Karkwa aux Eurockéennes de Belfort

La Plage est la scène des découvertes – mais elle doit faire face à la rude concurrence de la grande scène. Difficile en effet pour Karkwa, groupe de rock progressif francophone, de lutter face à The Do, les enfants chéris de notre nation anglo-musicophile (néologisme pour amateurs de chansons en anglais). Mais nos Québecois ne s’en laissent pas compter, car ils ont décidé de conquérir le public français avec leur quatrième album, Les Chemins de Verre.

Certes, le rock a la réputation de ne pas faire bon ménage avec le français, mais à l’écoute leurs textes, si poétiques, on est ravis qu’ils aient opté pour la langue de Molière. Ce n’est pas tant qu’on comprenne mieux leur intention, leur musique parle d’elle-même et les textes viendront encore et toujours en deuxième impression… Mais ils ajoutent un deuxième choc, comme un soutien qui vient souligner la force de leurs compositions. Car oui, Karkwa fait du rock qui prend aux tripes – à ne pas prendre à la légère.

Impossible de ne pas être touché par leur prestation. Même les ballades comme ‘Moi-Léger’ laissent un goût de devoir, de recherche, comme une envie de savoir. Ils cherchent quelque part à réveiller un moi inconscient… Parfois ce peut être frontal et social, comme quand ils demandent au public de faire un maximum de bruit pour Fukushima, parfois c’est une douleur personnelle, un secret enfoui qui dévore et qui crie dans le silence – comme sur ‘28 Jours’.

L’ambiance n’est pourtant pas dépressive, elle peut être même positive, comme avec ‘Marie Tu Pleures’, sur laquelle le public commence à danser. Eux-mêmes ont  à cœur d’alléger l’atmosphère avec des ‘niaiseries’. Ca n’empêche pas de ressentir l’intensité monter pour créer ce mur de son contre lequel notre enthousiasme se heurte, pour réagir par des frissons. A voir Louis-Jean pris entre quatre musiciens, on imagine un étalon en train de se cabrer, s’acharnant à exprimer le plus profond de lui.

Réclame

Les Chemins de Verre, le quatrième album de Karkwa, sera bientôt disponible en France.


Remerciements : Benjamin (Ephelide)

Catégorie : Concerts
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  • Le festival des inRocKs Black XS du 2 au 8 novembre 2011 | Le Transistor :

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