Entretien avec WhoMadeWho

Alors qu’on était au Printemps de Bourges, Le Transistor a rencontré WhoMadeWho, qui étaient venus du Danemark pour la Rock’n’Beat party. Le trio vient de sortir deux albums coup sur coup : Knee Deep et Brighter. Comme un double album avec deux facettes à découvrir. On a parlé punk-funk, pop et folk parce que WhoMadeWho c’est tout ça à la fois.

WhoMadeWho

Pour démarrer l’interview, Tomas Hoffding a décidé de faire lui-même l’intro… « Je suis avec WhoMadeWho, qui arrivent, applaudis de toutes parts, d’une tournée française. Ce n’est pas souvent que j’ai la chance de rencontrer les deux chanteurs principaux d’un seul et même groupe ! L’un des deux est plus beau que l’autre, mais j’arrive pas à décider lequel. »

Entretien avec WhoMadeWho

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Leurs deux derniers albums, Knee Deep et Brighter, ont été composés au même moment. « On venait de composer tellement de musique qu’on s’est retrouvés à devoir faire un tri. Et quand on s’est repenché dessus, il nous a semblé impossible de rassembler certaines chansons sur le même album. » L’identité de chacun des albums est apparue comme une évidence. « D’un côté Knee Deep avec une interprétation un peu libre et de l’autre, Brighter, qui est plus basé sur des chansons. Pour nous, un bon album c’est un album qu’on met, qu’on écoute dans son entier, et qui envoie une énergie. Il est même plus important de trouver la bonne énergie que de composer la chanson parfaite. »

Avec Brighter, le groupe veut sortir de la scène disco-punk.« On a fait tellement de concerts avec ce premier album, on s’est bien marré, c’était une belle manière de consolider nos débuts. On n’avait pas de chansons, nos concerts étaient juste des jam sessions déjantées ! C’était cool, mais après 500 dates, on s’est dit qu’il fallait creuser un peu. » WhoMadeWho ont eu envie de développer leur musique.  « Même si ce premier album était nécessaire pour définir notre son, c’était un genre tellement tendance, qu’il nous fallait nous en détacher. Et ce mouvement a été très naturel pour nous : maintenant, on est arrivé au point où on a plus besoin de faire partie d’une scène ou d’un genre. On a trouvé notre place, on peut explorer de nouvelles dimensions. »

Malgré un côté sombre, Brighter garde cette base dansante. « On a commencé dans les clubs : il fallait se concentrer sur le public et interagir avec la foule. Donc maintenant, peu importe ce qu’on écrit, on peut toujours le rendre dansant. Mais Brighter est tellement léger et accessible qu’on a eu besoin d’un équilibre avec des paroles plus sombres, pour créer une tension en partant dans différentes directions dans un même morceau et. On aime l’idée du Yin et du Yang. »

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Pour WhoMadeWho, on a pas besoin d’être heureux pour danser. « Dans beaucoup de régions du monde, à part en Europe, les gens dansent aux funérailles. C’est une manière d’exprimer tous les types d’émotions : on peut aussi danser de manière introvertie. Ca peut même être vital de danser quand on est au plus bas. C’est un peu le but de la scène electro : se détacher de l’idée qu’il faut être heureux pour danser, et qu’on a besoinde prendre des drogues pour danser quand on est triste. »

En live, WhoMadeWho rassemble Knee Deep et Brighter pour leur donner une autre dimension. « On essaie de concevoir les concerts comme un voyage entre nos albums. On commence en pop, puis on bouge vers le plus léger, et on plonge pour explorer la partie sombre… après on revient aux titres les plus déjantés. Les concerts sont de plus en plus sympa à jouer, parce qu’on a plus d’ingrédients à rajouter au spectre émotionnel. » Le groupe aime à sonder les profondeurs. « Le nouveau développement de notre musique fait que les morceaux les plus sombres sont ceux qui explosent le plus en live. Parce qu’ au lieu d’agiter nos mains comme des bienheureux, on envoie de l’énergie directement dans les tripes des gens. »

Brighter est le plus pop de leurs albums, comme un retour aux sources pour eux. « On vient de la musique acoustique à la base. WhoMadeWho n’est pas seulement du punk-funk, c’est aussi des chansons qu’on peut chanter au coin du feu. » Comme ils aiment à le dire, WhoMadeWho c’est de la chanson classique dans un emballage electro. « On a toujours aimé l’idée de flirter avec l’acoustique. On a aussi fait une sorte de version demix de notre premier album, intitulé Green Versions. C’était des reprises folk des chansons de notre premier album. On les joue à la guitare acoustique, au banjo et au céleri et autres légumes ! Je pense qu’on a une belle habitude de semer la confusion,  mais ces sessions folk étaient tellement drôles. »

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Que ce soit en musique ou en tournée, WhoMadeWho est un groupe avide d’aventures. « En tournée, on essaye de faire avec ce qu’il y a sur place. Il faut toujours être prêt. Si t’arrives avec un gros bus et une grosse équipe, tu réfléchis plus : tu suis les instructions du tour manager, et tu te retrouves à faire la même chose tous les soirs. On aime que parfois un imprévu se présente. » Leurs tournée ne sont pas coûteuses, puisqu’ils n’arrivent avec rien. « Du coup, on peut jouer dans toutes les salles, peu importe la taille. On a juste besoin d’un sac de couchage et de nos guitares et on est partis. Et si on avait plus de temps, on pourrait même faire une tournée en formation folk façon Green Versions. Mais on a pas les fonds pour acheter des légumes frais tous les jours. »

Réclame

Knee Deep et Brighter, les deux derniers album de WhoMadeWho sont sortis chez Kompakt.

WhoMadeWho seront en concert au festival Calvi on the Rocks et le 4 octobre au Trabendo.

Lire le live report de WhoMadeWho au Printemps de Bourges


Remerciements : Antoine (Opus 64)

Catégorie : A la une, Entretiens
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