Aquaserge et Halo Maud à la Maroquinerie

Difficile de qualifier les petits malins d’Aquaserge qui aime à explorer des contrées musicales diverses : rock, pop, afrobeat, free jazz, prog, psyché… Pas toujours faciles d’accès, leurs compositions sont toujours pleines de surprises, de cuivres, et de bons mots. C’est notamment le cas pour leur cinquième album sorti début 2016, ‘Laisse-ça être‘ (oui, il y a évidemment une joke). A noter que dans les rangs du collectif, on retrouve Julien Gasc – écurie Born Bad – et Julien Barbagallo, accessoirement batteur de Tame Impala.

Halo Maud

Halo Maud semble timide et fragile, mais elle assure une première partie captivante, accompagnée notamment par son comparse Olivier Marguerit (O). Entre sa guitare éthérée, sa voix haut perchée envoûtante et les nappes de synthé enveloppantes, on est convaincus par cette espèce de dream-pop singulière et chantée en français.

Maud a déjà bourlingué avec des groupes comme Melody’s Echo Chamber, Moodoïd (lire l’interview) ou Marietta, et a même écrit récemment pour le chanteur Christophe. Des titres entêtants comme ‘Dans la nuit‘, ‘A la fin‘ ou ‘Du pouvoir‘ devraient se retrouver au sein d’un EP imminent. On la suivra donc de près.

Aquaserge

A peine casés sur la petite scène, les dix Aquaserge nous font derechef entrer dans leur dimension parallèle. Leur set fait la part belle aux titres du nouvel opus : le lancinant et sinueux ‘Les Yeux fermés‘, ‘Virage sud‘ et ses montagnes russes épiques et syncopées, ‘Tour du monde‘ avec ses explosions de cuivres, cocottes funky, nappes d’orgue, jeux de mots…

Le chanteur-guitariste au centre, Benjamin Glibert, sourit comme un gamin espiègle, tandis que le public, venu en nombre, suit le mouvement : ça se trémousse les yeux fermés sur les phases les plus transes. Et en plus, on groove avec le smile, comme sur ‘C’est pas tout mais‘, joviale boucle d’onomatopées et d’intros de discours jamais terminées, sur fond de choeurs énigmatiques. Puis ça enchaîne direct en ambiance plus psyché et fuzz avec ‘Tintin on est bien mon loulou‘ : épopée à rebondissements, loin de la réplique de Pascal Sevran à priori afférente au titre.

Certaines ambiances virevoltent entre jazz barré, accords ou choeurs dissonants, rythmes syncopés pas forcément sur quatre temps, pour un résultat quasi cinématographique. On pense d’ailleurs pas mal à Lalo Schifrin ou Michel Legrand. Et débordant de cet intrigant magma, quelques paroles assez surréalistes, entre simplicité et second degré (rappelant Wilfried* d’ailleurs présent ce soir à la Maroq).

Pour le final, le groupe convie sur scène un invité surprise, en la personne de Chassol, pianiste désormais bien connu pour ses albums élaborés via harmonisations de sons ou de paroles du quotidien. Aquaserge avait revisité en chanson ‘Les Oiseaux‘, titre extrait de son dernier album Big Sun. C’est ce titre que toute la bande entame, avec un Chassol passant de la flûte traversière aux claviers, et ovationné par un public acquis d’avance. On a l’impression d’assister à une jam de master-class avec musiciens de compèts.

Bref, si au début, Aquaserge peut paraître pas évident à appréhender, quand on est dedans, on a envie d’y rester.

Réclame

Laisse ça être, le cinquième album d’Aquaserge, est paru chez Almost Musique.
Aquaserge seront en concert le 13 avril à Montpellier, au Printemps de Bourges, le 21 avril à Metz, le 23 avril à Mains d’Oeuvres, le 13 mai à Lorient, le 18 mai à Barcelone, le 1er juin à Rennes puis au festival Les Ardentes et le Grand Souk.
Halo Maud sera en concert le 22 avril à Mains d’Oeuvres
Lire l’interview de Chassol


Remerciements : Benjamin [Almost Musique]

Catégorie : A la une, Concerts
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