Climax Festival 2018 – Bachar Mar-Khalifé, Chassol, Kid Francescoli

Voilà trois ans déjà que le festival Climax fait vibrer la friche de Darwin en bord de Garonne. Franz Ferdinand, La Femme ou encore Cassius se sont déjà succédé sur les scènes de l’événement bordelais mêlant éco-mobilisation et bon son. Pour cette quatrième édition, une programmation plus éclectique mais tout aussi ambitieuse nous a fait dandiner l’esprit et le corps. Allez c’est parti, pour un vendredi haut en couleurs avec Bachar Mar-Khalifé, Chassol et Kid Francescoli.

Bachar Mar-Khalifé

C’est donc au Liban que nous avons rendez-vous pour notre premier concert du Climax Festival. La foule est encore bien éparse mais nous nous tenons fermement devant la scène. Pourquoi ? Un nom : Bachar Mar-Khalifé. Véritable orfèvre d’un son franco-libanais tout en clair obscur, le fils du joueur de oud Marcel Khalife a véritablement explosé avec son magnifique album Ya Balad en 2015.

Et dès les premières notes, la magie opère. Aussi bon en studio que magnétique sur scène, Bachar Mar-Khalifé prend le temps, oscillant entre clavier et piano. Sauf que, nous direz-vous, en festival, il faut aller à l’essentiel. Ce n’est pas du goût de l’artiste qui installe son univers sur une introduction instrumentale de plus de 15 minutes. On sent la chaleur de Beyrouth au bout des doigts du pianiste et sa mélancolie qui l’accompagne. Renversant.

Mais point le temps de nous remettre de nos émotions, Bachar Mar-Khalifé, épaulé de main de maître par ses trois acolytes, continue de nous envoûter de son chant habité et engagé. Le public se rapproche et entre au fur et à mesure dans le récit du gamin de Beyrouth. Et pour définitivement emporter ses nouveaux adeptes, c’est tout naturellement que l’artiste termine son concert par son titre phare ‘Lemon’. On danse, on entend des youyous, on est heureux. Mission accomplie. Salam Aleykoum et à bientôt.


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Bachar Mar-Khalif” est en concert le 27 octobre à la Gaîté Lyrique
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Chassol

Après un détour des plus sympathiques par la scène Singe pour voir l’électro-pop doucereuse des bordelais du Camel Power Club, c’est au tour du compositeur Chassol de nous embarquer dans un voyage sonore et visuel. On vous p!ante le décor : Christophe Chassol et son clavier d’un côté de la scène, Lawrence Clais et sa batterie de l’autre. Et au milieu, trône un grand écran. Y sont projetés des arbres sous un ciel bleu éclatant, les chants des oiseaux, accompagnés très vite des notes au clavier et à la batterie de nos deux musiciens.

Ici, point d’effet visuel dispensable comme peuvent le faire de trop nombreux artistes. Ici, l’écran, c’est le troisième larron, l’instrument essentiel d’une bande-son qu’on voit se construire sous nos yeux. Les protagonistes de ce recueil sono-visuel ? Un bonhomme nous racontant l’art du sifflement, une mamie chantant la Martinique sous le regard de sa petite-fille, le bazar de Fort-de-France à l’heure du carnaval. Chassol ne fait pas que composer. Il se nourrit de ce qui l’entoure, du son de la tempête tropicale la nuit au klaxon de la voiture tunée croisée dans la rue.

Tantôt malicieux, tantôt romantique, Christophe Chassol, soutenu par une batterie jazzy inspirée, nous conte son île et ses richesses d’une bien belle manière. La foule, intriguée au départ, se prend à applaudir la joueuse de percussions martiniquaise, à rigoler aux grimaces des gamins filmés par Chassol. Immersion totale dans l’univers d’un grand musicien. Mais toute bonne chose a une fin. Avant de nous quitter, le duo se lance dans une impro clavier-batterie free-jazz à souhait. Et rallient les derniers récalcitrants. S’il y en avait.


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Kid Francescoli

Pour ce dernier concert de la soirée, direction Marseille. Sur scène, le duo Kid Francescoli, de retour avec leur deuxième opus Play Me Again après le très remarqué With Julia. En résumé ? La classe. Malgré une sono parfois mal ajustée, on se laisse tout de même emporter par le son de Mathieu et Julia.

Entre disco-électro rafraîchissante et BO revisitée d’un étrange western-spaghetti, le duo confirme tout le bien que l’on pense d’eux. Et il faut le dire, le charisme de Julia y est pour beaucoup. Un peu perchée, la chanteuse électrise un public déjà conquis. Alors, quand retentit l’hymne ‘Blow Up’, il en faut peu pour que ça danse dans cette chaude soirée d’été. Un dernier morceau, ‘Moon’, pour une communion planante et il est déjà l’heure de dire au revoir. Allez, on se console en entendant les festivaliers reprendre la ritournelle dans les allées du festival.


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Remerciements : Paul Gremillet [Phunk]

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