Shiko Shiko au Batofar

On avait déjà vu les Shiko Shiko aux Trans Musicales. Subissant déjà l’enorme pression de jouer devant un parterre de pros, le pire était arrivé : ils avaient eu un incident technique ! Résultat, si l’intensité était à son comble, ils avaient perdu cette sensation inégalable : le plaisir de jouer. Ce soir, on les retrouvait au Batofar pour une petite tournée avant de rentrer à Lille préparer le Printemps de Bourges !

Si la petite salle du Batofar est moins blindée que l’Ubu, elle se révèle moins sévère que la salle rennaise. Nos Lillois, visiblement fatigués par la tournée, se laissent aller à plus d’excentricités : jouant avec tout ce qui leur tombent sous la main, les voilà qui font des percus du sol au plafond. Les mimiques sont démultipliées pour un jeu de scène plus ludique, les frissons font place aux sourires amusés. On est toujours surpris par les tournures insensées des compositions mais l’issue est moins inquiétante.

De fait, les Shiko Shiko s’avèrent aussi déjantés en live qu’en interview. Sans queue ni tête, ils arrivent à créer une histoires à partir d’impossibles : les tonalités dramatiques sont doublés de chants presque variétés; les impressions tibétaines deviennent des fonds d’écrans pour combats de manga. Quand soudain, des paroles s’élèvent, improbables : “Who cares about this misery”. La lutte sans merci, à coup de keytar et de laser fluo, sera heureuse : le chanteur hisse son keytar au dessus de tête en vainqueur !

Des dialogues surviennent, notre guitariste pousse des cris de baleines, auxquels répond le chanteur par des cris de dauphins. La suite des aventures nous emmènent explorer les fonds marins – à moins que ce ne soient des dinosaures comment l’illustre le drap de lit piqué à un pauvre petit frère d’un des musiciens. Dinosaures que le chanteur au regard fou dompte avec son fil de micro transformé en fouet pour l’occasion.

C’est tout ce qu’on aime dans les Shiko Shiko : on en tire ce qu’on veut, jusqu’à s’inventer un monde fantasmogorique. Certains trouveront leur musique bizarre, d’autres seront d’accord avec le groupe pour qualifier leurs compositions de violentes. Mais le meilleur c’est l’inattendu, souvent amené par une touche de normalité au milieu d’une brassée d’originalité. Et pour pouvoir recréer une nouvelle sensations à chaque concert, ils essaient – ils tentent l’impraticable, au risque que ça rate, mais n’ont au moins pas peur de sortir de leur zone de confort.

YouTube Preview Image Pour ce n’importe quoi jouissif et cette joie de découvrir sur fond de déflagration, merci les Shiko Shiko !

Réclame

Les Shiko Shiko seront le 26 avril au Printemps de Bourges au 22 Ouest à 15h
Lire le live report des Shiko Shiko à l’Ubu pour les Trans Musicales
Lire l’interview des Shiko Shiko


Remerciements : Vianney (Laybell)

Catégorie : Concerts
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