festival des inRocKs Philips – Parquet Courts et Palma Violets

Quatrième soir du festival des inRocKs Philips, avec une fois de plus un duplex entre la Cigale et la Boule Noire dans une ambiance très punk. Le Transistor se régale du rugueux Benjamin Booker, surveille les manies de The Orwells, se laisse gagner par la voix de Gengahr, se prend les brûlots de Parquet Courts de plein fouet, s’étonne de la programmation de Telegram, se tord de rire avec les Palma Violets et finit la soirée avec The Bohicas.

Benjamin Booker

Sur scène, Benjamin Booker est entouré d’une batterie et d’une basse. Si ses influences sont très blues, ses solos de guitares flirtent avec Chuck Berry, et sa batterie s’enflamme en mode jazz. Pendant les superbes intros, son bassiste, au look d’un campagnard du Wisconsin danse sur la pointe des pieds. Mais le Louisianais donne dans le brut, tirant sans relâche sur ses cordes vocales, jusqu’à des outros proches du râle animal.

Sans cesse en mouvement, le compositeur au regard intense se tortille sur les amplis, comme pour sonner le glas, puis revient soudainement en mode stoner. En guise de salut, il récupère le pied de micro tombé à terre dans la bataille, lance un merci et se barre pendant que sa guitare finit le boulot. Impressionnant !
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The Orwells

La salle est bien plus remplie, et les premiers rangs sautillent déjà. Sur scène, un chanteur aux cheveux bi-goût prend un air inspiré pendant que son bassiste ne tient pas en place. Malgré ses envies de choquer la salle en léchant ostensiblement le cordon du micro, il n’y a rien de décoiffant dans leur musique. Rien qui ne défraiera la chronique comme l’auteur auquel ils s’apparentent manifestement. On s’ennuie ferme même. Direction la Boule Noire pour Gengahr sans aucun regret.

Gengahr

Sur une mélodie entêtante, une petite voix fluette retient l’attention. Dans un style rêveur pas déplaisant, le groupe fait dodeliner doucement de la tête. Les mélodies sont jolies, sans pour autant altérer la tension générée par les guitares. Guitares qui d’ailleurs ne se privent pas de quelques embardées le moment venu.

Une pause de naïveté – apparente – bienvenue devant cette recrudescence de guitares directes et musclées. A suivre donc !
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Parquet Courts


Dès le début du concert, des petits pogos commencent à agiter la fosse. Sur scène, on ne reconnaît que Andrew Savage et Austin Brown, les deux autres, apparemment en période d’examens, sont restés au pays. Cette formation ne retire rien à l’urgence de leurs compositions, car ce sont des écrits violemment jetés sur papier par Andrew, que Austin récupère pour broder des solos dessus. L’énergie qui se dégage de leurs morceaux parfois bâclés donne ce côté imparfait, comme une signature de leur style.

En quatre ans à peine, le groupe a déjà sorti trois albums, et le duo vient de sortir son premier album sous le nom de Parkay Quartz. Aussi, l’ambiance est quelque peu incertaine, le public attend de savoir dans quelle direction la prochaine chanson va les mener. Mais sur scène, les Parquet Courts continuent à entretenir leur image de branleurs, en buvant du vin rouge à la bouteille, enchaînant les clope, débitant des conneries ou jouant ‘Runaway Train’ dans les silences. Pendant ce temps-là, la batteuse s’accroche pour tenir ‘Master of My Craft’.

C’est ainsi qu’ils arrivent à prendre tout le monde de court : tandis que le public se laisse bercer la guitare doucement répétitive de ‘Uncast Shadow of a Southern Myth’, tiré du dernier paru Content Nausea, Andrew Savage explose d’intensité ! De même, sur le morceau éponyme de ce nouvel album, la guitare d’Austin semble désoeuvrée pendant qu’Andrew assène ses riffs accompagnés de paroles plaquées ; comme s’il devait absolument s’en débarrasser jusqu’à ce que son compère reprenne le dessus et que le chant disparaisse derrière une cavalcade guitaresque…

Ce qu’on aime chez Parquet Courts c’est cette honnêteté de composition qu’ils ont toutes les peines du monde à cacher.

Lire l’interview de Parquet Courts

Telegram

Contrairement à The Orwells, les Telegram ont un bon look, capillaire surtout. Malgré leur jeune âge, les Gallois paraissent très sûrs d’eux, un peu trop même. Le bassiste multiplie les cabrioles sur scène pour le style, mais n’a pas l’air de beaucoup se préoccuper de la musique. Et quand ils se réveillent, c’est pour faire plus de bruit qu’autre chose. Dommage !

Palma Violets


C’est justement au festival des inRocKs que le Transistor avait fait la connaissance des Palma Violets, il y a deux ans. A l’époque, le groupe n’avait pas encore sorti un seul album, tout juste un single. Et s’ils ont gardé leur folie qui les caractérise, les Londoniens semblent avoir réussi à quelque peu se canaliser pour sortir ce premier album 180.

Mais sur scène, Alexander “Chilli” Jesson et Samuel Thomas Fryer sont toujours aussi réjouissants à regarder. L’un en costard, l’autre en chemise hawaïenne, ils n’arrêtent pas de se tirer la bourre gentiment. Chilli porte bien son nom parce saute partout, cherchant par tous les moyens à monter sur l’estrade pour haranguer la foule.

A y regarder de plus prêt, on se demande si Samuel ne porterait pas un chapeau pour souligner la ressemblance avec Peter Doherty. Et d’un coup, il paraît évident que leur musique foutraque rappelle fortement celle des Libertines. En tous cas, c’est très amusant, surtout quand d’un coup, contre toute attente, une mélodie survient sublimée par des chants de poivrots à l’alcool jovial.

Mais le plus jouissif sera d’observer Chilli qui échange de basse une chanson avant ‘Best of Friends’ juste pour pouvoir balancer l’instrument pourri en mode punk !
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The Bohicas

Pour clore la soirée, The Bohicas, toute nouvelle signature Domino, venait présenter leurs solos AC/DC-esques à la Boule Noire. Les quatre Londoniens ont beau être stylés, voire un peu proprets dans leurs cuirs tout neufs, ils donnent envie de bouger de manière suggestive, presque sale. Eux-mêmes auront bientôt trop chaud, et devront se déparer de leur chapeau. Ca n’a rien d’original, mais il y a quelque chose d’insouciant dans leurs compositions qui donne irrépressiblement envie de danser, et c’est déjà pas mal.
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Crédit photo : Valentin Chemineau


Remerciements : Charlotte Brochard

Catégorie : A la une, Concerts
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