Cold Specks et Isaac Delusion au Point Ephemere

Difficile un soir de pluie que de se motiver pour un concert au Point Ephémère, mais c’était pour aller voir Cold Specks. Un album, I Predict A Graceful Expulsion, sublime qui était apparu comme sorti de nulle part au printemps dernier… une voix avant tout ! Si l’album retourne, on ne peut se permettre de louper une occasion de voir l’artiste en live. En l’occurrence la Canadienne Al Spx a l’air aussi insaisissable que son chant. En première partie, on avait en plus l’occasion de découvrir Isaac Delusion.

Isaac Delusion

Sur scène, ils sont trois, armés des dernières technologies pour créer des ambiances. Et de fait, les introductions sont longues et chargées, le temps de construire des images. Quand tout à coup, la voix surprend : à la fois mature et douce ! La répétition du chant se fait annonciatrice d’un décollage trippant, et nous voilà pris au jeu. La basse de son côté n’en fait qu’à sa tête, apporte des touches de blues sur un morceau, puis revint en walking pour transformer le morceau electro en jazz… Parfois les mondes entrent en collision quand la basse s’amuse en disco alors que la guitare part en délire western, mais ces mélanges ne font qu’apporter une profondeur à leur son.

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Le seul reproche à faire : les morceaux mettent trop de temps à prendre, les moments réellement prenants sont trop courts et se finissent trop brusquement.

A noter : Isaac Delusion sera au Pitchfork festival

Cold Specks

Cold Specks (c) Jim Anderson

Cold Specks (c) Jim Anderson

C’est la soirée des grandes voix au Point Ephémère. Mais quand Al Spx entonne « I’m a collection of memories » sur ‘The Marks‘ pour ouvrir le set, on sent que la sienne est lourde d’histoire. Et même si les musiciens sont nombreux pour l’accompagner, les instruments ne forment qu’un fond pour soutenir son chant, comme pour l’aider à porter son fardeau ou rajouter au côté solennel de ce partage. De fait, ce gospel dans cette tenue faites de voiles blancs, la chanteuse aurait pu jouer aux côté de Whoopi Goldberg dans le film La Couleur Pourpre.

Les chansons sont extrêmement dépressives, elle l’avoue elle-même. Aussi, pour alléger l’atmosphère, elle nous interprète le thème de la série Le Prince de Bel Air. Mais cela n’atténue pas la douleur. Si ‘Blank Map’ donne envie de croire, ‘All Fresh Is Grass’ est une berceuse de souffrance, ‘Send Your Youth’ qui débute comme une prière se finit en supplication, et ‘Holland’ qui ouvre sur un immense soupir, donne seulement l’illusion de l’espoir : comme si la chanteuse était habituée au sordide, comme elle était au-dessus du bonheur.

On devrait être touchés, le final a cappella sur ‘Hector’ devraient nous émouvoir, sauf qu’un détail nous en empêche. La chanteuse en rajoute au niveau des effets vocaux, alors que sa voix est déjà magnifique. On dirait qu’elle essaie de nous tirer les larmes… mais on marine dans le pathos. Au final, Cold Specks explose bel et bien en puissance sur ‘Heavy Hands’ ou ‘Elephant Head’ mais pas en intensité.

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Réclame

I Predict A Graceful Expulsion, le premier album de Cold Specks, est sorti chez Mute.


Remerciements : Thomas (Ivox)

Catégorie : Concerts
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