer dans une dance-music mainstream. Ca fleure le meilleur de la house nineties, avec des pointes de synthés eighties et une touche de label DFA. De bons petits tubes dancefloors s’enchaînent comme ‘Just Away‘ ou le plus cool ‘Chase the Cool’ et son refrain planant digne d’une Santigold. Bref, Rocky, ça claque, et La Cigale danse enfin.

Tristesse Contemporaine


A la Boule Noire, on retrouve Tristesse Contemporaine. L’atmosphère est ténébreuse voire malsaine, avec fumée mystérieuse et chanteur masqué. Dès leur premier album, leur identité visuelle était assez marquée ; mais leur identité sonore l’est tout autant et évoquent une coldwave-dance lancinante avec frontman flippant pratiquant une espèce de sprechgesang. ‘Hell is the other people’, ’51 ways to leave your lover’ ou le plus punk ‘I do what I want’ font headbanger voire danser la foule compacte qui s’est agglutinée dans la petite salle surchauffée. On finit poisseux mais avec le sentiment d’avoir vu un show pas banal.


Remerciements : Pauline La Cadence

Catégorie : A la une, Concerts
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