Fat White Family en Coming Up Session sur France Inter

La dernière fois que les Fat White Family avaient joué à Paris, c’était le 13 novembre. Programmés au festival des inRocKs Philips, les Anglais était montés sur la scène de la Cigale à 22h pour présenter leur deuxième album, Songs for Our Mothers, en avant-première. Avant leur concert à la Maroquinerie, les Fat White Family étaient invités pour une Coming Up Session sur France Inter au studio 105 de la Maison de la Radio.

Le 13 novembre donc, les Fat White Family avaient donné – jusqu’à ce que les alertes se précisent – un concert musclé : comme une prise d’otages par des têtes rasées en vestes militaires, arborant un cochon sur un drapeau, clin d’œil à La Ferme des Animaux de George Orwell. Ce qui confirme bien les dires de Valli : il faut être sociopathe pour faire partie de ce groupe. Néanmoins, pour leur retour en France, le groupe se la joue étonnement profil bas.

Déjà, leurs cheveux ont poussé, ainsi Lias Saoudi et sa bande font un peu moins peur. Exit aussi les uniformes, les voici en costumes élimés, presque trop grands, et baskets aux pieds. La bouteille de rouge à la main, le chanteur débarque nonchalamment sur scène, et les chœurs morbides commencent à monter. Lentement d’abord, pour saisir les esprits, puis les musiciens accélèrent pour enfin déployer leur puissance sur ‘Auto Neutron’.

Avec des allures de poète dépravé, Lias Saoudi déambule, tente de s’approcher du public qui n’ose pas bouger, coincé qu’il est dans les fauteuils du studio. ‘Tinfoil Deathstar’ déclenche quelques frissons, mais une fois les souvenirs refoulés, tout le monde commence à se dérider et le bassiste Taishi Nagasaka danserait presque. Sous les fracas de batterie, et les multiples couches dissonnantes, on perçoit à peine le chant, alors que le chanteur est prêt à se faire péter les veines du visage de sa vindicte sur ‘Is It Raining In Your Mouth’.

Ils sont sages les Fat White Family, un peu trop même. Comme s’ils se réservaient pour tenir la distance. Alors qu’en novembre à Tourcoing ils s’en foutaient de ne jouer que quelques chansons imbibés de vodka avant de disparaître sans un mot. Sur scène, chacun vaque à ses occupations, partage des petites bouteilles de liqueur, s’assied au sol dos au public, vide du gros rouge qui tâche… Il règne une ambiance désabusée sur ‘Goodbye Goebbels’ : « Sometimes there’s no solving » chantent-ils sur des accords mélancoliques.

Après le blues apocalyptique ‘I Am Mark E. Smith’, ‘Satisfied’ sonnerait presque pop… Un espoir saisit la salle sur l’épique ‘We Must Learn To Rise’, proche de l’opéra dans le dramatique et l’emphase. Mais le batteur semble avoir l’alcool triste et Lias commence à câliner sa bouteille comme un doudou… Et d’un coup, les Anglais décident de se venger sur leurs instruments !

Désormais réveillés, les Fat White Family se lâchent sur ‘Touch the Leather’, puis comme le concert décolle enfin, le chanteur décide de prendre (littéralement, il a la main dans son froc) ses couilles à deux mains pour entamer l’ascension des fauteuils sur ‘Bomb Disneyland’. Après ce mini happening, les garçons se câlinent un brin et se cassent gentiment en saluant le public, qui reste un peu sur sa faim.

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Réclame

Songs for Our Mothers, le deuxième album des Fat White Family, est paru chez [Pias] Cooperative.
Fat White Family seront en concert au festival Papillon de Nuit, au festival Yeah et à Dour.
Lire le live report des Fat White Family à la Route du Rock


Remerciements : Antoine [PIAS]

Catégorie : A la une, Concerts
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  • Warmduscher et The Big Idea au Point Ephémère | Le Transistor :

    […] Fat White Family, Paranoid London, Insecure Men et Childhood. Alors comme les univers nous parlent (on est même fan des Fat White Family), et que les vidéos étaient assez bizarres et suffisamment drôles, Le Transistor a laissé sa […]

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