Dilly Dally au Klub

Après plusieurs années de menace, L’Espace B a fermé. En attendant sa réouverture, Dilly Dally a dû trouver refuge au Klub, salle de concert plutôt punk ou gothique mais qui pour l’occasion ouvrait ses portes au rock plus pop. La lumière noire désoriente, mais pas suffisamment pour faire oublier les tarifs prohibitifs du bar. Qu’à cela ne tienne, Dilly Dally est en tournée pour promouvoir Heaven, le deuxième album de la bande à Kate Monks.

Dilly Dally

A 22h, la foule du Klub réclame Dilly Dally. La longiligne silhouette de la chanteuse apparaît enfin, coiffée de son ultra-court carré, d’un blanc peroxydé qui renforce la pâleur de ses traits. Kate Monks a opté pour une tenue sobre, et laissé la dentelle à son bassiste. Dans un coin de la scène, on aperçoit une discrète guitariste qui pourtant semble tenir les rennes.

En un murmure, Dilly Dally démarre ‘I Feel Free’, qui ne tarde pas à se transformer en un cri. C’est surtout sa voix qui marque au premier abord, tant on a peur pour ses cordes vocales, puis son magnétisme prend le dessus et on se laisse envoûter. Sous le carnage des réverbérations – amplifiées sûrement par la voûte de la cave dans laquelle nous nous trouvons, on perçoit une ligne mélodique, seules quelques notes à la guitare qui nous maintiennent à flot.

Kate Monks aimerait échanger avec le public, mais le batteur lui fait comprendre que le temps leur est compté, ou qu’il est en apnée tant qu’il ne tape pas sur ses fûts. Dans un rire, elle enchaîne, et ses cris se teintent d’une douceur évanescente. La guitare quant à elle oscille entre l’alarme et cris d’enfants. Dans cette ambiance un peu perdue, tout le monde échange des sourires exaltés. Car si la musique est menaçante, les paroles sont plus de l’ordre du mantra : “I’m proud of me” ou “Believe in yourself’.

Parfois, la rugosité de leurs composition laisse la place à des passages plus rêveurs, mais ce serait à la manière d’un Slowdive qui aurait pris trop de whisky, car il est rare de voir pogoter aux concerts de Rachel et son orchestre. Les amplis résonnent encore, aussi Dilly Dally revient pour un court rappel, avec notamment son ‘Purple Rage’ qui déclenche la folie dans la salle, sachant qu’il ne reste que peu de temps pour en profiter. C’est alors que Kate Monks en profite pour s’échapper, au milieu d’une foule encore toute à sa joie.

Réclame

Heaven, le deuxième album de Dilly Dally, est paru chez Partisan Records / Dine Alone Records
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Remerciements : Thibault Guilhem

Catégorie : A la une, Concerts
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