The Offspring et Royal Republic au Zénith

Quand on part voir The Offspring au Zénith, on se dit qu’on va se marrer un bon coup. Parce que ça fait bien dix ans qu’on ne prête plus qu’une oreille distraite à leurs albums. Parce que quand on croise un lycéen avec un patch Conspiracy of One cousu sur son sac Eastpack, on ne peut s’empêcher de sourire en se retenant de lui expliquer que tant qu’il a pas écouté Ignition, il a rien compris à ce groupe. Cependant, ils ont réussi à caler deux zénith avant la rentrée des classes, chapeau !

Royal Republic

La première surprise, de cette soirée, c’est d’enfin découvrir Royal Republic. Ces Suédois, un peu dans la même verve qu’Offspring, sont en train de faire exploser leur son sur scène. On se prend leur putain d’énergie en plein dans la gueule, et ça fait du bien. Alors qu’on pensait que le style punk rock était usé jusqu’à la moelle, ils arrivent à apporter une fraicheur avec leur compositions culottées.
On les sent un peu stressés, conscients qu’ils ne sont pas la tête d’affiche mais avec l’envie de donner le maximum pour cette belle opportunité. Et franchement, on a rarement vu le Zénith aussi enthousiaste lors d’une première partie (à part pour Eagles of Death Metal en première partie des Arctic Monkeys mais ça compte pas) ! A la fin du set, c’est sous les ovations du public que Royal Republic se lance dans ‘Underwear’ et la fosse se met à chanter et danser sur ‘Tommy-Gun’. Très belle performance !

The Offspring

Dès la première note, il arrive ce qu’on redoutait : on se prend à gueuler comme un adolescent. C’est leur faute aussi, ils ont commencé par ‘All I Want’, c’est d’la triche ! Ils enchaînent alors sur ‘You’re Gonna Go Far, Kid’, histoire que les générations se retrouvent : les ados de l’époque qui ont maintenant eux-mêmes des enfants… En faisant le compte, ceux qui avaient 16 ans pour leur premier album, vont avoir 40 balais l’année prochaine !

C’est par ces mathématiques qu’on réalise que ces éternels adolescents ont l’air de vieux papys du rock maintenant. Mais Noodles n’a pas peur d’afficher des cheveux bicolores pour autant ! Ils prouvent aussi qu’ils ne sont pas à court d’inspiration puisqu’ils nous proposent une nouvelle chanson, qui semblerait s’appeler ‘Find a Way’. Loin d’une chanson courte et directe comme à leur habitude, ils se targuent maintenant de développer des intros et des mélodies apparemment…

Mais les hurlements de jeunes pubères reprennent le dessus avec ‘Come Out and Play’ ! On repart alors dans une visite guidée de leur discographie. Toute leur discographie ? on retrouve quand même une belle proportion de Smash avec ‘Bad Habit’ pour le côté vintage et ‘What Happened to You’ pour le côté décalé. On se souvient alors qu’à l’époque c’était juste fun, sans aucune prétention. C’était avant qu’American Pie décide de se servir pour les bandes son…

Alors qu’ils ont sorti plusieurs albums depuis le tournant des années 2000, on ne retrouve que peu de ‘nouvelles’ chansons : deux pour Splinter avec ‘Hit That’ et ‘Head Around You’, ‘Kristy’ pour Rise and Fall, Rage and Grace, et seulement ‘Gone Away’ pour Ixnay – sur laquelle Dexter se plante encore et toujours dans les paroles ! Par contre, bien entendu, leur set est marqué par Americana, l’album de la consécration. ‘Have You Ever’ explore le côté légèrement emo, ‘The Kids Aren’t Alright’ et ‘Why Don’t You Get A Job’ pour lesquelles tout le monde chante aussi faux que Dexter, ‘Americana’ avec le mythique « Well Fuck You » qui vient des trippes, et ‘Pretty Fly’ qui marquait le tournant – celle qu’on a reniée à l’époque comme un single commercial mais qu’on se prend à connaître encore par cœur.

Cette petite virée rappelle que si on a écouté leurs derniers albums dans la diagonale, on a loupé quelques pépites. Mais pour résumer, ils tablent sur leurs anciens tubes pour promouvoir la venue de leur nouvel album, et c’est sage de leur part. Cependant, la ballade se termine rapidement… The Offspring quitte la scène après une heure seulement de show, pour revenir avec un court rappel.
Ils finissent en beauté sur ‘Self-Esteem’ et on sait que ce n’est pas la peine de les rappeler. Non ce n’est pas l’âge qui veut que leur set soit écourté, ils ont toujours été comme ça : un paquet de chansons courtes et énergiques. Malgré tout, on reste comme à chaque fois sur sa faim.

Réclame

Royal Republic a sorti ‘We Are The Royal‘ chez Warner. Ils seront à la Flèche d’Or le 9 novembre.
Pour The Offspring, on attend le neuvième album. Ils seront avec Simple Plan à Amneville et Viennes les 6 et 7 septembre.


Remerciements : Lolita (Warner) et Olivier (Sony)

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6 réactions »

  • Daidix :

    Merde, je crois que j’ai envie d’écouter Americana du coup …

  • Freeman :

    C’est la 1ère fois que j’allais les voir en concert après plus de 10 années d’écoute.
    Un vrai trip de les écouter en live.
    Il y avait une ambiance de furieux dans le public mais assez déçu par l’énergie que le groupe dégageait de lui même…

    Royal Republic : Excellente surprise.

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    […] Un coup de tonnerre explose et The Offspring se lance dans un long catalogue de tous leurs tubes à commencer par ‘You’re Gonna Go Far, Kid’. Et la liste des tubes est beaucoup plus longue qu’on ne peut l’imaginer, parce que le set ne retombera pas une seule seconde. Le public se plonge dans une nostalgie, beuglant des paroles que tous pensaient avoir enterrées une fois le cap de la trentaine passé. Il faut bien l’avouer : à voir Dexter Holland et Noodles – à la coupe bigoût bien dépassée – se démener tant bien que mal sur scène, la foule se prend un méchant coup de vieux. Mais les chansons ont étonnamment gardé de leur fraîcheur, avec des passages ingénieux, comme les tonalités orientales de ‘What Happened to you’, l’hymne ‘Staring at the Sun’, le riff ultime de ‘Gotta Get Away’, et une des meilleures intro du punk : ‘Americana’. Pour finir en chœur sur un épique ‘Self Esteem’ : lalalalalala ! Lire le live report de The Offspring au Zénith […]

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