Trans Musicales – Focus sur l’Ubu

Pour s’y retrouver aux Trans Musicales, il faut suivre les salles. Chacune a une programmation spécifique qui indique l’ambiance. A l’Ubu, on a découvert des jeunes groupes en développement. Certains qui en foutent déjà plein les yeux, certains qui sont en train de trouver leurs marques. Petite sélection made in Transistor : Dissonant Nation, Shiko Shiko, Im Takt, 50 Miles From Vancouver et Rhum For Pauline.

Dissonant Nation

Un EP intitulé Sauvage avec une couverture qui ressemble aux pubs pour les produits laitiers – Dissonant Nation va vous faire vivre des sensations pures. Si le son paraît mûr, la voix est encore traversée par des couac qui trahissent une mue pas tout à fait finie. Sur scène, les gars ont déjà l’attitude des grands : l’air un poil arrogant et la mèche au vent, les musiciens font saillir leurs muscles sous des vêtements savamment découpés. Les transitions sont encore maladroites mais les filles au premier rang n’en ont cure.
En gros, ce sont de jeunes rockers… Mais pas des bébés, car on ne peut simuler cette folie sur scène : on est face à de fougueux adolescents confiants de leur talent. Ils n’essaient pas encore d’innover mais explorent ce qu’ont fait leurs aînés – sans avoir peur de marcher dans les pas de leurs idoles. Sauf que parfois on dirait Kinito qui reprend du Noir Désir… aïe !

Shiko Shiko

Avec un dragon nippon qui rend gloire à l’onanisme comme carte de visite, les Shiko Shiko savent se faire remarquer. Mais ce n’est rien par rapport à leur prestation scénique : les quatre musiciens partent dans tous les sens – au propre comme au figuré. Destructurés à mort, les titres n’ont ni queue ni tête, et chaque tournant est inattendu. Le groupe nous plonge dans une atmosphère – bouddhique de préférence – nous lâche soudainement puis reprend comme si de rien n’était sur un autre bout de conversation laissé en suspend quelques mesures auparavant.

Déstabilisés par un gros problème technique, nos Lillois essaient de composer et repartent de plus belle. On se sent désemparé devant autant d’énergie déployée, on essaie de comprendre par quel bout les prendre. D’un coup, on ressent des vibrations et un frisson nous parcourt des orteils au cuir chevelu. C’est puissant comme Liars mais pas aussi oppressant malgré le masque de lutteur mexicain qu’arbore le bassiste… c’est même dansant contre toute attente.

De loin, on dirait un beau foutoir où le keytar tutoie la 8-bit. Leurs compositions sont constituées de milliers de pistes, traversées d’éclairs de génie. Ici une petite mélodie enlevée se balade toute innocente alors qu’on sent bien que la batterie est tapie, prête à la ravir. On est juste saisis devant l’improbable. D’ailleurs, ils déménageront la batterie au milieu de la fosse pour un final fracassant.

A suivre :

Im Takt – interview
50 Miles From Vancouver – interview
Rhum For Pauline 
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Remerciements : Maxime (ATM)

Catégorie : Concerts
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2 réactions »

  • Entretien avec Shiko Shiko | Le Transistor :

    […] Après les Trans, Shiko Shiko prépare les auditions régionales Découvertes du Printemps de Bourges. « Ouais, c’est pas grave si on va pas à Bourges. On fait cette audition juste pour l’opportunité de jouer à l’Aéronef de Lille. Enfin, surtout pour le catering. » S’ils jouent comme à l’Ubu, y’a moyen qu’ils le remportent. […]

  • Shiko Shiko au Batofar | Le Transistor :

    […] Shiko Shiko seront le 26 avril au Printemps de Bourges au 22 Ouest à 15h Lire le live report des Shiko Shiko à l’Ubu pour les Trans Musicales Lire l’interview des Shiko Shiko […]

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