Entretien avec Bumpkin Island

Comme Le Transistor était de passage sur Rennes, on en a profité pour rencontrer Bumpkin Island, un jeune groupe costarmoricain de la structure Hearty Music. Après les Jeunes Charrues et Art Rock, les voilà sur la scène de la Cité pour les Trans Musicales… Et qui sait, peut-être qu’on aura le plaisir de recroiser les neuf musiciens au Printemps de Bourges en tant que découvertes !

Bumpkin Island

Glenn raconte comment est né le groupe. « Y’a deux ans, il a beaucoup neigé. Du coup j’ai pas pu aller au boulot et je suis resté à la maison à trifouiller sur mes machines. Et au fur et à mesure, j’ai invité des copains à venir chez moi pour travailler sur des débuts de morceaux. » Cet hiver a donc été un déclic. « La composition, c’était une envie mais je pense que je prenais pas le temps de composer avant, et de me faire plaisir peut-être aussi. J’ai profité du fait que j’étais bloqué pour prendre le temps de faire de la musique. »

Bumpkin Island

Bumpkin Island

Et des copains, Glenn en a plein puisque Bumpkin Island compte neuf membres. « En fait, il y a quelques années, on était étudiants et pendant les vacances on faisait de la radio. C’était une radio temporaire dans le Centre Bretagne. On avait des émissions à thème, des live. On programmait de 7h à minuit presque, avec des plages plus musicales dans la journée… mais y’avait pas mal d’émissions, pas mal de monde. » C’était une radio généraliste qui brassait des passionnés de tous horizons.« Tout le monde était le bienvenu pour faire une émission, on pouvait faire ce qu’on voulait. Ca allait de l’émission en Gallo (de langue gallaise – une langue régionale à côté du Breton) à l’émission de metal ou de new wave. Y’avait des débats sur l’actualité, la musique. Et en fait ça a été un peu la base de notre rencontre, du groupe et des gens autour. »

Une fois la démo finie, il a fallu trouver un nom. Elise explique l’origine de ce choix. « Je partais pour Boston, donc j’ai fait des recherches sur la région. Et je suis tombée sur cette fameuse Bumpkin Island, au nom bien ridicule. Mais c’est elle existe vraiment cette île. Ca veut dire l’île aux ploucs. Je trouvais que ça nous allait bien et puis la sonorité était sympa. Le mot plouc ça vient du Breton, ça vient des noms des bleds qui commencent en plou… C’est pour désigner les Bretons de la terre. »

Bumpkin Island s’est ensuite décidé à monter sur scène. « Pour l’instant on a des structures qui nous accompagnent. On a gagné un tremplin avec un dispositif ‘Partis pour un tour’ basé dans les Côtes d’Armor – ils aident à la diffusion des groupes de musique actuelle. Il y a plusieurs organismes comme ça qui font qu’on peut jouer et se faire connaître, qui permettent de s’ouvrir en dehors de la Bretagne. » Mine de rien, ça ne fait qu’un an que le groupe tourne. « ‘Partis pour un Tour‘ nous a permis de jouer à Art Rock et là y’avait plein de pros qui ont parlé de nous. On a fait des super scènes pour un groupe qui tourne depuis pas longtemps… On apprend aussi la technique lors des résidences, pour proposer un show pas fini mais au moins calé. On a eu cette chance de tomber sur ces dispositifs, c’est super pour la maturité du groupe, on avance vite. »

A peine lancés, le groupe s’attelle au premier album.« On se lance un peu la tête la première. On a déjà une bonne partie de composée. Et puis on a l’avantage, comme Glenn est ingé son et qu’il y a beaucoup de membres du groupe qui sont dans le son… Y’a pas mal de choses qui ont été enregistrées à la maison, on sait se débrouiller. Donc si on a envie de faire cet album, on le fait, avec ou sans signature. »

A neuf, la composition demande de l’organisation. « Au début c’était vraiment Glenn qui avait composé une petite dizaine de morceaux… Puis chacun a ajouté des petites choses, chacun a amené son univers et à partir des bases de Glenn, on a construit des morceaux. » Le groupe cherche maintenant une nouvelle méthode de travail. « On va voir comment ça se passe parce qu’on sait pas encore comment ça va se passer. On a un peu commencé cet été à travailler par trois, en petits groupes, et on développe ensemble les morceaux. Donc on essaye de donner un peu la parole à tout le monde, un peu plus qu’avant. »

Leur premier clip, ‘Perfect Life’ vient de sortir. « Quand on a tous regardé la vidéo, on s’est tous fait la réflexion que c’était chouette même si on aurait pas forcément pensé à ça. On leur a laissé carte blanche et ils sont partis sur des pastilles de couleur, des pastels. » Bumpkin Island a choisi de faire confiance à Pâte à Films. « Cest vrai qu’ils ont pas forcément choisi le morceau le plus représentatif de notre musique, il sort un peu du lot. Et c’est pas forcément les images qu’on a quand on joue cette musique. Mais il peut y avoir un univers différent à chaque morceau, ça peut être d’autres portes ouvertes. »

http://www.dailymotion.com/video/xmdjyo

Parce qu’au bout du compte, au delà du groupe, Bumpkin Island est presque un collectif. « Ce clip présente une image du groupe parmi tout un tas qu’on peut avoir, on peut faire un kaléidoscope autant avec la musique qu’avec les visuels qu’on va imaginer. On est neuf, on a plein d’influences, on a pas une image. » Les neufs musiciens sont entourés de graphistes et réalisateurs pour leur prêter main forte. « Chacun apporte un peu sa patte et on essaye de faire un truc cohérent dans l’ensemble. Mais ça peut être plusieurs images différentes, plusieurs sons différents, c’est peut-être ça aussi Bumpkin… C’est une salade nordique en fait. »

Réclame

Le deuxième EP de Bumpkin Island est déjà disponible en vinyle et en téléchargement.
Bumpkin Island seront en concert le 17 décembre au Centre Barbara Fleury – Goutte d’Or et le 18 décembre à l’International.


Remerciements : Charlotte (Hearty Music) et Maxime (ATM)

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