The Rodeo à la Maroquinerie

Il y a des artistes indés qu’on a toujours plaisir à retrouver car on sait qu’ils vont proposer quelque chose d’intéressant. La Maroquinerie est bien garnie pour accueillir Dorothée, ou plutôt dans le désordre, The Rodeo. La Parisienne prépare le terrain pour la sortie de son deuxième album, La Musica del Diavolo qui va voir le jour début mars.

La musique de The Rodeo a toujours tendu vers l’ouest, oscillant entre country et folk, sur des accords bluesy et un chant régulièrement en anglais avec accent très ‘chewing-gum’… Mais les influences semblent désormais plus éclectiques, plus pop, garnies d’harmonies multiples chères à Phil Spector et clairement revendiquées par Dorothée. Les invités ayant enregistré le second opus y sont aussi peut-être pour quelque chose (François & The Atlas Mountain, Tahiti Boy, Gush…)

Et sur scène, ça ne loupe pas : ça commence de manière plutôt vaporeuse avec un des nouveaux titres, ‘A New Hope’, gorgé de jolis choeurs aériens. Dès les premières notes plus sixties, on semble téléportés dans un bar sombre d’une petite ville du Nevada. Le titre ‘Cold Heart’, extrait d’un précédent EP, sonne d’ailleurs comme un standard de l’americana.

Please Don’t Knock at my Door’, un des morceaux phares du dernier album, est un bijou de ballade pop résumant parfaitement l’esprit des dernières compos de The Rodeo, avec surcouches de choeurs, orgue Hammond baveux, refrain poppy entêtant, solo de guitare noisy…

Le set passe donc par des phases plus ou moins péchues, mais laissant toujours la part belle au voyage, voire à la mélancolie, où quelques riffs de guitare hargneux peuvent parfois s’immiscer. Un des anciens titres ‘On the Radio’ est lui aussi joué bien plus violemment que sur la version studio.

Dorothée est assez captivante et sobre, malgré son accent qui peut en faire tiquer certains quand elle chante « en américain »… Son interprétation est plus lisse durant les morceaux en français, mais elle en est d’autant plus touchante, comme sur le tourmenté voire larmoyant ‘Fantôme de tes Pas’.

Pour le rappel, le sublime et mélancolique ‘Suzhou River’ dégage un réel spleen. Quant au final, il sera épique avec des accents d’Arcade Fire. Avec The Rodeo, on passe vraiment par des sentiments multiples, comme lors d’un voyage réussi.


Remerciements : Jéremy The Roommates

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