Beaffle #14 : Grégoire

Pas plus tard que vendredi dernier, alors que le monde avait les yeux rivés sur Nantes en se demandant si un mec pouvait envoyer valser un spectacle devant tant d’yeux donnés à sa cause, Grégoire, l’inventeur de la mathchanson déclarait dans le magazine Platine, ouvrez les guillemets :

“Les compilations m’épuisent. Le coup marketing a vraiment du mal à passer. Qu’un artiste, moi ou un autre, contacte ses copains artistes pour rendre hommage à Jean-Jacques Goldman, cela ne m’aurait pas dérangé. Mais qu’une maison de disques le fasse, ça me gêne vraiment. “

Comme disait un célèbre PD, je veux bien fermer les guillemets mais pas ma gueule.
Est il Dieu possible, et je regarde celui d’en haut, pas les jumeaux du regard, que l’apôtre de la médiocrité chantée se plaigne du marketing.
Réponse : eh bah oui.
La Jeanne d’Arc antisystème produit par les internautes, et surtout par le fils argenté au père et à la jeunesse dorés / ce symbole de la possible réconciliation entre José Bové et McDonald’s trouve à se plaindre du marketing.
La naïve pasionaria oublie sans doute ses passages dans les Enfoirés, où sous couvert de bonne cause financée par TF1 qui surfacture ses publicités, chaque cadavre musical peut sortir du placard, disque à la main, en espérant s’endormir sur le canapé rouge de Drucker le dimanche suivant.
Ce même Grégoire Bassenot, ultra marketé dans tous les médias comme étant le premier artiste indépendant sorti de nulle part pour cautionner un système qui tente de faire rêver des milliers de pseudos artistes qui ne dépasseront jamais le stade de la maquette de chambre pendant qu’on aura fait fructifier l’argent virtuel placé sur lui.
Ce même Grégoire Bassenot, parrain de la Star Académie québécoise, bouse cathodique dont la moindre flatulence des candidats booste l’audience, au point qu’on ne sait plus vraiment par quel orifice sortent les élucubrations sonores.
Ce même Grégoire Bassenot qui après le succès des Prêtres s’est maqué avec Natacha St Pier, qu’on pensait bouffée par les caribous, pour sortir un ramassis de textes chanté à la gloire de Sainte Thèrese de Lisieux.

Si tu commençais par ne pas la ramener dans tous les torches derches qui acceptent de retranscrire tes régurgitations, si tu passais moins de temps à machicoter tes tintamarres en bramant tes coquecigrues, tu serais beaucoup moins épuisé mon cher Grégoire.

Parce que tes compilations de calembredaines sont aussi vides que les couilles de DSK après la visite d’Eiffage. Tu commençais ton dernier délit auditif en disant “Je suis bien loin d’être Rimbaud, Bien loin d’avoir son éloquence”.
J’aime ta lucidité. T’es effectivement plus près de l’éloquence de Rambo que de Rimbaud.
Entre tes rimes tiers monde, ainsi nommées tellement elles sont pauvres, tes réflexions de cours élémentaire et tes figures de style Nabilla II, Ribery IV, tu rappelles plutôt l’engagement politique d’un collégien qui tente d’être élu délégué de classe en dénonçant les maladies et les méchancetés qu’un quelconque auteur ayant marqué l’histoire de la littérature.
Toi qui compile les clichés, toi le chevalier de l’évidence, le banneret du poncif, le baron du stéréotype, le vicomte de lapalissade, le marquis de la facilité, le duc de la fadeur, le roi du truisme, le DIEU DE LA ROTURE. TOI LE MEC QUI A BARAGOUINE :

“On n’a pas le même drapeau. Ni la même couleur de peau. On n’a pas les mêmes racines. Les mêmes idoles qui nous fascinent. Mais on a tous le même soleil. Et la même lune sur nos sommeils”
Est-il vraiment possible de caguer de tels lieux communs ?

Du coup je t’offre ce petit texte que j’ai écrit, en espérant que tu daignes coller un peu de tes insupportables bruits autour pour l’habiller, tel Desigual qui cache le corps et tient chaud tout en faisant horreur à ceux qui visuellement le subisse :

Arrêtez l’antisémitisme
C’est pas vraiment pas bien
Et je parle pas du racisme
La carrément ça craint
Il faut arrêter la famine
Sinon les enfants deviendront pas grands
Moi franchemeolnt ça me fascine
De voir autant de gens méchants

Rime en isme, rime en ien, rime en ine, rime en ant, si tu rebosses bien tu peux en faire un sonnet à la Verlaine. Je parle de l’auteur, pas d’une bestiole qui fabriquerait de quoi faire des pulls. Non mais franchement !
Ca fait bientôt 5 ans que tu te débats dans ton océan de banalités et j’ai un peu peur mon petit Grégoire, que tu finisses mains et jambes liés au fond du ruisseau de l’oubli. Ça ne serait qu’une juste fin pour ta carrière comparable à celle d’un candidat sortie d’une vulgaire émission éculée de la TNT. Mais cessons de polluer les ruisseaux, quand bien même tu dois être un minimum biodégradable. A défaut d’être bio agréable.

Tu conclus ta diatribe de 3 phrases sans la moindre rime, déçu je suis, en estimant gênant qu’une maison de disque produise un projet de compilation. Sans vouloir t’offusquer ou te réveiller dans ton rêve digne des 1001 nuits où tu dois tendrement niquer Jasmine sur le tapis volant du salon, la maison de disque qui a produit la compilation Génération Goldman à deux reprises, gérée par un garçon nom le patronyme ressemble étrangement à celui inscrit sur l’album à fait bien pire que remettre au goût du jour la personnalité préférée des français.
Elle a produit trois de tes albums.




Catégorie : Editoriaux

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