Entretien avec Blood Red Shoes

En mars dernier, Blood Red Shoes sortait un nouvel album, au nom bien campé : Blood Red Shoes. Comme revenant à leurs origines après les rêveries de In Time To Voices, le duo britannique propose un quatrième album très énergique ! Les cueillant à la sortie de leur concert sur la Grande scène de Rock en Seine, le Transistor a discuté avec Laura-Mary Carter et Steven Ansell de leur dernier album, et de Berlin surtout !

Blood Red Shoes

La chose sur laquelle Steven Ansell insiste le plus tout au long de l’interview, c’est son enthousiasme pour Rock en Seine ! « Ca faisait longtemps qu’on voulait revenir, c’est définitivement un de mes festivals préférés. Il y a tellement de groupes que je veux voir dans la programmation ! La dernière fois qu’on est venus, la tête d’affiche était Rage Against The Machine, c’était plutôt cool ! »

Pour le nouvel album, Steven et Laura-Mary ont décidé de prendre leur temps.
Steven : C’est aussi parce qu’on avait le luxe de pouvoir prendre notre temps !
Laura-Mary : Il a fallu l’écrire avant de l’enregistrer, donc on est resté à Berlin pendant quelques temps.
Steven : D’habitude, c’est assez fragmenté : on écrit une chanson, on fait une démo, on va en studio avec un producteur et on l’enregistre dans un temps défini. Cette fois-ci, c’était complètement fluide : on écrivait et on enregistrait dans la foulée. L’enregistrement faisait entièrement partie du processus, c’était quand on le sentait, à l’heure qu’on voulait.
Laura-Mary : On pouvait y aller vers 4h du matin, si on voulait, mais on pouvait aussi choisir de ne pas y aller pendant deux jours, et faire autre chose.
Steven : Tout le processus était moins organisé et du coup beaucoup plus créatif. »

Pour la première fois, le duo est parti chercher l’inspiration ailleurs.
Steven : On aurait pu le faire en Angleterre, mais on en avait marre. On a écrit trois albums en Angleterre déjà, on voulait se casser.
Laura-Mary : On voulait changer d’air pour stimuler un peu notre créativité. Et puis on peut pas vraiment avoir de l’espace en Angleterre… ça et le fait que la vie coûte vraiment cher.
Steven : On a voyagé aux quatre coins du monde, on a découvert des endroits vraiment cool, et à chaque fois on se disait que ce serait bien d’y passer du temps. On a joué dans 25 pays différents, au moins ! Et dans la majorité des cas, on est tombé amoureux des villes qu’on a traversées, donc pourquoi rester en Angleterre, ce serait fou ! »
Comme beaucoup de leurs collègues, Blood Red Shoes se sont laisser charmer par Berlin. « C’est une super ville, qui a une super histoire. C’est juste cette atmosphère qui est propice à la création, la composition, l’art en général. En tous cas, cette ville me parle. En plus, on y est pas juste allés pour utiliser un studio et rentrer. On a vécu là-bas, on y a passé du temps, on a appris des choses sur la ville. On a exploré Berlin, et on a laissé la ville devenir une partie de l’album.
Steven : Si c’est juste pour le studio, tu peux le faire n’importe où ! Si c’est à Los Angeles, je comprends : tu n’as pas trop envie de faire attention à l’environnement. Sinon ton album aura un goût de chirurgie plastique ! »

En donnant son nom au quatrième album, le groupe indique revenir à ses premières amours. « On a essayé plein d’autres noms mais c’est le seul nom qui semblait correspondre. C’est l’album qui nous représente de manière la plus authentique, aussi parce que personne d’autre n’a été impliqué dans la réalisation. Et aussi, on est parti voir de nouveaux horizons, on a pris des risques…
Steven : Pour In Time To Voices, on voulait utiliser un peu plus le studio, explorer de nouvelles manières de composer, expérimenter des choses. Au lieu de faire des impros et de rajouter des paroles, on voulait que ce soit les paroles qui mènent les chansons. Donc on s’est assis, on a écrit des chansons au clavier et à la guitare acoustique, donc c’est des chansons beaucoup plus calmes.
Laura-Mary : On avait besoin de faire deux albums diamétralement différents. Que le troisième se passe en studio pour que sur le quatrième on puisse utiliser tout ce qu’on a appris. En rajoutant des éléments des deux premiers, on a essayé de faire un album le plus complet possible.
Steven : On pense pas trop à notre public, on écrit de manière égoïste, on fait ce qu’on a envie de faire au moment où on le fait. »

Pour Blood Red Shoes, les deux derniers albums ne se contredisent pas.
Laura-Mary : Ceux qui nous connaissent savent que nos b-side ont toujours été plus instrumentales et atmosphériques. On a toujours tendu vers ça, donc on a voulu en faire un album. Sur In Time To Voices, on voulait faire sortir cette pop qu’on avait en nous, parce qu’on fait pas du rock pur : nos compositions sont très mélodiques. Et on voulait faire ressortir cet élément mélodique justement.
Steven : Sur Fire Like This par exemple, ‘Heartsink’ est très atmosphérique, elle a plein de couches, elle est très rêveuse. Et sur l’album suivant, on est repartis de cette chanson pour évoluer. On a fini ce qu’on avait commencé.
Laura-Mary : C’est un peu dans la production que réside la différence. Le troisième est très travaillé, alors que celui-ci sonne plus comme nous.
Steven : Il y a plein de styles qu’on voulait essayer sur In Time To Voices, mais la manière dont on a enregistré le dernier est plus spontanée.
Laura-Mary : La cohérence reste dans le chant. A chaque fois qu’on écrit quelque chose, on se dit que c’est différent, et dès qu’on le chante, on reconnaît une de nos chansons. Nos deux voix ensemble, c’est définitivement Blood Red Shoes. On peut pas échapper à notre propre son, même si on le voulait : on peut tout changer, à part nos voix. A moins d’utiliser un vocodeur mais c’est pas dans nos plans…
Steven : Allez, viens le prochain album on le fait à la manière des Black Eyed Peas !

Réclame

Blood Red Shoes, le quatrième album de Blood Red Shoes, est paru chez PIAS.
Lire le live-report de Blood Red Shoes à Rock en Seine


Remerciements : Ephélide et Mathieu Pinaud

Catégorie : A la une, Entretiens
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