Clara Morgane

Clara Morgane est plusieurs femmes en une. Une femme qui assume ses fantasmes dans le cinéma pornographique, une femme qui aime son corps exposé dans les calendriers de charme, une femme qui veut être proche de ses téléspectateurs dans les émissions télé, une femme qui exprime ses envies de dentelles dans une ligne de lingerie, et une femme lettrée aussi, puisqu’elle a écrit tous les textes de son deuxième album, Nuits Blanches. Mais surtout, en tant que PDG de sa propre entreprise, une femme de tête.

Clara Morgane

Clara Morgane représente le fantasme premier des Français. « C’est assez marrant parce que j’essaie juste de proposer des choses que je trouve jolies, tout ce que je fais c’est un genre de projection d’un moi idéal. Ce que je fais au niveau de la musique, au niveau des photos, ça sert un univers que je crée. Pour moi je suis une artiste, et que ça plaise ou qu’on refuse l’idée. »

Clara explique son parcours de son BTS Action Co à Marseille à la femme réalisée qu’elle est devenue. « Je savais que j’allais pas rester à Marseille. C’était trop petit, j’étouffais culturellement… A 14 ans, quand j’ai commencé à exploser, c’était l’époque de la techno, l’époque de Manu le Malin, je faisais beaucoup de raves. A 19 ans j’avais besoin de me prouver que ma vie, mon corps, ma tête m’appartenaient. J’avais envie de foutre un grand coup de pied dans ce qu’on m’avait appris, dans toutes les idées reçues, dans cet enfermement que je ressentais. J’ai toujours su que ça ne serait pas mon métier, mais j’avais vraiment besoin d’en passer par là. Personnellement et professionnellement – mais ça je m’en suis rendue compte après. Et j’ai eu la chance qu’on me propose plein de chose, j’ai tout appris sur le tas. » La jeune fille du New Jersey qui monte sur New York pour être actrice, ça rappelle des scénarios de films pornos. « Je pense que le courage dans la vie c’est de vivre de sa passion. Et j’ai vécu de ma passion, et même si elle a pris différents visages, tout le long elle m’a poussée, formée. Je sais que c’est un parcours un peu atypique, je ne conseille à personne de commencer par le X pour avoir la vie que j’ai aujourd’hui. Qui est géniale et dans laquelle je peux, inventer construire, proposer, imaginer, créer. »

Clara est sur tous les fronts : télé, documentaire, blogs, photo, musique… “Dans l’univers global, quand je fais Tellement People, quand je fais mon album, quand je réalise mes clips, j’ai tendance à dire que je fais plusieurs métiers tour à tour auteur, monteuse, réalisatrice. C’est vrai que c’est des métiers très différents, mais ils vont dans un même sens et c’est des métiers que j’ai besoin de connaître pour pouvoir m’exprimer et développer mon image, ce que j’ai à l’esprit. » La lingerie était aussi nécessaire à sa construction. « C’était avant l’album, c’était quand je me sentais fictive… C’était ma première démarche pour faire quelque chose de concret. Je voulais créer quelque chose. Et pour me concrétiser, au début j’ai pensé à la lingerie. Je voulais un produit qui me corresponde au niveau de l’image, qui soit sexy et joli. Ensuite aujourd’hui je m’exprime pleinement mais c’est passé par plusieurs étapes. »

Et maintenant, Clara se réalise en musique. Ses activités parallèles ne sont qu’un moyen de financer son rêve. « J’ai eu la chance de faire un premier album chez Sony, l’album de l’apprentissage. J’étais derrière les ingés son, à essayer de tout comprendre de leurs ordinateurs et de leurs sessions musicales. Et le deuxième, de par mes activités à la télé, les calendriers ou autres, j’ai eu la chance de pouvoir produire. Je me suis entourée d’artistes de talent, et on a fait tous ensemble cet album pendant deux ans. J’ai pu aller jusqu’au bout de mon fantasme. Et ce que je trouve le plus extraordinaire dans la vie c’est d’avoir une infime idée à l’esprit et de pouvoir rassembler des artistes, pour pouvoir aller au bout et qu’au bout d’un moment ça existe. »

Le clip de la chanson ‘Le Diable au Corps‘ joue toujours sur le tableau dew fantasmes. « Ce clip est vraiment un aboutissement de ce que j’aime au niveau de l’esthétique. Moi j’aime le sexy chic, limite un peu trash, donc l’imagerie est très travaillée. Le thème c’est Ange et Démon, parce que je pense qu’on a toutes à 30 encore ce côté très enfantin, et on sait être des femmes avec notre liberté, notre excentricité quand on veut. C’est ce qu’à trente ans, j’ai envie d’exprimer quand je peux réaliser le clip de mes rêves. » Le foisonnement des corps attire plus l’attention sur l’image que sur la musique. « L’image met en valeur la musique. Ca habille, ca forme un tout indissociable. C’est très énergique. Le diable au corps, mais à l’esprit aussi : ce feu de vivre, cette envie d’expérience. Moi j’aime la vie et j’aime qu’elle soit le plus géniale possible et je fais en sorte qu’elle le soit. »

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LA question se pose : a-t-on besoin du sexe pour vendre ? « Ou alors il faut aimer ça, ou avoir envie de s’exprimer de cette façon, aussi. C’est un vrai choix. J’ai envie de m’exprimer par l’acceptation de soi et l’acceptation de ses gouts. J’aime les dentelle, le latex, la nuit, la fête, les gens de tous bords sexuels. C’est une ouverture d’esprit comme une autre. Ca peut desservir aussi : certaines chaines trouvent le clip trop sexy pour le passer, mais je le savais. Si je voulais être hyper commercial, je ferais un clip sexy mais moins affirmé : Le diable au corps est très tranché. J’aime interpeler par la provocation. »

Clara parle des femmes libérées, même si elles ne sont pas toutes en mesure de l’être. « Je prétends pas aider la femme à s’affirmer. Je veux juste dire que la femme d’aujourd’hui a le droit de s’exprimer. On a la vie qu’on choisit d’avoir. Aujourd’hui en France, on a le droit de choisir et la possibilité de le faire. On est sorties de l’époque corset qui est une époque que j’adore au niveau du stylisme (rire) mais qui a emprisonné énormément la femme. J’ai l’impression d’être vraiment une femme d’aujourd’hui et si j’ai envie de faire des clips sulfureux, je le fais mais si j’ai envie de faire autre chose demain, je le ferai aussi. »
Dans son parcours, il ne lui est jamais arrivé d’être avec un homme qui lui n’assume pas une femme indépendante. « J’aurai jamais pu être avec des hommes qui m’oppressent. Mais j’ai des amies, qui ont ce choix d’avoir un homme très revendicateur, très oppressant sur elle, maintenant je dis pas que c’est le choix de toutes, y’a sûrement des femmes opprimées, qui ne peuvent pas s’exprimer, mais on a des solutions aujourd’hui pour pouvoir s’en libérer. »

Le 25 novembre, c’est la Journée Internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. « J’ai envie d’aider les femmes mais je sais pas comment. Moi y’a un peu plus d’un an on m’a demandé de faire une campagne contre le viol, et j’ai accepté parce que je pense qu’aujourd’hui on a la possibilité d’être libre de pouvoir se balader même si on veut en mini jupe dans un parking et pas passer pour une pute. Et à part ça, dans mon album, y’a un court métrage sur le sujet aussi. C’est un polar sur ce que c’est que d’être une femme libéré avec les soucis que ça peut vous attirer mais y’a une fin heureuse. »

Reclame

Nuits Blanches sort le 29 novembre 2010 chez Sony


Remerciements : Solène (Sony)

Catégorie : Entretiens
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9 réactions »

  • solenerabot :

    RT @le_transistor: [Article] Clara Morgane – http://www.letransistor.com/3378-entreti

  • Esmeliko :

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  • Roullier :

    Moi je pense que Clara vie ses rève et des proger. Continue Clara je suis de tous cœur avec toi bb a plus star

  • Damien :

    Bonjour,pour la violence devrait etre a l’ecart,pour la journée de la femme devrait vrraiment prendre au serieux car elles ne s’ont surtout pas des objets,voila c’est ce que je pense elles onts le droit d’etre libre,elles ne merite pas ce que font leurs compagnons……………..bon courage Clara.

  • Agnes (author) :

    Effectivement, je suis entièrement d’accord avec toi.
    Je sais qu’une femme violentée perd confiance en elle. Et peut-être cette image de femme indépendante et qui est à l’initiative de son avenir pourrait inspirer certaines femmes à réaliser qu’elle valent bien mieux que ce que leur compagnon leur laisse croire.
    Ainsi elles pourraient trouver le courage de le quitter et de se réinventer.

    Une femme est comme un chat, non seulement elle retombe toujours sur ses pattes, mais en plus elle a 7 vies. (‘Darling’, le film de Christine Carrière avec Marina Foïs)

  • l'Ours :

    Quand je lis les commentaires, j’ai envie de réserver ma violence pour ceux qui ne savent pas écrire.

  • Agnes (author) :

    et alors pourquoi encore de la violence ?!

  • Concerts – Clara Morgane au Six Seven | Le Transistor :

    […] la sortie de son nouvel album, Agnès et Eva avaient rencontré Clara Morgane le moi passé. Une sympathique rencontre. C’est donc sans hésiter que nous sommes allé à son showcase au […]

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